Actes 5, 12-16 : dès le début de l’Eglise, le petit groupe des disciples a immédiatement vécu et agi comme son Maître, notamment à travers les guérisons : une des missions essentielles du salut voulu par Dieu, commencée par Jésus et qui se poursuit à travers les disciples, c’est de remettre l’humanité debout, lui ouvrir les yeux, la purifier de ses mauvais esprits, la libérer.

Apocalypse 1, 9… 19 : message destiné aux communautés chrétiennes pour les réconforter lors des persécutions par l’annonce de la victoire définitive du Christ sur toutes les formes du mal. Le Christ Ressuscité est invisible mais reste présent aux communautés de la jeune Eglise encore fragile. L’auteur de l’Apocalypse le dépeint dans le genre apocalyptique avec des images empruntées au prophète Daniel qui signifient majesté, royauté, divinité.

Jean 20, 19-31 : Jésus comble de joie ses disciples par son apparition, et plus encore en répandant sur eux son Esprit. L’attitude de Thomas démontre les difficultés de la foi, mais aussi que le chemin de la foi passe par nos doutes et nos questionnements. On arrive à reconnaître le Ressuscité, marqué par les plaies de sa Passion, et à l’adorer comme « mon » Dieu. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. Ce qui s’est passé le premier jour de la résurrection se renouvelle dans nos assemblées dominicales : irruption de Jésus ressuscité dans la communauté, don de l’Esprit Saint pour faire de nous une nouvelle création, assemblée dominicale avec son rythme hebdomadaire.

Homélie de Vénuste.

Cet évangile est lu chaque année : c’est dire combien il est aussi important que les lectures de la solennité de Pâques qui, elles aussi, sont les mêmes chaque année : car c’est une des proclamations essentielles pour la foi chrétienne. Dans ce récit, sont réunis les éléments fondamentaux du mystère chrétien : la présence de Jésus ressuscité dans la communauté, le don de l’Esprit Saint pour remettre les péchés parce que la miséricorde (le pardon) est la première grâce pascale, l’assemblée dominicale et son rythme hebdomadaire comme imprégnation du temps de l’Eglise. A travers Thomas, le récit décrit la difficulté de la foi et la béatitude des croyants (« Heureux ceux qui croient sans avoir vu »). Ce qui s’est passé ainsi le premier jour s’est renouvelé huit jours plus tard dans le même lieu, et depuis lors se renouvelle dans nos assemblées dominicales hebdomadaires partout sur la terre.

Thomas appelé l’incrédule ! Son nom signifie « jumeau ». Il est le jumeau de chacun d’entre nous, parce que nous enfermons Jésus dans nos doutes, nos a-priori, nos réticences ou refus de croire, nos exigences de preuves, notre besoin de voir des « signes ». Il a la conviction, comme nous, que pour croire, il faut voir, il faut toucher… Ce texte montre le cheminement spirituel que chacun doit faire pour arriver à une foi personnelle et adulte : d’abord la recherche, le doute avoué (doute qui est ouverture, qui n’est ni négation ni scepticisme), la rencontre avec le Christ et une adhésion totale à sa Personne.

Mais avant d’arriver à Thomas, il faut s’arrêter sur la première partie de l’extrait qu’on a tendance à sauter pour focaliser l’attention sur Thomas. Le texte raconte deux apparitions de Jésus à l’intervalle d’une semaine, on peut dire à un rythme hebdomadaire, « huit jours plus tard ». N’oublions pas que les évangiles (qui sont des catéchèses) ont été écrits dans une communauté qui avait déjà acquis ses habitudes et ses manières de professer le Christ ressuscité. C’est pourquoi ce rythme hebdomadaire n’est pas sans rappeler la « sanctification » du dimanche, les assemblées liturgiques qui se faisaient le jour que les chrétiens ont vite appelé (pour marquer la différence avec le judaïsme) « le lendemain du sabbat » ou encore « le premier jour de la semaine » ou « le huitième jour », ou mieux encore « le jour du Seigneur » (dies dominicus, d’où vient le mot dimanche) c.-à-d. le jour où il est ressuscité. Ce sont donc des rendez-vous qu’il ne faudrait manquer à aucun prix. Car c’est le jour où le Seigneur se fait reconnaître et toucher (ou plutôt c’est lui qui nous touche), où il nous rompt le pain, où il nous donne son Esprit, où il nous envoie en mission…

