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Message de carême

Après son message de carême, dont l’objectif premier est : « Réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté ». Et dénonçant « un modèle erroné de développement » où, à propos des migrants, les « sociétés les plus riches, leur ferment les portes, refusant même de les voir ».
Pour sortir d’une cécité collective, le pape indique deux voies chrétiennes, classiques et inséparables : l’écoute de Dieu, et les « œuvres corporelles et spirituelles de miséricorde », que le jubilé invite chacun à accomplir. Il rappelle que « notre foi se traduit par des actes concrets et quotidiens ».

Son voyage au Mexique.

Parmi les multiples activités qui ont rempli l’agenda de notre pape François, (dont la brève escale a Cuba, pour rencontrer “Kirill“ le premier Patriarche de Moscou), nous n’allons pouvoir développer que ses interventions au Mexique.
Elles visaient un double objectif : la pauvreté et la violence.

Dès son arrivée vendredi à Mexico, l’ancien archevêque de Buenos Aires, attentif aux problèmes urbains, sera plongé dans une autre mégapole. Avec près de 20 millions d’habitants, la capitale concentre, à elle seule, tant de fléaux, auxquels ce voyage veut contribuer à répondre.
Notamment à Morelia, région particulièrement violente. Narcotrafic, violence des gangs, inégalités et corruption généralisée et endémique.
Rencontres avec les jeunes de la ville, avec le monde du travail, ainsi qu’au centre pénitentiaire dans le nord.
François a fait preuve de courage, et d’une grande détermination, dans cet environnement à haut risque.
Il souhaiterait voir les catholiques mexicains, autrement dit la vaste majorité (84 %) de ce pays de 123 millions d’habitants, « être les premiers dans toutes les initiatives » pour aider leur pays à sortir des maux qui le minent.

L’attitude de l’Eglise Mexicaine

L’Eglise du Mexique en a bien besoin : selon le P. Oscar Enriquez, qui dirige le Centre des droits humains Paso del Norte « L’Église est restée en marge et n’a pas assumé le rôle de meneuse qui lui revenait, face à cette situation et face aux crimes institutionnels commis par l’armée et les policiers. »

Le pape n’a pas hésité à admonester les 176 évêques du Mexique, dans une allocution qui apparaît tout entière imprégnée de la « théologie du peuple », cette déclinaison de la théologie de la libération dont Jorge Bergoglio est adepte.

Le point d’orgue de sa visite au Mexique, le 17 février, sera la messe à Ciudad Juarez, ville la plus violente du Mexique, tout au Nord du pays, à seulement 80 mètres de la frontière des États-Unis. Le matin, il aura visité une prison de 3.000 détenus (baptisée “centre de réadaptation sociale“), ainsi que des centres de travailleurs.
La ville texane d’El Paso est toute proche, et ses habitants pourront suivre la messe par écrans depuis un stade de la ville et communier. Par cette messe transfrontalière, le pape rejoindra les Mexicains établis aux Etats-Unis (estimés à 30 millions, dont 11 millions de sans papiers, qui font débat actuellement).

La question migratoire

Mais en célébrant devant un grillage, Jorge Bergoglio met le pied inévitablement dans le débat politique américain dominé par la question migratoire. Donald Trump, n’affirme-t-il pas vouloir faire ériger un mur le long de la frontière avec le Mexique ? (qui fait 3 200 km de long).

Alors que le pape s’était présenté en « fils de migrants » à son arrivée aux États-Unis en septembre dernier. Inutile de dire qu’il suscite un grand expoir parmi cette population Mexicaine émigrée.

G.K.

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