Actes 10, 34… 43 : le « kérygme primitif ». Dans la maison du centurion romain, Pierre résume la vie et l’œuvre de Jésus avec comme point culminant, sa mort-résurrection.

Colossiens. 3, 1-4 : la résurrection du Christ n’est pas un fait du passé, elle nous concerne puisque nous-mêmes, nous sommes ressuscités avec le Christ. Reste à vivre en ressuscités : vivre les réalités d’en haut.

Jean 20, 1-9 : il fait sombre dans le cœur de Marie-Madeleine quand elle va au tombeau. Celui-ci est vide. Comme elle est loin de penser à la résurrection, elle en déduit qu’on a volé le corps. Elle alerte les disciples qui viennent vérifier. Pierre constate le bon ordre qui règne dans le tombeau (ce qui exclut l’hypothèse du vol), tandis que Jean voit plus loin : « il vit et il crut ». Il voit que, d’après l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite ; ainsi depuis Pâques, la présence de Jésus est perçue non par les yeux mais par une confiance (foi) éclairée par les Ecritures.

Homélie de Vénuste.

Nous célébrons Pâques, la grande fête qui nous situe au centre de notre foi, cette fête unique que la liturgie fait durer plus qu’une octave (huit jours) : cinquante jours carrément, jusqu’à la Pentecôte.

Il est ressuscité comme il l’avait dit ! Il est vraiment ressuscité ! Incroyable mais vrai. Quelqu’un qui ressuscite et qui fait la visite à ses amis, on n’avait jamais vu (un ressuscité, pas un revenant).

C’était seulement depuis peu que les Juifs croyaient en la résurrection, pas tous d’ailleurs puisque les Sadducéens (toujours contre les idées nouvelles, pour eux est valable uniquement ce qui est écrit dans le Pentateuque) n’y croyaient pas du tout. Ceux qui y croyaient, c’était en vertu de la loi de la rétribution : la justice est immortelle (cf. le livre de la Sagesse), c-à-d qu’il faut que « le juste » qui a vécu selon la loi de Dieu, ne meure pas comme les impies et les méchants, qu’il soit immortel et puisse être récompensé pour sa justice. Cette immortalité – qui n’est pas la résurrection au sens où nous la professons – était attendue pour la fin des temps, le jour du jugement dernier : quelques chrétiens en sont restés à cette idée de résurrection qui est immortalité et qui ne sera donnée qu’après un jugement dernier qu’il faut attendre on ne sait combien de siècles ou des millénaires.

Jésus est ressuscité, c’est bien autre chose. Ce fut la surprise de ce matin de Pâques. Les femmes, et les apôtres avec elles, n’oublieront jamais ce jour-là. Ce fut la surprise de leur vie. Ce fut la surprise de toute l’histoire de l’humanité. Un homme qu’on ensevelit à la hâte parce que c’est la veille d’un grand sabbat : on a juste eu le temps de l’envelopper de linceul et de le poser sur la banquette prévue à cet effet dans les tombes, on a eu juste le temps de lui verser les aromates indispensables à tout rite juif de funérailles (quelques 33 kilos quand même d’un mélange de myrrhe et d’aloès : de quoi étouffer Jésus s’il n’était déjà mort !). Voilà pourquoi de grand matin, les femmes se sont empressées d’aller compléter le rituel. St Jean ne parle que d’une femme, Marie Madeleine, mais utilise le pluriel plus loin ; elles ont eu l’idée à plusieurs (peut-être qu’elles ne s’y sont pas rendues en même temps) : elles vont embaumer un cadavre, lui rendre les derniers devoirs et mettre un point final à l’aventure Jésus. Elles savent qu’elles rencontreront une grosse difficulté : la grosse pierre qu’il fallait rouler pour accéder à l’intérieur du tombeau. St Jean souligne l’étonnement : Marie Madeleine voit que la pierre a été enlevée du tombeau ! Jean ne dit pas qu’elle a regardé à l’intérieur, elle n’a rien inspecté. Elle s’affole, triste et déçue de ne même pas pouvoir embaumer le corps, elle va donner l’alerte. Elle court alerter Pierre et Jean : « « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis. ». Un bon roman policier commencerait bien comme cela : un cadavre qui disparaît, la première personne qui s’en rend compte donne l’alerte. Et les deux disciples arrivent à vaincre la peur qu’ils avaient, à savoir être arrêtés après l’exécution de leur maître ; ils courent pour aller « voir » : l’idée n’a encore traversé l’esprit de personne que Jésus soit ressuscité (alors qu’il les avait prévenus). Il convient de remarquer le geste de Jean qui, plus jeune que Pierre, arrive avant lui au tombeau mais le laisse entrer le premier (on interprète cela dans le sens de la « primauté » de Pierre). 