Voici donc les disciples (nom plus large que le groupe des apôtres) qui sont terrés dans une maison dont ils ont verrouillés les portes. On peut imaginer les sentiments qui les agitent après que leur maître a été arrêté et exécuté d’une ignoble façon sur la croix. En fait ce ne sont pas seulement les portes qui étaient verrouillées : les cœurs l’étaient tout autant, sinon plus. L’évangéliste dit qu’ils avaient peur des Juifs, mais on peut croire qu’ils étaient aussi rongés par la déception pour avoir suivi quelqu’un qui, fin des fins, se fait lyncher, par la tristesse d’avoir perdu quelqu’un en qui ils avaient espéré (les disciples d’Emmaüs se lamentaient : « et nous qui espérions qu’il serait le libérateur d’Israël… »), peut-être aussi par la culpabilité et la honte d’avoir manqué de courage et d’avoir fui au lieu de rester près de lui, contrairement aux femmes qui elles l’ont suivi jusqu’à la croix… On peut s’imaginer l’atmosphère lourde et le silence pesant qui régnaient dans cette maison depuis l’arrestation de Jésus. Et voilà Jésus qui apporte l’antidote à ces sentiments amers. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » et « ils furent remplis de joie ». La même scène va se répéter huit jours plus tard : la peur ne les avait pas quittés, l’incrédulité non plus puisqu’ils avaient toujours les portes verrouillées (et les cœurs) et n’avaient pas réussi à convaincre Thomas qui va les railler pendant toute une semaine ! Dans leur tristesse, ils restaient imperméables à la nouvelle que le Christ est vraiment ressuscité. Ils continuaient à douter (pas le seul Thomas). Leur doute est cependant à leur honneur : s’ils ont eu difficile à admettre la résurrection, s’ils ont cherché à vérifier, c’est que ce n’étaient pas des naïfs, simples d’esprit et trop crédules ; c’est qu’ils n’ont pas rêvé et n’ont rien inventé. Et si finalement ils ont cru en la résurrection, on peut la tenir pour vraie et sûre. Ils en sont vraiment les témoins. Nous pouvons donc y croire. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » : n’ayons pas honte de prendre le temps de la recherche, mais n’exigeons pas de signes, puisque désormais la foi repose sur la transmission du témoignage des apôtres qui ont vu le Ressuscité. Notre foi n’est pas fondée sur des preuves, mais sur des témoins sûrs.

Jésus ne donne pas seulement la paix et la joie dans une circonstance qui était humainement désespérée. Le soir du premier jour, à en croire l’évangéliste Jean, est aussi le jour de la Pentecôte (même événement ?) : Jésus donne son Esprit en même temps qu’il donne sa mission qui se résume en la réconciliation, le pouvoir de libérer de tout mal, de tout péché. Les disciples seront porteurs de la miséricorde divine : car le pardon est la première grâce pascale (après ? la paix).  « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie » : les disciples reçoivent la même mission et le même pouvoir. L’Esprit est donné pour la rémission des péchés. La période après la résurrection et la Pentecôte est le temps de l’Esprit, qui va enseigner toute chose, qui va rendre forte la foi, qui va donner force et puissance à l’enseignement et au témoignage des chrétiens. Quelle place faisons-nous à l’Esprit Saint et à sa force ? « Nul ne peut affirmer que Jésus est Seigneur, si ce n’est par l’Esprit » ! Et toute prière est faite au Père, par le Fils, dans l’Esprit. Est-ce que nous prions « dans l’Esprit Saint », lui qui nous apprend à appeler Dieu par le nom doux et familier « Abba », « Papa » ? Est-ce que nous vivons de l’Esprit Saint ?

