Amos 7, 12-15 : les prophètes de Dieu, comme Amos, dénoncent ce qui ne va pas, quitte à s’attirer la colère des rois et l’inimitié du peuple. Amos était berger et agriculteur, rien ne le destinait à être prophète ; d’où son indépendance et son franc parler. Amos fut le prophète de la justice sociale : il a fait le trublion dans le sanctuaire royal de Béthel en prononçant des oracles contre le luxe insolent de la cour, contre les exactions sociales. On comprend l’intervention d’Amazias qui lui conseillait de sauver sa vie, d’aller faire ses critiques loin de la cour. Dans sa réponse, Amos montre ce qui caractérise le prophète au service de Dieu : il parle au nom de Dieu pour redresser les torts et convertir son auditoire. Le chrétien est prophète, à l’exemple d’Amos : au nom de Dieu, il dénonce toute injustice dans la société.
Ephésiens 1, 3-14 : le projet de Dieu (c’est le sens du mot « mystère ») est dévoilé, déployé dans l’histoire à mesure qu’il se réalise. Nous avons des verbes forts pour caractériser l’agir de Dieu : prévoir, projeter, vouloir, destiner, dévoiler, obtenir, choisir, combler… Quant à l’homme, il écoute, il reçoit, il prend possession… Après une bénédiction solennelle de type juive, nous avons trois parties (qui se concluent chaque fois par « à la louange de sa gloire ») qui mettent en valeur le rôle de chacune des Personnes divines : notre élection par Dieu le Père, notre rédemption par Jésus-Christ et l’œuvre de l’Esprit Saint.
Marc 6, 7-13 : Jésus n’est pas un gourou qui garde jalousement le privilège de la mission. Il envoie ses disciples et leur donne les mêmes pouvoirs sur les esprits mauvais et sur toutes les maladies. Il les envoie proclamer qu’il faut se convertir. Mais il leur donne la consigne de la pauvreté : pas d’équipement, dépendance absolue à l’égard de celui qui voudra bien les accueillir, sans autre bagage que l’amour de Dieu. Leur mission n’est pas une doctrine à prêcher, c’est une autre façon de vivre. Il les envoie deux par deux : la vie chrétienne, c’est faire communauté, faire équipe, vivre et étendre la fraternité universelle ; c’est la relation, créer des liens, dialoguer, se concerter…
Homélie de Vénuste.
Le chrétien, le disciple de Jésus, n’est pas celui qui écoute le Seigneur uniquement, ni celui qui reste dans son intimité par la prière et la méditation uniquement : le chrétien, le disciple, est missionnaire.
Il y a deux moments dans la vie du chrétien (comme les deux temps de la respiration : inspiration + expiration). D’abord se mettre en présence du Seigneur, ensuite aller annoncer cette présence aux autres. Les dominicains ont pour devise « contemplata aliis tradere », c-à-d partager aux autres ce qu’on vient de recevoir comme révélation dans la contemplation, dans l’écoute, dans le face à face avec Jésus. A la messe, nous écoutons l’enseignement du Maître, nous nous laissons nourrir de sa Parole et de son Pain, et à la fin de la messe, le prêtre dit « ite missa est » (l’appellation « messe » vient de là) : pour dire que la liturgie de la parole et la liturgie eucharistique doivent déboucher sur cet impératif « allez », « ne restez pas là à regarder le ciel » (les anges le disaient le jour de l’Ascension). A la fin de la messe, c’est l’envoi en mission (non pas « la messe est dite », mais « maintenant la mission ») : nous recevons le Christ dans sa Parole et dans son Pain, à notre tour d’aller le porter à notre famille, à notre entourage, à notre quartier, à notre monde. Etre disciple, ce n’est pas uniquement une religion intérieure, une relation privée avec Dieu. Le disciple est missionnaire ou alors il n’a rien compris à son identité. Dans la mesure où l’amour de Jésus nous brûle, nous ne pouvons que le partager et le diffuser. La foi ne peut être cachée sous le boisseau. C’est important de le dire aujourd’hui où on veut restreindre le christianisme au domaine privé, où la mission est perçue comme du prosélytisme de mauvais goût ou de l’intolérance, soi-disant que toutes les religions et tous les courants de pensée se valent. Voilà la raison de la seconde évangélisation que l’Eglise a lancée avec St Jean-Paul II à l’adresse de la « vieille chrétienté » de l’Europe qui se déchristianise.
