Exode 20, 1-17. C’est la première version du décalogue (l’autre se trouve en Deutéronome 5, 6-21). Les 10 paroles de Dieu que nous avons traduites par les 10 commandements. Elles ont été rédigées sous le mode des traités d’alliance entre suzerains et vassaux. C’est comme un contrat. Dieu rappelle tout ce qu’il a fait pour son peuple et il lui propose comme un marché : si le peuple veut continuer à jouir des bienfaits de Dieu, il doit observer la loi. La loi est pour le peuple de Dieu un geste de salut, car désormais tout un chacun sait le bien qu’il faut faire pour vivre, et pour participer à la sainteté même de Dieu.

1 Corinthiens 1, 22-25. Depuis que le Christ est monté librement sur la croix, celle-ci n’est plus le signe de l’échec, de la honte et de la mort. Puisque le crucifié est ressuscité, la croix conduit à la victoire, à la vie et à la gloire ; elle est plus sage que la sagesse des hommes, elle est plus forte que les puissances humaines.

Jean 2, 13-25. Le Temple est le pilier de la religion juive avec le sabbat et la circoncision. Le culte du temple, c’était essentiellement les sacrifices de bœufs ou de brebis (de colombes pour les pauvres gens), du matin au soir ; on offrait la graisse des animaux et souvent on brûlait la bête entièrement (c’est cela l’holocauste). Les pèlerins ne poussaient pas les bêtes devant eux depuis chez eux : ils les achetaient sur place, ce qui explique ce commerce qui avait envahi le temple. On trouvait aussi des bureaux de change, car le temple avait sa monnaie, en théorie pour éviter que des pièces de monnaie frappées à l’effigie humaine ne circulent dans la maison de Dieu. Tout ce commerce était encore plus impressionnant à l’approche de la grande fête de la Pâque. D’où la colère de Jésus, dévoré comme il est du zèle de la maison de Dieu.

Homélie de Vénuste.

L’épisode que nous lisons aujourd’hui est placé, dans l’évangile selon St Jean, tout au début de la prédication de Jésus, tout de suite après les noces de Cana, alors que chez les Synoptiques, il est placé à la fin de la prédication de Jésus, après l’entrée « triomphale » de Jésus à Jérusalem, juste avant sa passion. Jean veut d’emblée montrer que Jésus vient donner d’autres bases à la religion des vrais adorateurs du Père. Nous avons peut-être une indication de la date de cet événement ! Les Juifs parlent de quarante-six ans de travaux d’agrandissement, de restauration et de décoration entrepris par Hérode en 19 av. J. C. ; nous sommes donc probablement en l’an 27 de notre ère.

Deux fois seulement, l’évangile nous dit que Jésus s’est fâché : quand les disciples rabrouaient les enfants alors que les parents les lui présentaient pour les lui faire bénir, et ici quand il a chassé les marchands du temple. Acte prémédité : il a pris le temps de chercher des cordes et d’en faire un fouet ! Cela nous choque de la part de Jésus « doux et humble de cœur », pacifique et non violent. On peut comprendre sa colère : le culte du temple, (il n’y avait qu’un temple en Israël), c’était essentiellement les sacrifices de bœufs pour les riches, ou de brebis pour ceux qui l’étaient moins, ou alors de colombes pour les pauvres gens ; on égorgeait les bêtes tous les jours,  du matin au soir ; on offrait la graisse des animaux et souvent on brûlait la bête entièrement (c’est cela l’holocauste). Un culte basé sur les sacrifices ne peut pas se passer de leur commerce (un mal nécessaire : au départ un service) : les pèlerins avaient besoin de trouver les bêtes sur place, ils n’arrivaient pas de chez eux en poussant des bêtes devant eux. On trouvait aussi des bureaux de change, car le temple avait sa monnaie, en théorie pour éviter que des pièces de monnaie frappées à l’effigie humaine ne circulent dans la maison de Dieu (surtout pas la tête de l’occupant, l’empereur romain). D’où tout ce commerce qui avait envahi le temple, devenu dès lors une foire agricole, commerce encore plus impressionnant à l’approche de la grande fête de la Pâque. A vrai dire, les marchands de bestiaux auraient dû se trouver dans la vallée du Cédron et sur les pentes du mont des Oliviers, mais peu à peu, ils se sont rapprochés du temple jusqu’à s’installer sur l’esplanade ! C’est cela que Jésus leur reproche, dévoré comme il est du zèle de la maison de Dieu.

