Deutéronome 4, 32… 40 : le Dieu d’Israël s’est fait connaître dans l’Histoire, il n’est pas une vue de l’esprit, il n’est pas le fruit de cogitations ni de soliloques, on ne le trouve pas de façon rationnelle. Dieu se révèle à travers des gestes, des contacts ; il communique avec l’homme, il se communique à lui. C’est un Père plein d’attentions. De mémoire d’homme, « est-il arrivé quelque chose d’aussi grand… ? »

Romains 8, 14-17 : un court texte où les 3 Personnes divines sont présentes. Dieu n’est pas défini en termes de pouvoir (ou d’énergie) devant lequel on serait esclave, mais en termes d’amour : le chrétien est déjà plongé dans l’intimité trinitaire ; il appelle le Père par un nom de tendresse, Abba (littéralement « petit papa chéri »), que lui inspire l’Esprit Saint, il est cohéritier du Fils, il est habité par l’Esprit Saint.

Matthieu 28, 16-20 : Jésus envoie les disciples baptiser, c’est-à-dire donner la filiation à tous les hommes de toutes les nations. C’est son pouvoir qu’il transmet ainsi. L’universalité de ce don est souligné par la répétition : tout pouvoir… toutes les nations… tous les commandements… tous les jours…

Homélie de Vénuste.

La Trinité ? Nous n’avons pas d’idée satisfaisante là-dessus pour notre esprit cartésien. Mais nous savons que, avec la résurrection, c’est l’originalité, la spécificité du christianisme. La dimension trinitaire est l’âme même du culte chrétien ; c’est le dogme central de notre foi.

La révélation de la Trinité a pris du temps selon la pédagogie divine. Qui donc est Dieu ? C’est la question que l’humanité se pose depuis le premier jour. Il faut laisser Dieu nous « souffler » lui-même la réponse… Nul ne peut connaître Dieu si Dieu ne se révèle pas lui-même. La Trinité : l’aboutissement de la Révélation en Jésus Christ. Il a fallu toute la durée de l’Ancien Testament pour se libérer du polythéisme (les Olympes surchargés) et croire en un Dieu unique (monothéisme pur). Une étape intermédiaire fut celle de l’hénothéisme : on professait un seul Dieu d’Israël, mais on concevait que les autres peuples avaient leurs dieux. C’est pendant l’Exil à Babylone, semble-t-il, qu’Israël découvrit que Dieu est le Dieu unique de tout l’univers. La découverte du mystère de la Trinité sera la dernière étape de la révélation de Dieu à son peuple. Il était impossible pour l’homme d’entendre, en une fois, le double message : Dieu est UN et il est en trois Personnes. La première étape de la pédagogie de Dieu a donc été de se révéler d’abord comme le Dieu Unique (et c’est l’objet de l’Ancien Testament) ; la deuxième étape sera l’objet du Nouveau Testament : ce Dieu UN n’est pas solitaire, il est une communion d’amour entre trois Personnes. Ces trois personnes distinctes sont d’une seule nature : divine. Cette Trinité se définit aussi par les relations entre elles : relation entre Père et Fils, entre Esprit et Père, entre Fils et Esprit. Il a fallu à l’Eglise quatre siècles pour aboutir à la conception trinitaire telle que nous la connaissons aujourd’hui. Dieu se révèle progressivement à travers son histoire avec son peuple. Comme toute histoire d’amour : c’est progressivement que les amis se découvrent, apprennent à s’aimer et mieux se connaître.

Il a fallu des siècles également pour que la liturgie chrétienne intègre la fête de la Trinité. Au départ, l’Eglise n’éprouvait pas le besoin de consacrer un dimanche à la Trinité, puisque chaque dimanche et chaque liturgie sont trinitaires. A une époque où l’on avait un peu oublié que chaque messe (sa prière eucharistique en particulier) était une prière au Père par son Fils dans son Esprit, s’imposa une fête de la Trinité. Elle se répandit à partir de 1030 et le pape Jean XXII va l’imposer à tout l’Occident en 1334 après 5 siècles qu’elle n’était qu’une messe votive. On ne sait pourquoi elle fut placée au dimanche suivant la Pentecôte.

