Jérémie 17, 5-8 : l’homme doit faire ses choix, pour la vie ou pour la mort. Faire confiance à soi-même, c’est le mauvais choix, tandis que miser sur Dieu, c’est étendre ses racines en Dieu lui-même et ainsi fleurir, porter du fruit en abondance. Pour les habitants de la Judée (et les pays du désert), il ne pouvait y avoir meilleure image du bonheur que l’arbre qui croît et s’épanouit, reste vert et porte du fruit parce qu’il étend ses racines vers la bonne source. Cette image fait partie de ce qu’on a appelé « la doctrine des deux voies » : quand on arrive au carrefour des grands choix, il faut avoir beaucoup de discernement pour choisir la voie vers la vie, vers le bonheur et vers Dieu, car l’autre voie conduit à la mort.
1 Corinthiens 15, 12…30 : les doctrines grecques ne s’intéressaient qu’à une survie de l’âme quand elles ne niaient pas toute survie tout simplement ; toute la culture grecque était allergique à l’idée de résurrection des corps. Or le fondement de la foi chrétienne et la source de l’espérance chrétienne, c’est la résurrection du Christ. S’il n’est pas ressuscité, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes pour avoir mis notre confiance en Christ pour cette vie sur la terre uniquement. Paul affirme très fort que le Christ est bien ressuscité, le premier… nous aussi nous ressusciterons.
Luc 6, 17-26 : l’homme cherche le bonheur, encore faut-il faire de bons choix. Le Christ indique la voie qu’il a lui-même prise, il énonce quatre béatitudes et formule quatre mises en garde (la doctrine des deux voies). L’évangéliste Luc est très sensible aux propos de Jésus sur la pauvreté, non pas la pauvreté imposée par un « destin », mais celle qu’a choisie Jésus lui-même ainsi que ses disciples qui ont tout quitté (barques, profession, familles) pour inaugurer le Royaume avec Jésus. Jésus ne maudit pas les riches mais énonce des mises en garde : ils sont à plaindre ceux qui sont encombrés dans des richesses qui les paralysent alors qu’ils se croient comblés de gloire et de louanges.
Homélie de Vénuste.
Les lectures parlent de bonheur et véhiculent le choix existentiel que Dieu met devant l’homme : « c’est la vie et la mort que j’ai mises devant vous… tu choisiras la vie pour que tu vives… en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix et en t’attachant à lui » (Dt 30,19) Dieu nous propose de faire le bon choix en toute liberté. C’est notre bonheur qui est en jeu. C’est une question de vie ou de mort ! Il y a risque d’embrasser le vent, de suivre des illusions, car ce que le monde fait miroiter à nos yeux, ce n’est souvent que mirage, en tout cas de l’ersatz, du superficiel, du périssable, du passager, du jetable (le Pape François parle souvent de notre civilisation du jetable), du bling bling. Dieu nous éclaire, lui qui nous a créés et qui, lui seul, connaît ce qui comblera notre cœur. Il propose, il n’impose pas : l’homme est libre.
Dans la vie, nous nous trouvons à un carrefour, il s’agit de choisir entre deux directions. C’est ce qu’on a appelé « la doctrine des deux voies ». L’image de l’arbre est une autre façon de l’expliciter : contrairement à un arbre qui pousse sur le sol désertique, l’arbre qui plonge ses racines dans un oasis, croît et s’épanouit, reste vert et porte du fruit parce qu’il étend ses racines vers la bonne source. On ne peut pas être heureux loin de Dieu : lui seul est la source de vie et de bonheur ; en lui seul il faut étendre les racines de son être.