Jésus entreprend donc de « purifier » le temple, en contestant ce qu’était devenue la religion officielle. Déjà les prophètes avaient contesté ces pratiques qui consistaient à acheter la bienveillance de Dieu en lui sacrifiant des animaux. « Je n’ai rien à faire de vos sacrifices. J’en ai assez des béliers consumés par le feu et de la graisse des veaux » ; « C’est l’amour que je veux, et non les sacrifices. » Les prophètes avaient dit que le messie, quand il arrivera, purifiera le temple. Mais on attendait ce geste pour la fin des temps. C’est peut-être pour cela que « les Juifs » (terme que Jean, juif lui-même comme Jésus, utilise pour parler des autorités religieuses, adversaires de Jésus) demandent un signe à Jésus pour justifier son geste et son audace. Car pour eux, Jésus, un laïc, était en train de blasphémer à plus d’un titre, coup sur coup. D’abord il se prend pour « fils de Dieu » en parlant de la maison de « mon » Père. Et le comble, c’est qu’il parle de la destruction du sanctuaire sacré. L’évangéliste nous apprend qu’il parlait de son corps (encore un blasphème pour les Juifs), mais lui-même, et les autres disciples, ne comprirent ces paroles qu’après la résurrection de Jésus (encore une occasion d’affirmer que la résurrection est l’unique clé d’interprétation de la Bible, des « prophéties de l’Ecriture » et de l’œuvre de Jésus). Pour les interlocuteurs de Jésus, tout ceci était incompréhensible ; ils n’ont retenu que la menace de destruction du temple, menace qu’ils vont retenir comme accusation dans le procès de Jésus.

Il est clair que Jésus vient changer la religion. Ce geste est donc ce qu’on appelle un « geste prophétique ». Les prophètes avaient l’habitude de faire un geste devant le peuple afin que celui-ci en soit interloqué et demande ce que ça signifie : par exemple casser un vase pour signifier que l’unité du peuple allait se rompre. Le geste prophétique de Jésus signifie que le temple de pierres n’est plus nécessaire (il sera définitivement détruit le 8 septembre 70 par Titus sur ordre de son père, l’empereur Vespasien). Désormais, le temple (le terme précis est sanctuaire), le lieu de la présence divine, c’est Jésus, lui qui veut redonner au temple sa finalité première : maison du Père, maison de prière. Ce n’est désormais que par le Christ que le salut arrivera au peuple. Le lieu de la présence divine n’est plus un édifice, mais Quelqu’un. Ce n’est que par lui qu’on peut arriver au Père, puisque en tant que Fils et lui-même Dieu, il a la plénitude de la divinité (il n’est pas comme nous, seulement habités par la divinité). Et il n’a que faire des sacrifices d’animaux, puisqu’à Pâques, il s’offrira (à la fois prêtre et victime) comme agneau pascal, offert une fois pour toutes. Voilà que le temple de Jérusalem et le culte sacrificiel (qui en était l’essence) sont caducs. Le rideau du temple se déchirera quand le Christ expirera.

