En écoutant certaines émissions sur le récent synode sur la famille, plusieurs déclarations m’ont frappé. Et plus particulièrement ce qu’a dit l’actuel maître de l’ordre des Prêcheurs (Dominicains), Bruno CADORÉ. Je le cite textuellement : « La meilleure préparation à la vie chrétienne, c’est d’être responsable de transmettre la foi… La meilleure façon de se convertir, c’est de prêcher ; il ne faut pas d’abord se préparer pour prêcher, il faut prêcher pour se convertir… Très souvent dans l’Eglise, on dit qu’il faut se préparer pour faire bien les choses, non il faut plonger dans la transmission de la Parole de Dieu, elle va nous convertir. »
En fait ce que dit le dominicain, ça tombe sous le sens. Il fallait juste y penser et trouver les mots pour le dire ! C’est en forgeant qu’on devient forgeron, n’est-ce pas ! On ne sait pas faire un meuble, en regardant uniquement les photos : il faut en fabriquer un et même plusieurs pour (se) prouver qu’on en est capable. On ne maîtrisera un théorème que quand on l’aura démontré plusieurs fois. Et pourquoi n’en serait-il pas de même dans le domaine de la foi ?

On aura beau écouter les textes liturgiques sans rater une messe, il arrive toujours qu’on dise : ce texte je ne le connais pas, alors qu’il est lu tous les trois ans, selon le cycle établi par la réforme liturgique de Vatican II. Autre chose si l’un ou l’autre texte est revenu dans une discussion. Beaucoup de pratiquants réguliers se trouvent toujours démunis pour argumenter face aux discours des témoins de Jéhovah ! Des échanges lors de groupes bibliques ou de groupes de réflexion, permettront d’enregistrer des textes bibliques pour bien les reproduire en temps utile. Faites le test de faire le plan d’une messe dans les moindres détails : on sera étonné alors qu’on est là à toutes les célébrations !

Je ne veux culpabiliser personne, mais je sais que je retiens beaucoup mieux ce que j’ai essayé d’expliquer. Et c’est très vrai ce que dit le Père Cadoré : il faut plonger. Car la meilleure préparation à la vie chrétienne, c’est d’être responsable de transmettre la foi, c’est de prêcher.

Et si tout le monde devenait catéchiste ! Et même si on ne devient pas catéchiste « à temps plein », si les jeunes parents s’investissaient aux occasions qu’offre la paroisse, comme les messes des familles, comme le dimanche autrement, comme les groupes de réflexion et autres groupes bibliques. Je parle des jeunes parents, mais cela vaut également pour ceux qui ont envie d’approfondir leur foi. Je parle des jeunes parents parce qu’ils cheminent avec leur enfant en catéchèse : si l’enfant ne leur pose jamais de « colle » sur des sujets de religion, c’est peut-être qu’ils évitent de parler religion avec leur enfant, de peur que le petit ne remarque qu’on ne sait pas répondre ; par contre quand le dialogue sur la religion est fréquent et profond (ainsi que la prière), la relation parent-enfant s’en trouve fort riche et harmonieuse. Les rencontres de catéchèse peuvent être performantes, la transmission de la foi à l’enfant reste quand même la responsabilité des parents.

Chers paroissiens (pas uniquement les parents), acceptez-vous la responsabilité de transmettre la foi ? Pour votre meilleure vie chrétienne ! Offrez-vous des occasions de « vérifier » votre foi, en expliquant l’un ou l’autre « mystère » de notre foi, histoire de voir si votre raisonnement tient la route, si vous gardez le cap de la foi des Apôtres, mais aussi en vous rendant utiles à la communauté paroissiale.

Venuste

Catégories : Textes divers