Les deux vont voir la même scène et les mêmes objets, mais pas avec le même regard. Jean « vit et il crut ». Et pourtant il n’y avait rien à voir, puisque le cadavre qu’on cherchait a disparu. Mais il y a des indices qui s’ajoutent au fait que le tombeau soit vide, au fait que la pierre avait été roulée. Les linges sont des pièces à conviction qui excluent l’hypothèse la plus spontanée, celle de Marie Madeleine : on n’a pas volé le corps car des voleurs auraient emporté le corps avec tout ce qu’il endossait, ils n’auraient pas pris le soin de bien ranger les linges. « Il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place »… à sa place. Le corps est sorti des linges, la Vie a roulé la pierre. Pour comprendre cet indice, il faut se rappeler l’histoire de Lazare que Jésus avait ramené à la vie, mais qui est sorti du tombeau encore entravé par les bandelettes qui enveloppaient son corps : il a fallu que Jésus demande qu’on le libère, qu’on l’aide à se dépêtrer des bandelettes (auparavant Jésus demande d’enlever la pierre). Ici ce n’est pas le cas.

En fait Jean en a vu assez pour que ça fasse « tilt » dans sa tête. Il s’est rappelé tout ce qui était écrit dans les Saintes Ecritures, il s’est rappelé tout ce que Jésus avait dit, « qu’il fallait que le Fils de l’Homme soit crucifié, qu’il meure afin de ressusciter ». Comme les disciples d’Emmaüs, quand ils ont reconnu le Christ à la fraction du pain qui a fait tilt dans leur tête pour reconnaître que le cœur leur était brûlant quand il leur expliquait les Ecritures, Jean voit et à l’instant, il a l’intelligence des Ecritures. Comme quoi, encore une fois, au lieu de courir derrière des miracles et des apparitions, il faut l’intelligence des Ecritures pour avoir le sixième sens qui nous fait reconnaître la présence du Christ, il faut donc lire la Bible et en être instruit. Reconnaître qu’il fallait… Quelqu’un d’autre a vu et a cru tout de suite : le centurion romain près de la croix (pas celui de la première lecture, sinon Luc aurait fait le rapprochement), ce païen a fait l’une des meilleures professions de foi : en voyant comment Jésus avait expiré, il s’exclama : celui-ci est vraiment le Fils de Dieu… et c’était avant la résurrection. Bravo ! Au centurion, c’est la mort de Jésus qui a parlé, aux disciples d’Emmaüs ce fut la fraction du pain, à Jean les linges à leur place (et le vide qui laisse deviner une présence autre). Et à nous, qu’est-ce qui nous parle ?