Les apparitions, c’était donc pour prouver aux disciples que Jésus avait dit vrai, qu’il est réellement ressuscité, qu’il est toujours vivant, et qu’il a recouvré sa gloire de Fils de Dieu. Les apparitions, c’est pour venir à la rencontre de leur doute, pour les accompagner dans leur peu de foi, pour qu’ils aient le temps de se faire la conviction qu’ils n’ont pas rêvé, que leur imagination ne leur jouait pas de mauvais tour. Les apparitions, c’est pour que désormais la foi soit professée : mon Seigneur et mon Dieu (Thomas ne s’est pas contenté de dire que c’est bien Jésus qu’il reconnaît, il a professé que Jésus est Dieu). Les apparitions, c’est pour préparer les disciples à continuer sa mission, plus question de rester verrouillés. L’Eglise est donc née, de cette vie du Ressuscité et de ce don de l’Esprit. Tous les trois éléments constitutifs de l’Eglise sont en place. C’est d’abord une communauté qui se réunit régulièrement, et de préférence le premier jour de la semaine juive, le jour où le Christ ressuscité est apparu le plus volontiers. Une communauté de foi en Jésus, le Ressuscité. C’est une communauté « chrétienne », parce que le Christ est en elle, d’une présence agissante : Jésus est là au milieu d’eux. Il y a ensuite l’envoi en mission et le pouvoir pour l’exercer : le souffle qui communique l’Esprit Saint pour libérer les hommes. Il y a enfin un minimum de structure hiérarchique en la personne des Douze. Tout est là, tout est accompli. La mission peut donc continuer.

Croire en Jésus ressuscité, c’est être son témoin, toujours avec le même Esprit Saint. C’est annoncer la miséricorde de Dieu, la libération de tout homme. Ce témoignage est porté par chaque disciple et par la communauté, dans le monde, la famille, la profession, la vie sociale. Ce témoignage se vit éminemment dans les célébrations liturgiques. C’est alors que le Seigneur se fait toucher, ou plutôt c’est lui qui nous touche dans la prière communautaire et dans les sacrements. Depuis que Jésus est ressuscité, la foi pascale naît et se fortifie « du dedans », c’est dans la communauté des croyants qu’on peut voir, entendre, le Vivant. Même à travers nos doutes, tant qu’on les avoue comme Thomas : Jésus est toujours là invisible, pour nous proposer de le rencontrer. Dieu nous rejoint là où nous sommes, de préférence dans nos assemblées, mais aussi dans le plus réel de nos vies, dans nos faiblesses. Que nos groupes de partage et nos assemblées liturgiques soient des lieux où le Christ, présent, se fait entendre, voir, toucher, où il est vraiment vivant, où se font des rencontres décisives avec lui, qui donnent l’audace et l’assurance d’aller témoigner.

En ce dimanche de la miséricorde, demandons la grâce de la foi. Nous sommes, à nos heures, le Thomas du doute, soyons plus souvent le Thomas qui proclame, en la plus belle, la plus complète et la plus concise profession de foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Demandons à Jésus de percer l’épais brouillard de notre doute, de le rencontrer de façon assez forte pour être désormais ses témoins. Le Christ nous dit « La paix soit avec toi », vivons donc le « baiser de paix » en vérité, et portons donc la paix du Christ à ceux qui sont absents, surtout ceux qui attendent une réconciliation.

Commentaire de Père Jean.

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient  les disciples, étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole il  leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : «La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.