On n’est pas à l’aise avec le mot « trinité » qui ne se trouve nulle part dans la Bible, même pas dans le Nouveau Testament. Comment est-ce que l’Eglise est arrivée à parler de Trinité ? A la suite de Jésus bien sûr qui parlait de « mon Père » (non de façon dogmatique) de façon privilégiée en s’en faisant l’égal, une « énormité » pour ses auditeurs juifs qui en feront un des motifs de sa condamnation (ils l’ont donc bien compris sans l’accepter) ; il parlait aussi de l’Esprit qu’il donna à ses disciples le jour de la résurrection. La « définition » du dogme se fera à partir de l’usage liturgique, à partir de deux usages en particulier : l’Eglise baptise au nom de la Trinité et la prière chrétienne est trinitaire par définition.

Nous venons de l’entendre dans l’évangile de cette liturgie, Jésus envoie ses disciples par le monde entier, baptiser tous ceux qui croiront. C’est ce qu’ils vont faire à partir du jour de la Pentecôte déjà. Jésus avait donné la formule du baptême : « baptisez-les au nom [un singulier] du Père, et du Fils et du Saint Esprit ». Les apôtres et les premiers chrétiens ne répétaient pas la formule tout bêtement. D’après les textes qui nous sont parvenus, les premiers chrétiens faisaient bien la différence entre les 3 Personnes et ils avaient compris que les trois avaient une « égale dignité » : il n’y a pas un qui serait supérieur aux 2 autres, ni supérieur ni antérieur. Ils vont utiliser la formule du baptême, avec la conscience nette que le Père n’est pas le Fils, que le Fils n’est pas le Saint Esprit, que le Saint Esprit n’est pas le Père ; que les trois ne sont pas des appellations floues mais bien des Personnes ; tout en gardant la foi de leurs pères en un Dieu unique. Ils avaient l’idée juste de la Trinité sans utiliser le mot, sans avoir les formules qui seront « définies » par les conciles, spécialement le concile de Nicée (en 325) et le concile de Constantinople (en 381) qui vont « bétonner » le Credo chrétien que les baptisés de toutes les Eglises (pas seulement catholiques) récitent tous les dimanches dans leur liturgie. L’usage veut, depuis l’époque des apôtres, que celui qui va être baptisé, professe d’abord la foi en Dieu Père, Fils et Esprit Saint, afin de donner la preuve que sa foi est « orthodoxe », c.-à-d. ne connaît pas de déviation par rapport à la tradition apostolique. Cet usage deviendra une norme surtout au moment où les hérésies vont se développer à propos du Fils, l’Homme-Dieu, ce qui explique le fait que dans le Credo, aussi bien que dans le « Symbole des Apôtres », la partie qui concerne le Fils est beaucoup plus développée. Paradoxalement, ce sont les hérésies qui ont amené l’Eglise à trouver des formules précises de la doctrine de la Trinité.

En plus de la célébration du baptême, nous avons également la célébration eucharistique qui est trinitaire, à toutes les étapes de la liturgie. A commencer par le signe de croix : c’est la plus courte des professions de foi en la Trinité, mais déjà toute une théologie. Il y a la salutation, empruntée à St Paul, qui nomme les trois Personnes divines. Les oraisons, comme toute prière chrétienne, sont trinitaires : toutes les prières, surtout la « collecte » sont adressées au Père (sauf quand on veut mettre en relief le rôle du Fils ou de l’Esprit Saint dans notre salut), par le Fils et dans l’Esprit Saint. Il y a le Gloria qui, comme le Credo, a une structure trinitaire. Il y a la prière eucharistique : unis au Fils, nous offrons au Père, le pain et le vin qui deviennent Corps et Sang du Christ par l’action du Saint Esprit le Sanctificateur (l’épiclèse demande que l’Esprit vienne sanctifier le pain et le vin ; ce n’est donc pas, comme on le disait dans le temps, le prêtre qui consacre et fait descendre le Christ sur le pain et le vin : « sanctifie ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit, qu’elles deviennent pour nous le Corps et le Sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur » ; le prêtre tient la place de Jésus, mais c’est l’Esprit qui descend sur les offrandes pour les sanctifier). Et puis il y a une épiclèse sur l’assemblée. Il y a la « doxologie » qui termine la partie eucharistique proprement dite : « par lui (le Fils) avec lui et en lui, à toi Dieu le Père tout-puissant, dans l’unité du Saint Esprit… » Et enfin la bénédiction.