Jésus envoie ses disciples. On ne part donc pas de sa propre initiative : on est d’abord choisi, appelé, pour être ensuite envoyé. Nul ne peut se donner cette mission. Bien entendu ceci ne peut pas être un prétexte pour dire que la mission, l’évangélisation, c’est l’affaire des autres : chaque baptisé, parce que confirmé, parce qu’il a reçu le Saint Esprit, est « témoin », missionnaire ; et comme chacun a reçu son (ses) charisme(s), alors chacun a un domaine particulier où il est envoyé pour servir. C’est une dimension qui n’a pas beaucoup été soulignée dans la prédication : on a parlé des missionnaires comme des « séparés », des gens « mis à part » pour aller au loin. Tout chrétien est missionnaire, la question est de « discerner » où le Seigneur compte sur moi pour que son Règne arrive. Quand le Seigneur dit « Qui enverrai-je, qui sera notre messager ? », sachons répondre comme Isaïe : « Moi je serai ton messager, envoie-moi ! ».
Jésus envoie ses disciples « pour la première fois ». Car il y aura le grand envoi quand il retournera près de son Père et qu’il laissera l’Eglise sous la responsabilité de ses disciples et du St Esprit. Lors de cette « première fois », la formation des disciples n’était pas achevée. C’est que le Seigneur n’envoie pas que des « experts ». Encore une fois, c’est tout un chacun qui est envoyé. Ne nous dérobons pas, ne nous croyons pas dispensés en prenant l’excuse de dire qu’il y a plus capable que nous, que nous ne sommes pas prêts… (et d’ailleurs, est-ce que nous faisons quelque chose pour être prêt, pour être – bien – formé ?).
Il les envoie « deux par deux ». C’est comme équipe, comme Eglise, que l’apostolat se fait. A l’époque de Jésus, un témoignage ne pouvait être retenu que parce que porté par deux témoins minimum. Mais ce n’est pas pour cette seule raison que Jésus les envoie « deux par deux ». C’est que la parole du missionnaire n’est pas sa parole personnelle, il parle au nom de Celui qui l’envoie. La mission n’est donc pas une affaire personnelle, c’est l’affaire de toute la communauté des croyants. Jamais tout seul. Il importe de faire équipe. A deux, on est déjà une communauté où on se soutient, où on se corrige, où on s’aime. Partir à deux, œuvrer à deux, c’est déjà le message de l’amour fraternel à répandre pour bâtir le Royaume. « On vous reconnaîtra comme mes disciples, disait Jésus, à la manière dont vous vous aimez ». On prêche d’abord par la vie, c’est cela le témoignage. On peut même dire que l’essentiel du message est celui-là : Jésus ne leur dit pas ce qu’ils doivent prêcher (un contenu) comme doctrine, mais il leur indique ce qu’ils doivent être. Unité, fraternité, collégialité, vie commune, vie fraternelle, union, communion, correction fraternelle ; prier ensemble, savoir tenir compte de l’autre, prendre conseil de l’autre, partager, se concerter, dialoguer, être ouvert, se mettre au service, se rendre solidaire… sans luttes d’influence, ni rivalité ni compétition. Cela donne de la crédibilité… comme la pauvreté évangélique, une des consignes.
