Voici de nouveau le carême. Un temps favorable pour se ressourcer et revenir à l’essentiel. Les idées et les choses ne constituent pas l’essentiel, mais plutôt des êtres vivants avec qui on a des relations vitales : Dieu et l’homme. Le premier et le plus grand de tous les commandements selon Jésus (Marc 12, 28-31) nous renseigne sur la primauté et la centralité de l’amour inséparable de l’un et de l’autre : « aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute son intelligence et de toute sa force, et d’aimer son prochain comme soimême ».Focus donc sur nos relations : avec soi-même, avec Dieu et le prochain, sans oublier nos rapports aliénants avec les biens de ce
monde. 40 jours de grâce pour faire le ménage et s’arrimer à l’essentiel.Trois « P » résument les principales exigences du fidèle du Christ durant ce temps fort. P comme Prière, comme Pénitence et comme Partage. Des trois, le premier P semble être axial. De lui dépend la bonne application des autres. Sans la prière en effet, la pénitence et le partage restent mécaniques et sans substance. Arrêtons-nous-y cette année.Le P de la prière symbolise le retour à Dieu dans une relation de confiance faite d’écoute de la parole et de dialogue filial. Sans cette vitale relation d’intimité avec Dieu, l’homme reste un être misérable sans esprit et sans intériorité. Et l’Eglise en dépit de tous ses engagements, une simple multinationale philanthropique, une « ONG » dira le Pape François, confuse elle-même quant à l’appréhension de l’homme et à la détermination du bien qu’elle prétend lui faire. Sans la prière, l’Eglise risque de fonder son engagement plus pour son image de marque que dans une saine gratuité d’amour.Selon le catéchisme de l’Eglise, la prière est la relation vivante et personnelle des enfants de Dieu avec leur Père infiniment bon, avec son fils Jésus – Christ et avec l’Esprit Saint. Il sied de savoir qu’avant d’être vocale, méditation et oraison, la prière est d’abord « présence à Dieu », souvenir constant de sa proximité et de sa parole directrice. Référence à sa volonté. Oui il s’agit avant tout de « se souvenir de Dieu plus souvent qu’on ne respire ». L’enjeu est une relation à sauvegarder, à raffermir. Avec Dieu et avec le prochain.
Revenez à moi de tout votre cœur, dit le Seigneur. Une vraie pénitence n’est possible que sous la lumière de sa parole que la prière permet d’écouter ; tout comme une pratique authentique de la charité, dans l’oubli de soi, le partage et l’aumône ne peut être alimentée que par la parole méditée. Seigneur apprends-nous à prier,Toi qui as soif que nous ayons soif de toi.
A tous un saint Carême, et une bonne montée à Pâques,
Wilfried IPAKA