Jean reconnaît le mystère de la présence à travers l’absence. La foi ne vient pas de ce qu’on voit, pas nécessairement ; elle vient de la mémoire de ce qu’on a entendu. La vision du linge bien roulé a fait remonter à la mémoire de Jean des paroles tant de fois entendues et qui à ce moment prennent sens et consistance. On aime dire que Jean a vu et a cru tout de suite, parce qu’il est celui que Jésus aimait et réciproquement. Comme quoi l’amour n’est pas aveugle contrairement à ce qu’on dit, l’amour a des yeux puissants, les yeux du cœur, des yeux qui ne trompent pas : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux » Antoine de Saint-Exupéry. Quand on aime, on sent la personne qu’on aime sans qu’il y ait une présence physique. La foi (même racine que fiancé, confiance, fidélité) naît de l’amour et non de l’accumulation de preuves ; elle grandit dans le cœur à cœur et elle est relation d’amour. Il nous manque cet amour qui nous fait voir au-delà des apparences et qui brûlait le cœur de Jean. Nous cherchons des preuves, nous voulons aller au tombeau constater nous-mêmes (pèlerinage ?), nous voulons des reliques (la vraie croix, le suaire…), nous voulons que Jésus vienne se montrer chez nous aussi. C’est quand nous avons de ces exigences, que nous nous bloquons à la foi. Le Ressuscité ne s’est pas montré de façon fracassante et triomphante, il n’est pas allé chez Pilate ni chez Caïphe, il est apparu à ceux qui sont ouverts à la foi : « non pas à tout le peuple, dit Pierre à Corneille, mais seulement aux témoins que Dieu avait choisis d’avance ». Et là encore, en toute grande discrétion. C’est pourquoi il n’y a pas de preuve contraignante de la résurrection (la foi étant un acte libre, pas de contrainte ni physique, ni morale, ni intellectuelle). C’est pourquoi les apôtres ne sont pas partis montrer les linges (l’engouement pour les reliques est venu après eux), ils n’ont pas vénéré le tombeau de Jésus (ils ne l’ont pas indiqué). Ils se sont remémorés tout ce qui est écrit à propos de Jésus dans la loi et les prophètes ; ils se sont rappelés ce que Jésus lui-même avait dit. Comptez le nombre de fois où il est dit dans les évangiles qu’ils se rappelèrent un geste ou une parole de Jésus (par exemple quand il chassa les marchands du temple), ou encore les expressions telles que « pour que les Ecritures soient accomplies ». Lisez les Actes des Apôtres pour remarquer la catéchèse de Pierre ou de Philippe ou de Paul : c’est toujours une relecture des Ecritures, des citations de la Bible, avec comme clé d’interprétation, la personne de Jésus et l’événement de la résurrection. C’est l’intelligence des Ecritures qui amène à la foi, et la foi mène à l’amour. Le témoignage des premiers témoins nous suffit pour comprendre ce qu’ils ont compris.

Nous pouvons dès lors comprendre pourquoi il y a tant de lectures à la Veillée Pascale. Les lectures liturgiques sont une autre présence du Christ, avec la présence eucharistique, la présence dans l’assemblée (là où deux ou trois sont réunis), la présence dans le pauvre (j’étais nu, malade, en prison… dans l’un de ces petits qui sont mes frères). Le Ressuscité, nous le trouverons là où on lit la Bible, là où on prie avec elle, là où on s’aime comme la Bible l’enseigne.

En cette fête de Pâques, demandons que notre esprit s’ouvre à l’intelligence des Ecritures. Mais comprenons bien qu’il faut croire pour comprendre. Comme Marie Madeleine qui est finalement l’image de notre humanité : elle n’a pas compris ce qui se passait, mais elle part répandre la nouvelle. N’attendons donc pas d’avoir tout compris pour être témoin à notre tour. Que le Seigneur fasse rouler toutes les pierres qui obstruent notre route : nos misères, nos péchés, nos doutes, nos exigences de preuves…

Commentaire de Père Jean.

Le sabbat  terminé, Marie-Madeleine, Marie mère de Jacques et Salomé achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus. De grand matin, le premier jour de la semaine, elles se rendent au tombeau dès le lever du soleil. Elles disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? » Levant les yeux, elles s’aperçoivent  qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande. En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de frayeur. Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité, il n’est pas ici ! Voici l’endroit où on l’avait déposé. Et maintenant allez dire à ses disciples et à Pierre : ‘Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit’.