Jésus met fin également à cette religion mercantile du donnant-donnant, à ce marchandage : il est venu vraiment pour rétablir le vrai culte en esprit et en vérité. En chassant les marchands du temple, il ne veut pas signifier qu’il faut séparer affaires de sous et affaires de dévotion (comme à Lourdes) ou que l’argent souille le sanctuaire. C’est plus profond : il est contre une religion devenue commerce et simonie : Dieu, je t’offre un sacrifice, je suis « en droit », je « mérite » de recevoir en retour ce que je te demande ! Une bougie allumée, un chapelet récité… contre la bonne santé ou la réussite de mes projets ! C’est à peine si on n’exige pas, comme le salarié qui réclame son salaire proportionnel au travail fourni, avec le droit de contestation si nous jugeons mince la grâce reçue ! C’est l’histoire des mérites qu’on croit pouvoir faire valoir devant Dieu. Comme si Dieu ne donnait jamais gratuitement. Dans cette mentalité, la grâce n’est plus gratuité de la part de Dieu qui donne indépendamment de nos mérites (St Augustin disait que, si mérites il y a, eux-mêmes sont au départ des dons reçus gratuitement). Ne continuons pas à faire une comptabilité dans nos prières (une prière pour 300 jours d’indulgence !), nos « bonnes œuvres », nos bons et loyaux services. Car, avec le Christ, c’est Dieu qui se donne sans considérer ni nos mérites d’une part, ni nos infidélités d’autre part. Dieu est amour gratuit.

Les apôtres ont compris que le vrai, l’unique Temple de Dieu, c’est Jésus, Dieu-fait-homme. « Qui me voit, voit le Père », dira-t-il à Philippe. A la question des autorités de Jérusalem qui lui demandent de quel droit il chasse les vendeurs du Temple, Jésus répond par cette phrase énigmatique : « Détruisez ce Temple et je le relèverai en trois jours. » Il parlait de son propre corps, précise St Jean. En un 2ème temps, les apôtres vont comprendre que le baptisé, parce qu’uni au Christ, est lui-même temple. Le Christ l’est par nature, nous le sommes par grâce. Puisque nous sommes membres de son Corps, puisque nous sommes les pierres vivantes de cet édifice qui n’est pas fait de main d’homme. « Si quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera, nous viendrons en lui, et nous ferons chez lui notre demeure. » Surtout quand nous sommes réunis en assemblée liturgique, comme Corps du Seigneur : « là où deux ou trois sont réunis, je suis au milieu d’eux » (chez lez orthodoxes, le Corps eucharistique est l’assemblée). St Paul dira : « Vous savez que vous êtes le Temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous. » Et encore : « Votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous et qui vous vient de Dieu, et vous ne vous appartenez pas. » [Reconnaitre que l’autre aussi est temple, même celui que je n’aime pas ; changer de regard sur l’autre.]

C’est là une grande dignité, une grande fierté, mais aussi une grande responsabilité : nous devons nous comporter comme des tabernacles, des « théophores », des porteurs de la présence divine, comme Marie à la « Visitation », le temple qui se déplace pour apporter la joie dans la famille d’Elisabeth. Comprenons alors qu’il faut que de temps en temps, le Christ fasse un fouet pour chasser de notre cœur, ce bazar de tout ce qui est déplacé dans la maison du Père, tout ce qui encombre, alors que lui seul doit y siéger. Le carême est un temps favorable pour faire le ménage. Ouvrons-nous à la parole de Dieu qui fera un vigoureux nettoyage en notre cœur pour en faire une maison de prière. Le fouet de la Parole vient nous rappeler les exigences de notre foi, et par-là même, la grandeur du don et de l’appel reçus. Et en fait au lieu d’offrir des bêtes ou des objets, c’est nous-mêmes qui serons un sacrifice saint.

« Le but de toutes les grandes traditions religieuses n’est pas de construire de grands temples à l’extérieur, mais de créer des temples de bonté et de compassion à l’intérieur, dans nos cœurs » Dalaï Lama.

Commentaire de Père Jean.

Comme la pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et des colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre les monnaies des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : ‘l’amour de ta maison fera mon tourment’. Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.

Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Ecriture et à la parole que Jésus avait dite.

Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait. Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.

Nous venons de lire l’évangile des marchands chassés par Jésus du Temple. Les quatre évangiles nous relatent cet événement,- c’est dire son importance-, avec des traits communs certes, néanmoins dans une perspective autre. *** Les synoptiques, ‘Mt Mc et Lc, sont proches les uns des autres : Le récit s-y situe à la fin de la vie publique de Jésus tout juste  après l’entrée ‘triomphale’ de Jésus dans Jérusalem (les rameaux). Ici Jésus  fera son entrée dans le Temple (pour la première fois) . Il chassera les vendeurs du Temple. Ce  geste, les Juifs le percevront comme  la goutte de trop et ils décideront de ‘liquider Jésus’ avant la pâque juive proche. Tout porte à croire que cette version soit ‘la version historique’.

*** En Saint Jean le récit est relaté tout au début de l’évangile. Après le baptême de Jésus les premiers disciples étant choisis, Jean relate deux signes (on sait que le but de Jean est de relater des signes afin que vous croyiez que Jésus est le Fils de Dieu vivant et que par la foi en lui vous ayez la vie éternelle). Le premier signe sont ‘les noces de Cana’ où Jésus à la requête de Marie la croyante fera  l’eau destinée à la purification des Juifs, devenir vin…  La fête bien humaine de noces villageoises  peut se poursuivre, le manque de vin (amour) résolu. Bonheur à Cana, la Gloire de Dieu manifestée et les disciples croyants !

Sur ce,  en contraste avec ce qui se passe à Cana de Galilée (la Galilée des païens !) Jésus se rend à Jérusalem la  ville sacrée en Judée – d’ailleurs ceux que nous traduisons comme Juifs sont en Jean les ‘Judéens’, les adversaires de Jésus. Il entre dans le Temple et  il y trouvera une maison de commerce alors qu’il comptait y voir la maison de son Père. Il y posera un geste phare  : avec un fouet ll chassera les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Sans nul doute l’intention de Jésus est de chasser du Temple ceux qui y ont autorité et ont concédé des droits aux marchands, avec des profits financiers  pour leurs propres intérêts . Les changeurs de monnaie en sont un bon exemple : sous le couvert qu’on ne peut acheter de quoi offrir à Dieu avec la monnaie à l’effigie de ‘l’empereur souverain pontife’, il fallait convertir cette monnaie ‘exécrable ‘ en une monnaie pure, celle du Temple, avec des taux de change une nouvelle fois au profit de ceux qui détiennent le pouvoir religieux. ; ce sont ‘ces marchands-là’ que Jésus veut vilipender comme des hypocrites (comédiens) : sous le couvert de la foi en Dieu, ils jouent un autre rôle et s’enrichissent d’argent et de pouvoir. Seul  Jean ajoute que Jésus chasse aussi les bœufs et les brebis, et donne l’ordre à ceux qui vendent les colombes d’enlever cela ‘d’ici’, du Temple. Une nouvelle fois un signe : Jésus met en cause, comme certains prophètes de l’Ancien Testament, l’idée même des sacrifices d’animaux offert à Dieu pour lui plaire . Or ce que Dieu veut, est un ‘cœur contrit’ : le pécheur se désole de son comportement fautif et il met toute  son espérance en la miséricorde du Père. Le fouet à la main, Jésus est-il un colérique? Oui et non : ce qui chagrine Jésus est de voir l’image de Dieu écornée par les attitudes des autorités Judéennes qu’il qualifiera de hypocrites. Le mot hypocrite ,mot grec, signifie ‘acteur de théâtre, comédien’ Sous le couvert de promouvoir le comportement religieux s’arroger le pouvoir et la finance en leur faveur : quelle comédie ! La réaction des disciples est de se souvenir d’un verset du Psaume 69,10 qu’ils mettent au futur alors que le psaume hébreu le met au passé : ‘L’amour de ta maison fera mon tourment’. Tout l’évangile de Jean, dont nous ne sommes qu’au tout début, sera pour Jésus un tourment : une lutte pour mettre fin à une certaine vision de qui est Dieu et de qu’il attend de nous, afin que nous révélions jusqu’à en ‘mourir’ l’amour infini du Père pour les hommes. Les derniers mots de Jésus en croix seront : tout est accompli, ou en grec : but atteint ! Encore que seul Jean a l’intention de continuer la signification du signe dans une nouvelle perspective.

