C’est une tradition bien établie. En Belgique, fete-meresles mamans ont été fêtées le deuxième dimanche du mois de mai. Un mois plus tard, viendra le tour des pères. Le monde commercial s’est emparé de cette double habitude lucrative et la décline à toutes les sauces du marketing. Vêtements, chocolats, parfums… Tournevis et scies sauteuses se retrouvent au programme des réjouissances dominicales. Les emballages ont souvent pris le pas sur les créations artisanales.

e4f2feef545c44db7d28f3ab68dde1e4Pourtant, dans de nombreuses familles, les armoires regorgent de présents confectionnés en classe par des enfants, fiers de leur savoir-faire. Parmi ceux-ci, se retrouvent les colliers de coquillettes, porte-serviettes en pinces à linges, gants de toilette personnalisés, pots de confiture, dessins et objets multiples, quelquefois ravissants, d’autres fois plus maladroits… Certains enseignants patients font preuve d’adresse et d’un zèle créatif louable, tandis que d’autres remplissent leur fonction dans les limites administratives qui leur échoient en maternelle ou en primaire. Avec ceux-là, les bricolages sont vite rangés aux oubliettes! Mais, peu importe. Car, au-delà de la valeur réelle ou subjective d’un présent, ce qui compte, ce sont les préparatifs et l’attention dont il est l’objet. Qui n’a été ému en voyant un enfant cacher son cadeau sous son lit, avant de le remettre en mains propres le matin du jour J?

Ces cadeaux traduisent l’attachement d’un enfant; ils lui permettent de réaliser sa capacité à étonner et réjouir les adultes, loin des monnaies et des usages pécuniaires. Ils valorisent la gratuité et sont un éloge du don, une manière de remercier pour toutes les attentions répétées dont les enfants sont l’objet. Mais, dans notre monde qui prône une égalité absolue, la crainte des différences l’emporte. A Bruxelles, certains ont même imaginé de supprimer la confection des cadeaux à l’école, par respect de la diversité des compositions familiales et des cultures. Est-ce à dire que la journée des grands-parents sera aussi éliminée des fêtes scolaires, sous prétexte que des enfants n’ont plus de contact avec eux? Dans leur classe, les enseignants sont capables d’adapter la réalité aux contingences personnelles. Cessons d’avoir peur! Les particularités sont le fondement de notre humanité…

Source : 16 mai 2017 par Angélique Tasiaux

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Catégories : Textes divers