La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Jean

(méditation proposée par le Père Jean De Wulf)

Remarque préalable. Tout l’évangile de Jean, et donc aussi la Passion, est écrit dans la foi que Jésus est le Verbe, le Fils de Dieu. Jésus est celui qui sait ce qu’il lui arriver. Je reprendrai dans mon commentaire quelques épisodes de la Passion.

En un : L’arrestation de Jésus. Alors Jésus sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit : « Qui cherchez-vous ? » « Jésus le Nazaréen ». Il leur dit : « c’est moi, je le suis. » A cette réponse, ils reculèrent et ils tombèrent à terre ». Jésus demanda de nouveau : « Qui cherchez-vous ? » « Jésus le Nazaréen ». Jésus répondit : «Je vous l’ai déjà dit : c’est moi, je le suis. Si c’est bien que  moi que vous cherchez, ceux-là, laissez les partir »

Jésus s’avance vers ceux qui viennent l’arrêter et c’est lui qui pose la question : qui cherchez-vous ? Même question que Jésus avait adressée aux deux premiers disciples lors de leur appel. Voilà une question que Jésus nous pose au cours de notre vie chrétienne : répondons-nous comme les Juifs ‘Jésus de Nazareth’ ou comme un croyant ‘ le Vivant’ ? La réponse de Jésus : c’est moi (en grec « je suis », le nom de Dieu). Sommes-nous comme Jésus le meneur de jeu en ce récit de la Passion, ou nous nous taisons ? Observons aussi la délicatesse de Jésus : « ceux-ci laissez les partir ». Les apôtres n’ont pas fui en saint Jean. Encore qu’à Pierre Jésus dira : « La coupe que m’a donné à boire mon Père, vais-je refuser de la boire ? » Quelle est cette coupe : mourir sur la croix ? Ou révéler la miséricorde jusqu’à en mourir ? J’opine pour la dernière supposition.

 En 2.Le reniement de Pierre. Dans le palais du grand prêtre, une jeune servante qui gardait la porte, dit à Pierre : «N’es-tu pas toi aussi, l’un des disciples de cet homme? » Il répondit « Non, je ne le suis pas »…On lui dit : « N’es-tu pas, toi aussi l’un de ses disciples ? » Pierre le nia  et dit : « Non, je ne le suis pas »…«Est-ce que moi, je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ?» Encore une fois Pierre le nia. Et aussitôt un coq chanta.  

En saint Jean la réponse de Pierre à l’affirmation : ‘toi aussi un des disciples’, est de nier: Je ne le suis pas ce qui équivaut à dire qu’il n’appartient pas au groupe des disciples, alors que dans Saint Matthieu Pierre répondait :’ je ne connais pas cet homme’. Il y a donc deux façons  de renier : la personne de Jésus et l’appartenance aux disciples. Aujourd’hui beaucoup disent trouver en Jésus un personnage digne d’intérêt et l’Eglise non. A noter que Jean écrit au moment des premières persécutions massives et que donc le danger était l’apostasie. On ne voulait plus paraître comme membre de la communauté. Et aujourd’hui quelle est ma réponse ? D’Église ou non ?

En 3. Long développement chez Pilate, qui d’emblée se rend compte que c’est par jalousie que les juifs  ont l’intention de le faire condamner à mort. Pilate : «Quelle accusation portez- vous contre cet homme ? » Eux : « Il est un malfaiteur ». Pilate : «Jugez-le vous-mêmes » Eux : « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort. »Pilate à Jésus : « Es-tu le roi des Juifs ? »…Jésus à Pilate : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait ma royauté n’est pas d’ici » Pilate à Jésus : « Alors tu es roi ? » Jésus à Pilate : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité, écoute ma voix » Pilate : « Qu’est-ce que la vérité ? » …Pilate aux Juifs : « Je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Coutume chez vous de relâcher quelqu’un. Vais-je relâcher le roi des Juifs ? » Les Juifs: «Pas lui : mais Barabbas (traduit : le fils du père, un bandit). Pilate fait flageller Jésus. Moqueries des soldats qui tressent une couronne d’épines : »Salut, roi des Juifs ». Pilate aux Juifs : « Je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Voici l’homme ! » Eux : « Crucifie-le ». Pilate aux Juifs : «Prenez-le vous-mêmes et crucifiez-le ; moi je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » Les Juifs : « Nous avons une Loi et suivant la Loi, il doit mourir parce qu’il s’est fait Fils de Dieu ! » …Pilate cherchait à le relâcher, mais les Juifs crièrent : « Si tu le relâches, tu n’es pas un ami de l’empereur. Quiconque se fait roi, s’oppose à l’empereur ! » Pilate aux Juifs : « Voici votre roi. » « A mort ! À mort ».Alors ils leur livrèrent Jésus pour qu’il soit crucifié.

En 4. Les trois paroles de Jésus en croix. Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère et Marie-Madeleine. Jésus voyant la mère et près d’elle les disciples que Jésus aimait, dit à la mère : 1. « Femme, voici ton Fils. » Puis il dit au disciple : «Voici ta mère » et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui…. 2. « J’ai soif ».  Soif de quoi ? Donne-moi à boire, avait-il dit à la Samaritaine ! Et en fait c’est lui qui sera source d’eau vive. Jésus ici a soif de répandre cette eau vive sur l’humanité tout entière pour qu’elle vive de la soif d’aimer qui est le bonheur de vivre de Dieu : que tout homme puisse être imprégné de l’Esprit d’amour   3. « Tout est accompli » (parole traduite du grec : ‘le but est atteint’) et il remit l’esprit. Jésus a réussi sa vie en réalisant la mission reçue du Père : révéler au monde combien  grand est l’amour miséricordieux du Père, jusqu’à donner sa vie pour nous

En 5. Le témoignage du disciple que Jésus aimait. Quand les soldats arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, l’un d’eux avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. L’eau et le sang, tous deux signes de vie, signes que la mort est vaincue et que la vie est victorieuse. La façon solennelle dont Jean s’exprime est comme un avant-coureur de ce qui sera manifesté au matin de Pâques. D’autant plus que les deux signes évoquent le baptême et l’eucharistie, signes de la mort et de la résurrection de Jésus : reçus dans la foi le disciple peut expérimenter la mort et la résurrection de Jésus.. Qu’il est grand le mystère de la foi. 


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Catégories : Méditation et prière