Les Judéens interpellèrent Jésus : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? ». La réponse de Jésus : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai ». Eux détruisent et Jésus le relèvera !Les Juifs sont en train de détruire ce sanctuaire en faisant du Temple ‘une maison de commerce’, mais plus ils veulent mettre une fin en ‘détruisant  la vie de Jésus. Ill  dira que le vrai temple c’est son corps. Rappelons que Jean dans son Prologue a dit  que ‘ le Verbe de Dieu se fait chair et  a établi sa tente en nous. L’aboutissement de sa vie sera un relèvement, une résurrection dont lui-même sera l’auteur : Je le relèverai  en trois jours! Les Juifs ne saisissent pas la portée de la remarque de Jésus  et ne pensent qu’à leur ‘cher’ Temple qu’il a fallu 46 ans pour le relever, restaurer..et ‘toi en trois jours !’ Jean explique que Jésus parlait de son corps que les Juifs allaient détruire. En ressuscitant d’entre les morts le nouveau Temple sera érigé. Les disciples comprendront la portée du signe après le réveil de Jésus d’entre les morts. Et alors ils crurent (comme à Cana) à l’Ecriture et à la parole de Jésus. Contrairement aux Judéens, qui traduiront le geste de Jésus en condamnation à mort. 

Récit tout négatif ? Non, car à la fête de pâque juive beaucoup du monde en pèlerinage à Jérusalem verront  des signes’ accomplis par lui, et crurent en son nom ! Et pourtant Jésus ne se fie pas à eux. Jésus les connaissait tous, Lui-même, en effet connaissait ce qu’il y a dans l’homme. N’oublions pas que Jean voit d’emblée Jésus comme le Verbe de Dieu  

Remarquez la mise en scène de Jean en ce second chapitre de son évangile :  à Cana en Galilée (terre qualifiée de païenne) Jésus fait l’eau de la purification des juifs, devenir vin ; ainsi la fête des noces ‘de Dieu avec son peuple pourra continuer et les disciples crurent en lui. Immédiatement après :  à Jérusalem en Judée,  au Temple Jésus vient révéler la vraie image de son Père qui n’a besoin que d’un cœur contrit pour être honoré, face à l’hypocrisie du pouvoir religieux : ses disciples encore une fois vont croire mais ce sera après la Résurrection.

Que retenir ? ** Les  Judéens hypocrites sous le couvert de ‘rites’ s’approprient le pouvoir et les finances. Le dangers de la ‘religion’ est aussi de croire qu’en faisant des œuvres ‘rituelles’ on peut acheter la bienveillance de Dieu et ainsi nous sauver nous-mêmes en méritant la récompense qu’est la vie éternelle.   ** Jésus un colérique ? Oui et non : la sainte colère dont il est animé surgit à la vue du détournement que les hommes font en manquant la vraie image de Dieu : une colère qui suscite son désarroi devant l’incompréhension des hommes face aux signes de Dieu qu’il manifeste. Le fouet sert de signe pour exprimer cette incompréhension. ** Le vrai Temple, la vraie demeure de Dieu parmi les hommes est le corps de Jésus détruit par les Judéens mais relevé par le Père lors de la résurrection. Et nous sommes son corps, façonnés par Dieu, nourris par la Parole et le Pain, pour manifester la présence de Dieu ici-bas.

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