Remarque préliminaire : Nous sommes dans le temps pascal où nous célébrons Jésus ressuscité, en grec soit mis à nouveau debout (anastas) ou éveillé (sorti du sommeil). Je crains que la notion de ‘résurrection’ fasse surtout référence à sa sortie de son ‘tombeau’, comme un fait historiquement vérifiable. En grec la notion de ‘tombeau’ est connue (taphos d’où épitaphe’) mais les évangélistes parlent toujours de ‘mnèmeion’ qui se traduit en français par ‘mémorial’. Un monument qui fait mémoire. Or la mémoire n’est pas un retour au passé , mais la prise en considération du passé pour voir le présent. C’est bien de cela qu’il s’agit dans le temps pascal pour les chrétiens : d’ailleurs le message pascal est : Il est vivant.  

Le sabbat, jour où Dieu s’est ‘reposé de sa création’, est terminé. Une nouvelle semaine s’annonce,  Dieu se remet au travail : Pâques sera  le jour nouveau, celui de ‘toujours’. Avec ses compagnes, Marie-Madeleine, de qui Marc a noté qu’elle est celle dont Jésus a extirpé sept démons faisant ainsi figure de pécheresse pardonnée,  achète des parfums pour embaumer le corps de Jésus. Embaumer le corps d’un mort signifie qu’on veut le garder intact ‘pour nous’. De grand matin, le premier jour de la semaine, dès le lever du soleil elles se rendent au mémorial. Elles se posent la question de qui pourra dégager la pierre très grande qui obture l’accès au mémorial. La pierre était aux yeux de la culture juive la reproduction de celle qui obture l’accès aux ‘enfers’, là où résident les morts dans l’attente du dernier jour. En ‘levant’ les yeux, voilà ‘qu’elle est roulée’ (en grec) : par qui ? Dite au passif  c’est bien sûr : Dieu l’a roulée. Dieu à l’œuvre pour la vie .Elles entrent dans le mémorial et elles voient, assis à droite, un ‘ jeune homme’ vêtu de blanc. ‘Un jeune homme’ comme ‘ce jeune homme’ qui lors de l’arrestation de Jésus a fui avec seulement un drap comme manteau, été rattrapé par ses poursuivants et lâchant son ‘manteau’ il s’encourt tout nu. Le même jeune homme qui devant l’inouï de l’arrestation du maître fuit, devient apostat à sa  honte dont le signe est sa nudité. Maintenant dans le mémorial il est assis (retrouvé ses assises) à droite (comme Jésus assis à la droite du Père : ‘là où je serai, là aussi sera mon disciple), vêtu de blanc (la couleur étincelante de Dieu). En lui on voit la conversion de l’homme pécheur mis à nu pour revêtir la tenue de Dieu.

Aux femmes effrayées il dira  ‘Ne soyez pas effrayées’, puis il affirme :’Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié’ (oui, c’est lui qu’elles cherchent, le Jésus qu’elles ont admiré, l’homme de Nazareth, le Crucifié). Il n’est pas ici. Il s’est sorti de son sommeil. Voyez où l’on a déposé –elles après la mort de Jésus avaient observé où le corps avait été déposé -. Aussitôt elles reçoivent la mission d’aller dire aux disciples et à Pierre que Jésus les précède en Galilée, c’est là qu’ils le verront. La où Jésus avait commencé sa mission, là ils seront envoyés en mission, non pas à Jérusalem mais bien en Galilée ‘ la païenne’, ainsi dira Matthieu..