Nous lisons ce récit pour faire mémoire de Jésus le Vivant : ‘le passé nous devient présent’. Jean l’a écrit pour partager l’expérience des disciples en ces premiers temps après la mort de Jésus, avec l’intention d’affermir notre foi en Jésus Vivant à présent. Il nous a parlé de Marie-Madeleine venant la toute première au tombeau ouvert, la pierre avait été projeté loin du mémorial : elle avait été obsédée par l’idée d’où le corps de Jésus avait été déposé. Le nom de ‘Marie’ prononcé par le jardinier lui avait donné la certitude que c’est lui, Jésus, qui lui parlait ainsi. Jean a partagé sa propre expérience au matin de Pâques : alors que Pierre a vu les mêmes linges et linceul que lui sans arriver alors à la foi, Jean, lui, avait vu et avait cru. A présent un nouveau récit pour nous dire ce qu’est Pâques 

Le soir de ce premier jour de la semaine, le repos du sabbat est terminé, Dieu se met au travail par la Résurrection : une nouvelle semaine commence où le deuil se muera en joie. L’apparition de Jésus à ses disciples dit la signification de Pâques pour l’Eglise. Les disciples sont de nouveau rassemblés, alors que l’arrestation de Jésus les avait dispersés. Rassemblés pour faire ensemble leur deuil ? Sans doute, mais aussi par peur des Juifs, le sort de Jésus pourrait être le leur. Ainsi ils avaient verrouillé les portes ‘du lieu où ils se trouvaient’, lieu de peur signifiant le verrouillage de leur esprit, de leur cœur pas prompt à entrer dans le temps nouveau, celui de la Résurrection. Et voilà que Jésus vient, et il est là au milieu d’eux. Phrase essentielle pour la foi en Jésus ressuscité : il vient et est là au milieu  des siens, hier comme aujourd’hui. Va-t-il leur adresser des paroles de reproche, à eux qui l’ont abandonné ? Non, il leur dit simplement : « La paix soit avec vous ! » En français un souhait, en grec :’la paix pour vous’, une réalité ! La paix de la réconciliation qui dit le pardon et le rapport nouveau grâce à Jésus debout parmi eux, le main tendue du Père en Jésus disant cette parole. Aussitôt Jésus ajoute un geste significatif : il leur montre ses mains et son côté : Pour montrer que c’est bien lui ? C’est bien lui qui vient, mais grâce au ‘passage de la passion’. Ses blessures sont plus que des identifications, mais le chemin de cette paix : il n’y a pas Pâques sans la Passion, pas de dissociation car  pas de jour de Pâques sans vendredi saint, un jour à ne pas oublier parce que révélation de la miséricorde et de la paix du Père. En voyant Jésus ainsi vivant après avoir traversé la mort, les disciples sont remplis de joie. Joie de retrouvailles après la nuit de la foi ? Oui, mais la foi en Jésus mort et ressuscité. La joie de tout chrétien provient de l’étonnement de Pâques : passage (pâque) de cette vie en la mort et passage de la mort en la Vie : Pâques. Jésus reprend la parole : ‘La paix pour vous’, pour bien ancrer le sens de ce qu’ils vivent, vivre en paix ! Aussitôt il ajoute : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ».Le Père a envoyé son Fils pour révéler l’amour passionné du Père pour ses enfants par la voie qu’il a choisie (mort et résurrection) ; de même Jésus envoie ses disciples pour témoigner du Père révélé en Jésus. Pour pouvoir assumer cette mission, Jésus ajoute le don de l’Esprit : « Recevez l’Esprit Saint ». Dans saint Jean c’est déjà la Pentecôte pour les apôtres, car le don de l’Esprit est indissociablement lié à l’histoire de Jésus ! Le don n’est pas un ‘cadeau’ comme un objet , mais l’Esprit de Dieu qui est celui de l’Amour, est le don. Là-dessus s’ajoute une clause essentielle à la paix qu’il a annoncé :  la paix comme réconciliation, donnée aux disciples. Ceux à qui vous remettez les péchés (les échecs à vivre en enfant de Dieu) ils seront remis (forme passive disant en langage biblique : Dieu les remettra en même temps aussi. Paroles souvent comprises comme l’institution du sacrement de la réconciliation, mais ici plus largement  une révélation faite aux disciples de leur mission d’apôtres de la paix. De même pour les échecs maintenus par les apôtres, ces échecs seront aussi maintenus par Dieu.