Jésus s’appuie sur cette tradition de la doctrine des deux voies ; lui aussi parle par antithèses, comme aimaient le faire les Hébreux (et la Bible) : pour bien souligner une idée, ils lui opposent son contraire. Alors que l’évangile selon St Matthieu nous donne huit béatitudes et les situe sur une haute montagne (le sermon sur la montagne), le texte de Luc place les paroles de Jésus dans la plaine de nos vies humaines avec l’« épaisseur de la condition humaine » où la réalité présente des gens heureux et d’autres malheureux. Luc donne quatre béatitudes et quatre mises en garde qui en sont exactement le contraire (il n’est pas juste de parler de « malédictions » parce que Jésus ne maudit pas, ne juge pas, ne condamne pas, lui qui fait tout pour sauver le plus de monde possible ; il ne fait que des constatations). Luc ne spiritualise pas les paroles de Jésus comme Matthieu qui parle de pauvres « en esprit » et d’affamés « de justice ». Jésus, comme à l’ordinaire, a un autre regard sur le monde. Pour lui, ce qui est à l’endroit c’est ce que souvent nous disons à l’envers. Il félicite les paumés et plaint les repus : le bonheur n’est pas là où on le cherche souvent. On ne peut s’empêcher de penser à la parabole du riche et de Lazare, tout comme au chant du Magnificat.
Jésus parle à ses disciples, comme pour leur dire : je vous félicite d’avoir fait le seul bon choix. Félicitations (en latin, heureux se dit « felix » ; Chouraqui, un juif, traduit par « en avant », pour dire qu’on est sur la bonne voie), vous qui avez choisi de vivre pauvres comme moi et avec moi, en abandonnant vos familles, vos barques et votre profession. Félicitations, vous ne prenez pas le chemin des grandeurs, de la richesse, des honneurs, car au contraire, vous serez haïs, méprisés, persécutés. Félicitations, car vous le faites « à cause du Fils de l’homme » : la nuance est d’une extrême importance, dans ce sens que le Christ ne canonise pas la misère (il l’a combattue comme il a combattu tout ce qui dégrade l’homme dans sa dignité d’enfant de Dieu) ; il ne veut pas dire que c’est une béatitude d’être haï ou méprisé (on peut l’être à cause de son sale caractère, par sa faute). On sera pleinement heureux malgré la pauvreté librement choisie, malgré les persécutions… mais à la condition que ce soit à cause de Jésus.
Aux mêmes disciples qu’il félicite, Jésus exprime des mises en garde. Ici aussi, il s’agit d’une constatation. Que c’est triste d’être riches, de s’enfermer dans le luxe (pourquoi les riches se font des clôtures… comme l’Amérique de Trump qui veut un mur pour se protéger des migrants) ! Qu’il est dommage de courir derrière les honneurs ! Que c’est décevant de tomber dans le mirage du luxe ! Ce ne sont pas les richesses qui sont mauvaises, car Dieu a trouvé très bon tout ce qu’il a créé. C’est l’usage qui corrompt et pervertit ceux qui veulent devenir « scandaleusement riches ». Jésus recommandait de se faire des amis avec l’argent « trompeur ». Car l’argent, les richesses, les honneurs, sont un mirage. On croit que c’est cela le bonheur, mais on reste déçu, on reste sur sa faim, dans un abîme d’insatisfaction et de frustration qu’on ne veut pas s’avouer hélas ; plus on en a, plus on en veut encore plus (regardez ces milliardaires qui trichent au fisc, jamais satisfaits !) ; plus on en devient prisonnier, plus on ne pense qu’au profit, plus on ne pense qu’à soi-même, plus on s’enferme en soi-même, plus on s’étouffe… On est mal-heureux, quand on croit se suffire à soi-même, quand il n’y a plus de place pour autre chose que les richesses. Oh que c’est triste de se contenter de plaisirs passagers alors que Dieu apporte mieux ! Peut-on être invité par Dieu, regarder de loin le banquet déjà prêt et pourtant se plaire à ne manger que son sandwich loin de la salle de fête, croyant que le sandwich vaut mieux que le banquet divin ? Malheureux, vous qui êtes repus de vos sandwiches ! Vous vous croyez comblés alors que vous êtes encombrés, vous pensez n’avoir besoin de rien ni de personne. Vous faites fausse route et plus vous vous obstinez à poursuivre votre chemin, plus vous vous éloignez de Dieu et du vrai bonheur. Que sert à l’homme de gagner l’univers, s’il y perd son âme (Mc 8, 36) ! Mieux que les richesses, Dieu apporte le seul bonheur qu’il est lui-même, le seul qui durera aujourd’hui et pour l’éternité.