Comme consignes, Jésus en donne de très précises, des consignes plutôt déroutantes. D’ordinaire quand on reçoit une mission, on a droit à un trousseau, à un équipement minimum, à un budget. Or il leur dit de ne rien emporter, même pas le strict nécessaire (rien dans les mains rien dans les poches), juste des sandales pour faire des kilomètres, un bâton pour se protéger des animaux la nuit (même cela leur est interdit dans la version de Matthieu), autrement dit rien du tout. L’apôtre de Jésus-Christ part allégé au maximum, on dirait un SDF, ne comptant que sur l’hospitalité de gens qu’il ne connaît pas, dans des régions qu’il ne connaît pas, dont il ne connaît pas la langue parfois… Pour une entreprise planétaire comme l’évangélisation, on aurait aimé que le fondateur prenne la précaution de prévoir du matériel, de l’équipement, de la logistique… et un gros budget. Mais l’Eglise ne fonctionne pas comme une multinationale, le Pape François le répète très souvent ! Elle a connu, dans l’histoire, la tentation d’utiliser « les gros moyens » (l’argent, le pouvoir, le glaive, la menace de l’enfer…). Puisque le missionnaire part parler de l’amour de Dieu, il n’aura d’autre bagage que l’amour de Dieu… et ce n’est pas peu ! Il ne peut être riche que de Dieu qui l’habite. S’il est riche de lui-même (son prestige, ses talents, ses diplômes, son éloquence, son expertise) ou d’autres choses (méthodes, instruments, cartes de crédit, maîtrise de l’informatique…), il va peut-être impressionner ou même « intéresser » des adhésions (séduction et popularité), mais ce ne sera pas le Royaume de Dieu qu’il va construire. Dieu choisit des gens pauvres et humbles (qui ne peut l’être ?), pour qu’il apparaisse bien que ce n’est pas une œuvre humaine ; c’est dans la faiblesse humaine (st Paul parlait de vases fragiles) que la puissance de Dieu donne toute sa mesure. Etre libre pour être disponible, ne pas être « attaché » mais détaché (d’abord de nous-mêmes). Pour parler de Dieu, un seul bagage est nécessaire : l’amour dont Dieu nous aime et dont nous devons témoigner. Faire le tour du monde avec cet unique bagage ! Pierre et Jean ont dit lors de leur premier miracle : de l’or et de l’argent, nous n’en avons pas, mais ce que nous avons, nous te le donnons, au nom de Jésus, lève-toi et marche. En toute gratuité !
Jésus avertit qu’il y aura échecs et refus. Le disciple n’a pas à être étonné, encore moins découragé, si on lui ferme la porte au nez. Jésus a donné tout pouvoir sur les esprits mauvais, mais il n’a pas donné de pouvoir sur les consciences, par respect pour la liberté humaine (laisser libre, rester libre). Lui-même n’a pas forcé les portes, quand il a essuyé l’échec (cfr l’évangile de dimanche dernier, à Nazareth chez lui). Comment alors faire l’annonce de l’Evangile ? Quelles méthodes utiliser ? Quels « trucs et astuces » ? La pastorale d’aujourd’hui entend revenir sur l’esprit communautaire. L’époque qui nous précède avait peut-être trop insisté sur la dévotion personnelle et la dimension communautaire y avait perdu. On veut créer des communautés qui pourraient être des cellules d’évangélisation, mais qui commenceront d’abord par vivre l’Evangile ensemble, le lire ensemble, le méditer ensemble, l’actualiser ensemble : être communauté de foi, lieu de la transmission (catéchèse) par compagnonnage, par proximité, par présence à l’autre. Dans ce sens, notre évêque auxiliaire voudrait que toutes les paroisses fassent de la catéchèse intergénérationnelle et les « dimanches autrement », en Unités Pastorales (UP). Nous prions pour l’Eglise envoyée poser les bases de la mondialisation de l’amour. Qu’on ne nous définisse pas uniquement comme ceux qui vont à la messe, ou bien ceux qui ont été baptisés, mais que l’entourage puisse dire, selon le souhait du Seigneur lui-même, « voyez comme ils s’aiment ! ». Et prions pour nous-mêmes, les missionnaires sur lesquels le Christ compte énormément, afin de bâtir une civilisation de l’amour : ne nous dérobons pas, disons au Seigneur chaque matin : « Qu’est-ce que tu attends de moi, Seigneur ? Me voici, envoie-moi. Remplis-moi de ton amour : que je puisse le répandre sur les frères et les sœurs que tu me donneras de rencontrer. Fais de moi ton témoin, un bon missionnaire. »
Commentaire de Père Jean.