Nous croyons que notre Dieu n’est pas un dieu solitaire. Le Christ nous l’a révélé Amour. Or qui dit amour, dit échange, réciprocité, dialogue, communion, communauté d’amour. Un seul Dieu, trois Personnes : ce n’est pas de l’arithmétique, c’est notre foi. De même qu’il ne fut pas un temps où Dieu n’était pas (puisque éternel), de même il ne fut pas un temps où il ne fut pas amour-communion. Ce n’est pas non plus tout un panthéon : Dieu est un, unique, dans la Trinité des Personnes divines.

Est-ce qu’on peut saisir la Trinité par le raisonnement, par la logique ? Est-ce qu’on peut « connaître » une personne avec la raison ? Un portrait-robot peut-être, mais pas le cœur de la personne. Connaître une personne, ce ne peut être qu’en l’aimant. De même pour Dieu. Il faut une relation, une communication, une fréquentation : il faut « se brancher » pour qu’il y ait un flux et un reflux, de sentiments et de vie. Si Dieu est un mystère (l’homme est déjà mystère pour lui-même), pour le comprendre, nous sommes invités à y prendre part, puisque plongés dedans par le baptême ; nous sommes invités à entrer dans cette histoire de découvertes et d’alliances progressives, les unes après les autres et toujours plus profondes. D’où la nécessité de la prière. Dieu « trine » n’est pas une équation à trois inconnues. Dieu on le prie, même si la trinité est un langage théologique, qui n’incite pas nécessairement à la prière. C’est dans le culte qu’on récolte la foi, pas en bibliothèque. On prie volontiers le Père, on sait s’adresser au Fils également comme Dieu. Il faudrait apprendre à s’adresser à l’Esprit Saint comme Dieu, à l’école de l’Eglise primitive.

C’est un bel exercice que nous pouvons faire dans notre prière privée : nous adresser alternativement à chaque Personne divine. Résultat : on remarque que ce ne sont pas des idées, mais bien des Personnes, qui aiment et veulent être aimées. Dieu notre Père, Dieu notre Frère, Dieu notre Amour. Résultat : nous nous sentons en famille, lieu d’amour par excellence, lieu du donner et du recevoir. Osons l’amour, osons aimer Dieu. Aujourd’hui, essayons de prier de façon attentive à ces différents moments de la liturgie, conscients que nous parlons aux 3 Personnes de la Trinité.

Commentaire de Père Jean.

En ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagneJésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours  jusqu’à la fin du monde. »

Aujourd’hui nous célébrons solennellement Dieu, le Dieu qui se révèle être le Dieu-pour-les-hommes, tel que nous le connaissons par la Bible tout entière. Faire le commentaire pour cette fête revient à scruter le mystère de Dieu dans son histoire avec les hommes. Voilà, je crois, la tâche première de celui qui entend commenter cette histoire. Néanmoins comme le mystère de la Trinité, un seul Dieu en trois Personnes, n’est pas évident et est facilement mis entre parenthèses comme non significatif. je reprendrai une façon d’ entrer dans cette histoire en recourant à notre propre expérience humaine.

