La vie publique de Jésus n’aura duré que trois ans. Il a réussi au cours de ces trois petites années à vivre une extraordinaire aventure de compagnonnage avec ses apôtres, qui va marquer à jamais leur destin.

Pour ses amis, entre plusieurs événements palpitants vécus avec leur Maître, sa mort et sa résurrection demeurent les plus significatifs, éclairants et déterminants dans leur destin. La Résurrection de Jésus, on ne le dira jamais assez, est au cœur de la foi chrétienne et demeure au fondement de tout ce qu’entreprend l’Église. Si Christ n’est pas ressuscité, notre foi est sans valeur ainsi que notre prédication, affirme Saint Paul (1 Cor 15, 14-17). Si, sur le plan spirituel, elle garantit pour l’humanité croyante la victoire finale sur le mal et la mort ainsi que l’accès à une vie nouvelle, supérieure et éternelle, sur le plan historique de la vie de ses amis, elle revêt deux significations majeures. De un, elle offre un recul suffisamment éclairant qui fait accéder les apôtres à une intelligence nouvelle des Écritures et de toute l’histoire du salut. De deux, elle mue les apôtres en témoins courageux et en lieutenants plénipotentiaires du maître qui désormais vit en eux en étant invisible physiquement.Le Seigneur a dit : « Ainsi vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1, 8). La vie chrétienne émerge essentiellement comme reflet et témoignage de la vie menée par Jésus comme envoyé du Père.De quoi est-on témoin en fait ? De tout ce qu’il a fait… (Actes10, 39) ; de choses vues et entendues en sa compagnie (Actes 22, 15) ; de la Résurrection. Bref, de Jésus et de son style de vie : Il a vécu en constante communion avec le Père,

il est resté obéissant, humble, serviable et miséricordieux. Il est passé partout en faisant le bien, il a aimé jusqu’à mourir sur la croix. Il a vaincu à jamais le mal et la mort. Il est ressuscité d’entre les morts et vit éternellement auprès du Père. « …de tout cela, vous êtes témoins » a dit le Seigneur lors d’une de ses apparitions. Puisqu’ils ont été avec Lui depuis le commencement (Jn 15, 27), les apôtres sont formels : « …nous ne pouvons taire ce que nous avons vu et entendu » (Actes 4, 20). L’enjeu est d’importance : la survie même de la foi chrétienne.Si, dans les siècles passés, les chrétiens se sont préoccupés d’être des « pratiquants de la religion », aujourd’hui le monde a plus besoin de témoins. « L’homme contemporain, avait observé le Pape Paul VI, écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins. Il éprouve en effet une répulsion instinctive pour tout ce qui peut apparaître mystification, façade, compromis. Dans un tel contexte, on comprend l’importance d’une vie qui résonne vraiment de l’Évangile ! »Les apôtres ont rendu témoignage, à leur époque, avec beaucoup de force (Actes 4, 33). A nous d’inventer les manières efficaces de témoigner en ce temps de crise du religieux.

Wilfried IPAKA KEBADIO


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