En ce temps-là Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission, deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage.» Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.
Il s’agit ici de l’envoi en mission des Douze. Nous ne sommes pas de ces Douze, en quoi ce récit nous concerne-t-il ? Y a-t-il une ou plusieurs missions ? Je suis tenté de dire qu’il n’y a qu’une seule mission, ce qui ne veut pas dire que les modalités de la mission ne peuvent être spécifiques. Une seule mission parce que le Fils de Dieu a été envoyé en mission sur notre terre en une telle proximité qu’il est devenu homme. Sa mission est de révéler le Dieu-pour-nous, nous les hommes ; le Dieu d’amour d’un amour inépuisable, qui y va jusqu’au bout. Or aimer est un verbe relationnel qui met une relation forte entre la source de tout amour et les hommes, tous les hommes quels qu’ils soient, récepteurs de cet amour, avec la réciprocité inhérente à une relation vécue. Aimer c’est vouloir que l’autre vive, au sens plénier de ce terme, de façon désintéressée et pourtant intéressée à la réponse à ce don. Lors de son baptême Jésus dans son humanité, a entendu la voix du Père dire son identité : Tu es mon fils bien-aimé. Aussitôt après le Père lui a ajouté sa mission : en toi je me suis bien manifesté. Les évangiles nous racontent comment Jésus s’y est pris, inspiré par l’Esprit reçu lors de ce même baptême, pour donner chair à cette révélation.
Jésus est le premier à avoir eu foi en cette mission. Le premier suivi d’une troupe innombrable : tout homme qui naît reçoit cette mission, mais n’en est souvent pas conscient. Ceux qui sont baptisés ont, dans le signe sacrementel du baptême, reçu cette même mission pour la vie. Les modalités de la mise en œuvre de cette mission ’unique’ sont diverses d’après les situations d’un chacun : le même Esprit Saint les inspire tous mais l’esprit humain est conditionné par l’âge, la culture, le ‘culte’ de leur environnement.
Il n’empêche que parmi les hommes ces Douze reçoivent en plus une mission particulière : sous la conduite de Pierre sur lequel l’Eglise est bâtie, à qui sont confiées les clefs du Royaume, les Douze reçoivent la mission de veiller à ce que tous assument la mission qui leur est dévolue. Dans ‘l’institution Eglise ils sont les bergers qui veillent à ce que le troupeau trouve la nourriture, la Parole de Dieu et les gestes sacramentels de Dieu pour être ceux qui en ce monde manifestent l’identité du Dieu tout Amour. Les ‘ Douze’ sous la conduite de l’évêque de Rome, l’ensemble des évêques du monde entier et chacun pour son diocèse, se font entourer par des assistants, prêtres et diacres, ordonnés et les agents pastoraux accrédités, pour assurer la réussite de la mission de l’évêque, du dessein de Dieu pour l’homme .
Ceci étant dit, donc nous sommes tous appelés à collaborer à la réussite du dessein de Dieu. Le discours que Jésus adresse aux Douze, a une répercussion pour tout homme, et singulièrement pour tout baptisé .
En Saint Marc nous avons déjà assisté à l’appel des Douze. Jésus était monté sur la montagne, sans doute pour prier son Père. Des disciples, il en a appelé Douze : leur mission avant tout d’être avec lui, ensuite de prêcher la Bonne Nouvelle et de chasser les démons. *** Pour nous, être avec Jésus, ce qui inclut avoir une relation d’intimité avec Jésus ; ensuite prêcher l’évangile en reproduisant en nos vies son comportement en chassant tout ce qui est mal et en manifestant en tout la bonté miséricordieuse du Père
Dans le discours sur la mission, Jésus les fait venir vers lui : ‘Leur mission se fera deux par deux. Pourquoi deux ? Dans la loi juive il est dit que devant le juge il faut toujours deux témoins qui par leur témoignage corroborent ce que chacun avance en son récit. Autre interprétation : les témoins se confortent l’un l’autre psychologiquement. Ou encore : puisque un apôtre est toujours ‘avec Jésus’, il ne sera jamais seul, le Seigneur donnant force à son récit. ***Et nous : Sommes-nous conscients d’être convoqués par lui, et jamais seuls, même si il est plus réconfortant de pouvoir à deux reprendre la relève dans le témoignage ?