Nous expérimentons ce qu’es le vrai  Amour. Amour, pas comme un sentiment passager, mais engagement durable, éternel. Aimer c’est s’engager envers l’autre que soi pour réaliser ensemble un projet de vie qui en vaut la peine. Pour nous, les hommes, cet amour se retrouve dans la relation d’un homme et une femme qui engage à fonder un foyer ouvert à la vie, une famille. La famille n’est pas ‘un homme, une femme et un enfant’, juxtaposés l’un à côté de l’autre, mais la relation, base solide de la société humaine. La famille est une, unique et très simple, , qui n’obère nullement la personnalité de chacun de ses composants. Or Dieu lui-même est relation d’amour, dans le respect des trois personnes.

Nous en arrivons à l’histoire de Dieu-pour-les-hommes, Ancien et Nouveau Testament. Les récits sont des signes pour faire voir la véritable signification. Il en va ainsi des récits qui seront évoqués

L’Ancien Testament ** La première manifestation de l’Esprit-Souffle se trouve déjà au 2ième verset de la Genèse, le premier livre de l’AT. La terre et le ciel sont un chaos débordant d’eau. Le souffle de Dieu pénétre  les eaux chaotiques. Dieu, grâce au souffle parle :’Que la lumière soit’ et la lumière fut . Dieu fait vivre l’univers de façon ordonnée. ** Le sixième jour de la création Dieu ‘parle’: « Faisons l’homme à notre image et ressemblance pour qu’il cultive la terre ». Curieux pluriel ‘faisons’ alors que tous les jours précédents il parle au singulier : le pluriel fait penser à un dialogue  intérieur ! Et il est ajouté : ‘mâle et femelle il les créa’, le but étant la vie. **Dans le second récit de la création Dieu façonne avec de la terre glaise le corps de l’homme et insuffle son haleine dans les narines , et l’homme devint un être vivant ! Esprit-souffle de Dieu sort de Dieu et devient source de vie pour l’homme : l’Esprit qui est Seigneur et qui donne la vie (Credo Nicée). **Toujours dans l’AT il y a l’image de l’onction, huile qui pénètre la peau pour rendre l’homme (ou l’objet)sacré, ainsi les prophètes, les prêtres et les rois qui tous ont une autorité sacrée, l’autorité même de Dieu sur le peuple : les prophètes ont le souffle de Dieu en eux. ** Encore dans l’AT sous l’influence grecque, sans doute au cœur de la communauté   juive  d’Alexandrie comptant plus de juifs que celle de Jérusalem, il est introduit la notion de la Sagesse. Ainsi : ‘Dieu, tu formas l’homme par ta sagesse’ et ‘la Sagesse assise auprès de toi lors de la création’. La Sagesse, personnification de celle de Dieu distincte de lui ? L’AT par le ‘Souffle’ et la ‘Sagesse’ fait voir que Dieu est un Dieu-pour-les-hommes.

Nouveau Testament : les récits évangéliques sont écrits non comme des biographies avec une chronologie historique, mais comme des récits de foi éclairée par le message, la passion et la Résurrection de Jésus.

**Dès l’annonce faite à Marie, il lui est dit : « Voici que tu vas être enceinte ; tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus : il sera appelé Fils du Très Haut » « Comment cela se fera-t-il ? » « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut  te couvrira de son ombre et il sera appelé Fils de Dieu ». La réponse de Marie : ‘Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole’ est le signe de son acceptation et l’enfant est conçu. Dans ce récit apparaît la présence de Dieu, son Fils et l’Esprit Saint : les 3 personnes s’y retrouvent. ** Le début de la vie publique de Jésus est caractérisé par son baptême. Jésus rejoint les pécheurs désireux de manifester leur confiance dans la miséricorde divine, et se font baptiser par Jean. Au sortir de Jésus hors de l’eau il y a un récit de théophanie : la voix de Dieu retentit : « Celui-ci est mon Fils mon bien-aimé » (il est donc le Père), en lui je me suis bien manifesté(la mission de Jésus). L’Esprit comme une colombe vient se poser sur la tête de Jésus. Ainsi l’Esprit Saint vient rejoindre l’esprit humain de Jésus. Belle expression de la foi trinitaire de l’évangéliste.** La première prédication de Jésus à Nazareth : il ouvre le livre d’Isaïe et trouve : ‘L’Esprit du Seigneur est sur moi et il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux pauvres’.(le Seigneur est le Père, Jésus le Fils, l’Esprit qui envoie. Regard trinitaire.