Qu’est-ce qui nous fait courir dans cette vie trépidante et stressante ? Est-ce que les biens de ce monde ne nous mettent pas en danger, en croyant avoir trouvé la perle précieuse ? Le Créateur est le seul capable de combler l’appétit infini de bonheur qui habite le cœur de l’homme. On aime rappeler la parole célèbre de St Augustin : notre cœur est inquiet (insatisfait) tant qu’il ne repose pas en Dieu. Certes, il y a des « méchants » qui se la coulent douce alors que des « justes » « rament » péniblement : c’est le scandale de la souffrance de l’innocent (et du mal) ; Jésus ne cherche pas à y apporter des réponses. Comprenons qu’il n’y a pas d’équation mathématique entre suivre les commandements et être à l’abri de la pauvreté ou de la maladie ou des accidents (il n’y a que les superstitieux qui y croient). Comprenons que nous pouvons être heureux, avoir la joie parfaite, même au milieu de la précarité, des insultes, des persécutions… comme Jésus lui-même, LE pauvre par excellence (contrairement aux marchands de bonheur, il a vécu ce qu’il a prêché). Combien de fois on dit que, dans leur pauvreté, les Africains sont plus heureux que les nantis occidentaux (Haïti avec ces femmes qu’on sort des ruines du séisme pendant qu’elles chantent alléluia) ! Le pauvre est heureux parce que, dans le besoin, il a le cœur à se tourner vers Dieu, à s’ouvrir à lui et dès lors à faire l’expérience que Dieu lui est proche. Ce n’est pas le manque qui rend heureux mais la relation qui s’en suit. Or qui dit relation, dit indigence, comme j’aime à le dire aux fiancés que je prépare au mariage : une telle indigence qui reconnaît avoir besoin de l’autre pour jouir du bonheur espéré. Dieu nous tend la main justement, reconnaissons notre faim de lui et il comblera les affamés que nous sommes. Le pauvre heureux n’est pas celui qui n’a pas de compte en banque, mais celui qui a l’humilité de reconnaître son manque, son incapacité à mener sa vie sans l’aide d’un Autre. Dans la relation du couple, dans notre relation avec Dieu.
Les jeunes demandent souvent à quoi ça sert la religion ? Au vrai épanouissement. La religion nous éclaire pour faire le bon choix en toute liberté, à ne pas passer à côté de la vraie vie et du vrai bonheur. La Loi de Dieu est la voie royale pour atteindre le bonheur parfait ; c’est la seule voie, car choisir autre chose, c’est la mort éternelle assurée. Où en sommes-nous donc sur la voie proposée et empruntée par Jésus ? Où en sommes-nous dans la lutte contre la pauvreté, l’injustice, la faim, la violence dans le monde ? Car on ne peut pas être heureux tout seul : ne sera heureux que celui qui aide les autres à le devenir. Le bonheur qu’on a vient du bonheur qu’on donne. Si on reconnaît s’être trompé de bonne voie, faire demi-tour (conversion).
Beaucoup de saints ont montré le visage d’hommes heureux, ils respiraient la joie, François d’Assise p.e. Puisse le monde constater et s’exclamer en nous voyant vivre : « heureux êtes-vous… montrez-nous le chemin vers le bonheur et la vie… conduisez-nous à Dieu » ! Rappelons-nous que le Mahatma Gandhi (et combien d’autres) ne s’est pas converti au christianisme parce que les chrétiens ne montrent pas l’image de « sauvés » comme ils prétendent. A chacun de voir si le visage qu’il présente à l’entourage est le visage de quelqu’un d’heureux, assez pour susciter la question : dis-nous ton secret d’une vie heureuse ? La seule question valable pour bien gérer notre vie terrestre est donc : en quoi, en qui je mets ma confiance ?
Commentaire de Père Jean.
Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s’arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem et du littoral de Tyr et de Sidon. Regardant alors ses disciples, Jésus dit :
« Heureux, vous les pauvres ; le Royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant ; vous serez rassasiés. Heureux vous, qui pleurez maintenant ; vous rirez. Heureux êtes vous, quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, soyez heureux et sautez de joie, car votre récompense est grande dans le ciel : c’est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.