Marc  a encore un dernier  verset de son évangile (même si plus tard on a ajouté à partir des récits des autres synoptiques un résumé de ce que Jésus a réalisé après sa mort avec ses disciples). Ce dernier verset dit que les femmes si déboussolées n’en ont rien dit de ce qui leur était arrivé. Pourquoi Marc ne relate pas les apparitions de Jésus ? Sa réponse, je crois, est qu’il pense que la résurrection ne se raconte pas avec des récits, mais que cela se vit sachant Jésus vivant en eux. La communauté lieu de vie en Jésus

Evangile du jour de Pâques : Jean 20, 1-9 prolongé-19 Pierre, Jean et Marie-Madeleine

 Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rend au tombeau de grand matin : c’étaient encore les ténèbres. Elle aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé». Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau  Ils couraient tous les deux ensemble, mais l‘autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont pliés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posés avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’ntra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. Après quoi, les disciples s’en retournèrent chez eux.Marie-Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête, l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandèrent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : «On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. » Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : «Femme, pourquoi pleures-tu ?Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : «Si c’est toi qui l’a emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et  moi j’irai le prendre. » Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître. Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». Marie-Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! » et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

En saint Jean, Marie-Madeleine vient seule  au ‘mémorial’, sans doute pour être proche du mort qu’elle aime et déplore. Elle est encore dans les ténèbres n’y voyant pas clair. Elle ne vient pas pour l’embaumer car Jésus a été embaumé lors de sa descente de la croix. Elle aperçoit que la pierre a été roulée. N’y voit pas Dieu à l’œuvre !Sans regarder davantage elle court avertir Pierre et Jeanavec une phrase qui reviendra trois fois : ‘On a enlevé le Seigneur de son mémorial et nous ne savons pas où on l’a déposé’. Remarquez le ‘nous’ disant bien que son expérience est partagée avec d’autres ‘chrétiens’. Pierre et Jean courent ensemble au mémorial, l’un qui se sait aimé par Jésus court plus vite, arrive le premier, se penche et voit les linges pliés à plat (donc pas une débandade comme suite à un vol!), il n’entre pas par déférence par rapport au premier des apôtres. Pierre arrive et entre, voit les linges  et le suaire ayant entouré la tête de Jésus, le tout disposé de façon minutieuse. Il n’en tire guère de conclusion. Tandis que Jean entre à présent : il voit et il croit. Il voit que ces linges bien rangés ne serviront plus et il croit que Jésus est vivant. Jusque là les disciples n’avaient pas saisi que Jésus ressuscite d’entre les morts. Survient alors Marie-Madeleine, toujours hors du mémorial tout en pleurs. Elle se penche vers le mémorial et aperçoit deux anges vêtus de blanc (donc envoyés par Dieu), assis l’un à la tête et l’autre là où le corps de Jésus avait été déposé. Elle ne voit pas la ressemblance avec les deux anges entourant l’Arche d’Alliance au Temple contenant les tables de la Loi. Elle ne voit pas que l’ancienne Loi est mutée en la nouvelle Loi en Jésus Vivant. Les anges : ‘Femme pourquoi pleures-tu ?’ Elle de répondre : On a enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où on l’a déposé (où avons-nous déposé Jésus ?) Elle se retourne et voit le jardinier mais ne reconnaît pas Jésus ! ‘Si c’est toi qui l’a emporté, dis-moi où tu l’as déposé et j’irai le reprendre.’ Jésus de dire : « Marie ! » et elle de répondre : ‘Rabbouni, Maître !’ Jésus reprend : « Ne me retiens pas » (c’est qu’elle lui tient les pieds dans un geste qui dit qu’elle ne veut plus le quitter). « Je ne suis pas encore retourné vers le Père. (ensuite une mission) Va trouver mes frères (la première fois dans l’évangile que Jésus appelle ses disciples ses frères) pour dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieuet votre Dieu » Marie-Madeleine va annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur » et leur raconte ce qu’il lui avait dit. A nous de raconter ce même événement : que veux-je dire en affirmant ma foi en Jésus le VIVANT et comment le dire ?

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