**Plus largement, les évangiles ne sont pas compréhensibles sans une relation très intime entre Jésus et le Père, non seulement dans la prière, mais dans tout ce qu’il fait et est, grâce à l’Esprit, Lui qui ouvre les esprits à l’intelligence des Ecritures. C’est dans l’évangile de Jean qu’on retrouve beaucoup de paroles que Jésus adresse à ses disciples pour dire sa proximité avec son Père. Je cite à titre d’exemples : Jo 3,16‘Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils, son Unique afin que tout homme qui croit en lui ait la vie éternelle’ Jo 3,34’Celui que Dieu a envoyé dire les paroles de Dieu : Il lui donne son Esprit sans mesure, le Père aime le Fils et il a tout remis en sa main’  Jo 4, 34 .’Ma nourriture , c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé. Jo 5,19. ‘Le Fils ne peut rien faire de lui-même, mais ce qu’il voit faire au Père. … On pourrait continuer ainsi. Dans les discours après la Cène Jésus explicitera encore davantage cette alliance entre lui et son Père en y voyant aussi l’impact de l’Esprit, le Paraclet. Ressuscité sa première parole sera :’ Paix : comme le Père m’a envoyé, moi je vous envoie, Recevez l’Esprit Saint. En  Matthieu, son tout dernier récit de la dernière et unique rencontre entre le Ressuscité et ses disciples : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc : de toutes les nations faites des disciples les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit leur apprenant ce que j’ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin (finalité) des temps ». Même si d’aucuns disent que ce n’est pas possible que Jésus ait eu recours à cette formulation trinitaire, je dis : Matthieu l’a mise par écrit pour évoquercertes la pratique de l’Eglise.

Qu’est-ce croire en la Sainte Trinité ? Point de départ le constat que nous ne sommes pas à l’origine de notre existence. La foi nous dit que l’origine se trouve en celui que nous appelons Dieu. Dieu est Amour et c’est lui qui nous a créés capables de nous engager dans une relation d’amour. Dieu est Amour relationnel. Le Père aime de tout temps le Fils qui lui répond par un même engagement d’amour qui les lie dans une intimité que constitue son Esprit. Le Dieu de Trinité est le haut-lieu, le seul lieu où règne l’amour engagement à l’état pur. Cela se manifeste en nous, les croyants, qui croyons que le Père est à l’origine de notre existence, que nous sommes créés ‘à travers’ (dia) la relation Père-Fils qui communique avec nos esprits humains créés à l’image du lien trancendant entre Père et Fils. Nous sommes appelés à entrer dans cet échange d’amour comme les convives attablés, tel que Roublov dans son icône remarquable de la Trinité nous le visualise si bien : nous entrons dans l’échange des regards entre les trois personnes ! Le signe du croyant est le signe de la Croix, celle qui a révélé jusqu’où le Père s’engage envers nous, le Fils lui prête l’oreille (obéir) et l’Esprit nous le communique (la communion de l’Esprit Saint)’. Avec reconnaissance nous traçons la croix sur notre corps au titre de convivialité entre Dieu Père Fils et Esprit, en pensant à « que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu notre Père et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec nous. Et nous y ajoutons Amen, mot hébreu qui figure la confiance d’un enfant dans les bras de ses parents et nous sommes cet enfant . Amen traduit  en français devient : Ainsi soit -il  Merci  Père Fils et Esprit Saint, l’unique Dieu, qu’il en soit ainsi ! Nous dans les bras de Dieu !

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