Mais malheureux, vous les riches : vous avez votre consolation. Malheureux vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim. Malheureux, vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil, et vous pleurerez. Malheureux êtes-vous, quand tous les hommes disent du bien de vous : c’est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes ».
Nous sommes habitués à écouter les huit béatitudes en saint Matthieu, dans le sermon sur la montagne. Le contexte y est différent : Matthieu écrit pour sa communauté juive et présente Jésus comme le nouveau Moïse, montant sur la montagne, entend Dieu lui dire ses lois, et fait rapport au peuple de Dieu.
Le contexte de Luc est autre . En 6, 12-16 : Jésus s’en va à la montagne pour prier en y passant la nuit (lieu de dialogue avec son Père) ; le jour venu, bien inspiré, il appelle ses disciples et en choisit douze (comme les douze fils de Jacob que seront les tribus du peuple de Dieu), qu’il appela apôtres (grec : messagers, envoyés), le dernier sera le traître :Dieu n’exclut personne. Maintenant il descend de la montagne avec les Douze et s’arrête sur un terrain plat (on peut y rassembler une grande foule, sans limites) et là il y a une foule de ses disciples et aussi une multitude de gens venus d’origine différente, y compris des gens du littoral païen de Tyr et Sidon. Remarquez que Jésus s’adresse tant aux Douze, eux ‘les envoyés’, qu’à la foule de ses disciples et aussi à des foules dont les païens sont membres. Personne n’est exclu pour entendre cet appel, toutefois avec une attention particulière pour ses disciples (ils sont ‘prêts à être enseignés) qu’il regarde : son regard est toujours le regard aimant de Dieu, animé par l’Esprit Saint.
Dans cet enseignement Il sera question 4 fois de bonheur et 4 fois de malheur. De quel bonheur s’agit-il ? Jésus vient d’avoir rencontré son Père qui lui a dit quel est son bonheur : le bonheur d’aimer de façon gratuite, désintéressée, et pourtant de façon intéressée à la réciprocité. Pour cela qu’il a créé l’homme libre, capable d’engagement et de refus. Dieu pauvre, dépendant du bon vouloir des hommes pour réussir le monde de relations : entre Dieu, les hommes, l’homme individuel, et la terre qui lui est donnée pour la garder et la cultiver. Dans cette ‘perspective’ qu’il parle en termes de bonheur.
Heureux, vous (le bonheur est pour vous), les pauvres. Ce bonheur est pour vous qui m’écoutez ! Jésus s’adresse à nous ! Nous qui sommes en manque :c’est cela être pauvre, être dans le besoin, le manque non pas d’avoir, mais manque d’être, ‘connus’ et ‘reconnus’, tels que nous sommes…C’est aussi la pauvreté de Dieu, qui veut avoir besoin des hommes pour réaliser son dessein. La plus grande pauvreté pour l’homme est d’être en manque de Dieu qui est Amour, source de tout amour. Le bonheur de croire en cet amour de Dieu qui vient combler notre manque fondamental. Jésus d’ajouter : le Royaume de Dieu est à vous. Dieu règne en vos vies et son règne, sa façon de régner vous est donnée et, vous appartient ! La relation d’amour avec Dieu est l’essentiel de notre mission, mais Dieu qu’on retrouve dans les hommes, dans notre terre et en nous-mêmes. Une réalité dès à présent : le présent du verbe ‘il est’ le notifie. Nous sommes dans le maintenant de Dieu, il nous tient la main, main dans la main ! C’est le bonheur ! **Heureux, vous, qui avez faim maintenant : faim de nourriture, oui, mais faim aussi de tout ce que la terre peut nous prodiguer : la beauté, le travail, le loisir, la parole, l’écoute, d’être reconnu pour qui nous sommes : c’est cela le cadeau que nous fait la terre pour être pleinement heureux. Il faut en vivre maintenant, tout en sachant ce que Jésus nous dit : « vous serez rassasiés ». ‘Rassasiés’ est ne plus avoir faim, mais le verbe est au futur, tant que nous sommes ici-bas, notre condition terrestre ne nous permet pas de vivre vraiment notre ‘vie sur terre’ à laquelle nous sommes appelés. La mission d’être en parfaite harmonie avec ‘les valeurs’ nous données par la terre, ne sera accomplie que dans l’au-delà.