Jésus leur donne autorité sur les esprits impurs personnalisant le mal sous toutes ses formes. Autorité veut dire que ce qu’ils sont, marquera le démon et le fera fuir, chassé par la parole des apôtres. ***Et nous ? Sommes-nous attentifs à la présence du mal autour de nous et en nous ? Conscients d’avoir l’autorité de le chasser, que nous pouvons marquer l’arrêt au et comment ?
Jésus leur parle ensuite de leur équipement pour la route : de quoi auront-ils besoin pour accomplir leur mission ? De rien, dit Jésus ! Tout en concédant d’emporter un bâton : le bâton du marcheur pour donner l’impulsion nécessaire lorsque la route devient difficile ? le bâton du berger qui montre au troupeau le chemin à suivre en direction des pâturages ? Le bâton du vieillard pour soutenir la route toujours longue ? *** Pour nous : Quel est ce bâton donnant l’impulsion pour ‘marcher’, ou pour indiquer où sont les pâturages qui nous nourrissent tous ?
En tous cas pas de sac : le sac un peu fourre-tout avec ce dont on pourrait avoir besoin. ***Pour nous : où sont nos fourre-tout..pas assez d’ordre dans nos idées pour la mission ? Pas plus que de la monnaie ! ***Pour nous : que voudrions nous monnayer en nos ceintures (qui était le porte-monnaie des anciens). En ce qui concerne les chaussures : la route sera longue et parfois fort pierreuse, mais même alors suffiront des sandales : ***Et nous sans sandales les pieds risquent de se trouver blessés et empêcheront de poursuivre la route. Ne nous surestimons pas !Pas deux tuniques, une suffira : ***Pour nous : la tunique est le’costume’ de la dignité ; ne nous présentons pas comme des dignitaires ! L’équipement est donc le strict nécessaire.
Autre chapitre : l’accueil pour le logement et la nourriture. Une alternative : Soit qu’on vous accueille, qu’on veille à vous assurer l’hospitalité, restez-y jusqu’à ce que vous quittiez pour d’autres champs d’action missionnaire. En d’autres occasions Jésus dira que l’apôtre mérite son salaire, tandis que Paul met son point d’honneur à ne pas tomber à charge de quiconque, lui par son travail d’artisan de tentes assurait son gagne-pain. Et nous ? Ne donnons pas l’impression d’être des profiteurs
Soit que l’accueil soit refusé tant pour l’hébergement que pour l’écoute de la Parole : alors partez – le mot est dur sans appel- en y ajoutant de secouer la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage de vous voir les quitter si nettement. Secouer la poussière de vos pieds : ironiquement pour manifester que rien pas même la poussière de leur localité vous ne voulez pas l’emporter ? Ou bien le témoignage pourrait être que le message que les apôtres proclament au nom de Dieu est une proposition qu’il faut accueillir librement.*** Pour nous . : beau témoignage de qui est Dieu ; Dieu propose et ne s’impose pas, sinon pas de liberté et pas d’amour, car c’est cela la mission reçue de son Père et que les apôtres doivent prolonger .Jésus aussi a connu le refus, mais courageusement il allait toujours ailleurs
Alors les apôtres s’en vont proclamer qu’il faut se convertir : changer de mentalité de celle où tout est dû pour ‘moi’ afin d’entrer dans l’Esprit Saint où tout est don. Par leur message ils invitent les ‘foules’ à se tourner vers Dieu manifesté en Jésus. Alors les apôtres pourront chasser le mal qui fait d’un homme-pour-moi un autre homme ouvert à la venue de l’Esprit Saint. Avec une attention particulière pour tous ceux qui souffrent d’un mal ou d’une maladie de les guérir, en grec d’être leurs thérapeutes. Pour nous !