Le pape François vient d’ouvrir l’année jubilaire avec pour thème : « Pèlerins d’espérance ».Nous sommes donc tous invités à être des hommes et des femmes d’espérance mais aussi ceux qui font espérer. Comment vivre de manière concrète cette espérance ? Où puiser l’énergie pour espérer et faire espérer ? Dans ce premier numéro, nous ouvrons un parcours sur la prière qui ira jusqu’à Pâques, parce que dans notre société de « bouger-bouger », la prière devient le dernier des soucis, que ce soit par manque de temps, par oubli ou même parce que pour beaucoup la prière c’est pour les siècles passés. Ce parcours est un petit rappel pour faire de la prière un élément central de notre quotidien durant cette nouvelle année

Qu’est-ce que la prière ?

A cette question, on peut avoir des millions de réponses différentes. La prière est un dialogue avec Dieu, une mise en évidence de la verticalité et de l’horizontalité. Quand on parle de la prière, nous pensons de facto à Dieu ou à des divinités, ce qui est tout à fait normal, parce que dans la prière, il y a un lien entre le priant et Dieu, entre la terre et le ciel. Mais la prière c’est aussi l’horizontalité parce que la prière se réalise dans les œuvres concrètes comme nous l’enseigne saint Jacques dans son épître.Pourquoi les catholiques introduisent la prière par le signe de la croix ? Ou encore peut- on prier sans faire le signe de la croix ? En dehors des catholiques et des orthodoxes qui introduisent leur prière par ce signe de la croix, des millions de chrétiens prient sans ce signe. C’est le cas de toutes les communautés découlant du courant protestant. Les catholiques font le signe de la croix pour se rappeler de l’évènement fondamental de notre foi : la mort et la résurrection du Christ.De même par le signe de la croix, depuis les premiers siècles, les catholiques veulent simplement montrer que tout ce qu’ils font vient d’un plus grand, c’est au nom du Dieu trinitaire (Mt 28,19). Le signe de la croix n’est pas un geste d’exclusion mais un geste d’amour qui met en évidence les dimensions verticale et horizontale de notre foi. Ce signe de croix nous rend humbles. Mais l’Eglise n’oblige en rien les autres à le faire en début de prière.

Pourquoi faut-il prier ?

Il est important de préciser que seul Dieu ne prie pas parce que Dieu est Dieu, il est à l’origine de tout, il est au-dessus de tout. L’homme prie parce qu’il est un être limité, fragile, un être qui a besoin de plus grand que lui. L’homme prie pour rendre grâce à Dieu. La prière ne diminue pas notre moi, mais le grandit, et le rend humble et ouvert aux autres. La prière est un lieu d’assurance, un lieu dans lequel on puise la sécurité. Comme des enfants qui trouvent leur sécurité dans la relation avec les parents, la prière est une arme qui nous procure joie, espérance, force parce que nous nous remettons à Dieu qui est notre Père. C’est pourquoi, devant les situations de la vie, nous sommes invités à la prière. Souvent nous sommes découragés, fatigués, désespérés, humiliés, trahis, abandonnés. Nous ne trouvons pas de mots pour soutenir nos enfants, nos jeunes, nos amis et tous ceux qui viennent à nous. Dans ces 3 moments difficiles la prière est un lieu où nous expérimentons une présence invisible mais forte, celle de Dieu qui nous dit : « lève-toi et marche ».

Où prier ?

On peut prier partout parce que Dieu est partout, il voit tout, il entend tout, il est Dieu. On ne peut pas confiner Dieu dans un espace bien précis, Dieu est a-spatial (Ps 113). L’église est le lieu de la grande prière qu’est la messe. Nous pouvons prier partout en utilisant la forme dans laquelle nous sommes à l’aise. Pourquoi ne pas installer à la maison son sanctuaire de prière. Afin d’être elle-même un lieu de prière. Nous pourrions prévoir un petit endroit avec une statue, ou une Bible toujours ouverte selon notre page. La prière à la maison crée un environnement de grâce.

A quel moment il faut prier ?

Chaque jour tachons de consacrer un temps à la prière. Si nous considérons la prière comme la nourriture de notre âme, nourrrissons-là comme nous nous occupons de notre corps. La nuit, abandonnons-nous à Dieu parce que c’est lui qui tient notre souffle de vie ; dans le sommeil on est inactif, c’est Dieu qui veille sur nous. Voilà pourquoi le psalmiste dit qu’il ne sommeille pas, il ne dort pas le gardien d’Israël (Ps 121). Le matin, pourquoi ne pas prier avant de sortir car on ne sait pas qui on rencontrera et quel évènement on vivra dehors ? N’interrompons pas notre travail pour prier car même en travaillant Dieu nous invite à prier. Prions avant, pendant et après chaque activité. La prière fait partie de notre vie. A chacun de nous de déterminer notre temps de prière et de rendre grâce pour tout moment ou évènement vécu au sein même de notre foi… et de notre prière…Puisse notre prière rester un élément central de notre quotidien durant cette nouvelle année.

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