**Heureux, vous qui pleurez maintenant : Au fond pourquoi pleurerions-nous maintenant ? Quelle est la solitude qui nous fait déplorer notre existence de chrétien ? Quand nous voyons les autres qui rient ? qui prennent plaisir à abuser des valeurs qui ne sont pas les nôtres ?qu’ils recherchent pour eux ce qu’ils croient la plénitude de la vie être : user et abuser du pouvoir, du savoir et de l’avoir pour soi et sembler réussir leur vie, selon les critères qu’ils se sont construits qui sont l’égoïsme, l’individualisme : tout pour ‘moi’ ? Nous, chrétiens, serions-nous tentés d’envier ceux-là, alors que nous nous retrouvons dans la solitude et la déplorons ? Nous sommes appelés à vivre dans le renoncement en disant non à leurs valeurs ; nous le faisons librement sachant que c’est ainsi que nous ‘accomplissons’ notre vie. Nous avons l’espérance que viendra le jour où nous nous réjouirons, nous rirons.
**Heureux êtes-vous (au présent) quand les hommes vous haïssent, vous repoussent, rejettent votre nom comme méprisable, à cause du fils de l’homme. Visiblement il s’agit d’être heureux maintenant, à l’image de Jésus. Il a connu la haine, le rejet, le mépris, parce qu’il a révélé une toute autre approche de qui est Dieu, le Dieu d’amour. Il aime gratuitement, non pas comme les légalistes, qui exigent comme préalable l’observance de ses commandements. Jésus trouve son bonheur en annonçant ‘le nouveau vin en de nouvelles outres’, accomplissant ainsi le passage de l’ancienne Alliance à la nouvelle Alliance. Ce regard que Jésus pose sur Dieu, son Père, fait sa joie de Jésus, car c’est ainsi qu’il réussit sa mission en y allant jusqu’au bout, en mourant sur la croix qui devient signe de résurrection. Notre bonheur est de la même trempe, de pouvoir révéler l’immensité de l’amour de Dieu pour tous les hommes en encaissant le rejet que nous connaissons. Ce jour là soyez heureux et sautez de joie. ‘Ce jour-là’ c’est maintenant, donc que dans le rejet dont nous sommes victimes, nous nous associons au don que Dieu nous fait en Jésus. Mission réussie, accomplie.
**Il y a aussi quatre évocations du malheur que les hommes éprouvent. Le malheur en Luc se dit ‘ouai’ sorte d’onomatopée faite de quatre voyelles mais sans consonnes (sonnant avec) qui sont les liants d’harmonie (comme en français aou pour huer). On rate le respect de l’harmonie dans les relations, en faisant de la richesse une idole, piètre consolation ! Quand on est repus comme un glouton, notre ego est devenu la valeur suprême ; en l’autre monde nous aurons faim. Les vrais joies d’être homme face à Dieu, aux autres, à la terre et à soi feront défaut et nous serons malheureux ! Aux hommes qui croient trouver le bonheur dans le rire abusivement tonitruant de leurs comportements qui dépravent la beauté de notre humanité : un jour viendra où ils pleureront. Quand tous les hommes disent du bien de vous (sans le penser), le bonheur est illusoire : à première vue merveille que l’on ne dise que du bien, mais la fausseté est présente en ces ‘bénédictions’……Quand, dans tout leur agir, il n’apparait pas qu’ils ont ‘rencontré’ Dieu, les autres, la terre et leur individualité, ils ont échoué : c’est leur péché. Ils ont traité avec les faux prophètes. Ils n’étaient pas nourris par celui qui est la source de tout amour, et voilà que les autres relations sont aussi fameusement perturbées : ils divinisent le pouvoir d’écraser les autres, adorent l’avoir, estiment que seul « leur » savoir est source de vérité. Echec total ! Et ils en sont malheureux ! Détresse !
6° t.o. – c Luc 6, 17. 20-26