Or les disciples n’étaient là qu’à dix. Thomas appelé Didyme n’était pas là : absent ! Didyme veut dire ‘jumeau’ : Nous ses jumeaux ? Quatre fois dans l’évangile de Jean apparaît le nom de Thomas : 1. Quand Jésus décide de retourner à Jérusalem après avoir appris la mort de Lazare , Thomas le fanfaron déclare devant ses collègues : ‘Allons nous aussi, et mourons avec lui’ 2. Thomas pragmatique : alors que Jésus a dit aux siens qu’il va vers le Père et qu’eux connaissent le chemin , Thomas rétorque : ‘nous ne savons pas où tu vas aller, comment connaîtrions le Chemin’, à quoi Jésus répond : ‘Je suis le chemin, la vérité et la vie’. 3. Ici-même Thomas l’incrédule. Alors que les autres disciples témoignent : ‘Nous avons vu le Seigneur’,  Thomas met ses conditions pour croire : avoir vu dans les mains de Jésus la marque des clous : « si je n’y mets pas mon doigt, si je ne mets pas la main dans son côté, non  je ne croirai pas ! » Une mise en demeure par notre jumeau : lui ressemblons-nous vraiment ? 4. Quand Pierre dit à quelques disciples dont Thomas le suiveur, qu’il retourne à la pêche, tous l’accompagnent pour pêcher le poisson, pêche infructueuse, mais il y a heureusement Jésus le vivant sur la berge leur indiquant la pêche surabondante.

Huit jours plus tard, donc un dimanche (serait-ce une datation résultant de la ‘coutume’ chrétienne déjà établie de la signification du dimanche, à réitérer tous les dimanches ?) : Même scénario : tous les disciples sont réunis y compris Thomas qui est ‘avec’ eux (‘meta’ en grec comme pour signaler que Thomas est prêt à la métamorphose de l’incrédule en croyant).Curieusement les portes sont toujours verrouillées (il n’est plus question de la peur des juifs, peut-être peur d’eux-mêmes leur foi encore branlante). ‘Jésus vient et il est là au milieu d’eux : même première parole  de Jésus à eux tous :’la paix pour vous’ Alors Jésus invite gentiment  Thomas à  faire les gestes dont ce même Thomas avait fait les conditions pour devenir croyant. (gestes que Thomas ne fera pas !) Jésus termine par une exhortation qui par delà la tête de Thomas nous est adressée, nous ses jumeaux : « Cesse d’être incrédule, sois croyant » (en grec : ne deviens pas incroyant, mais deviens croyant) A quoi Thomas répond par une profession de foi jamais entendue, même dans les évangiles : ’ Le Seigneur de moi et le Dieu de moi’ En Jésus il reconnaît non seulement le maître mais Dieu. Dernière réplique de Jésus lui adressée (ainsi qu’à ses jumeaux) : «Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu » Une des deux ‘béatitudes’ contenues en Jean, l’autre est : heureux qui mettent en pratique de servir (Dieu et les hommes) Heureux du bonheur de Dieu : aimer !

Ici se clôturait initialement l’évangile de saint Jean qui est par excellence le livre des signes que Jésus a faits en présence de ses disciples : signe veut dire que derrière l’énoncé se cache et se révèle la vraie signification, le vrai but : ‘afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu et afin qu’en croyant  vous ayez la vie de Dieu en son nom’ : le nom du Père est Père, le nom dur Fils est Jésus :’Dieu sauve’.

2° Pâques – c (Jean20, 19-31)   

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