Jérémie 1, 4… 19 : notre Dieu veut entrer en communication, se faire connaître et former le peuple. Celui qui est appelé par Dieu pour être son prophète (son « porte-parole » envoyé dire les quatre vérités aux rois, aux chefs, aux prêtres et à tout le peuple) devra affronter l’hostilité de son auditoire parce que la Parole de Dieu dérange, bouscule, inquiète, dénonce, exige la conversion. Le prophète n’a pas à trembler car Dieu reste son allié fidèle. Jérémie préfigure Jésus, le prophète par excellence.

1 Corinthiens 12, 31 – 13,13 : « l’hymne à l’amour » montre la supériorité de l’amour sur tous les dons, sur toutes les vertus, sur tous les charismes ; fondement de tout, sans l’amour, le don des langues, le don de la prophétie, le don de la foi, le don de la charité… tout cela ne sert à rien ; tout le reste est passager, car seul l’amour ne passera jamais. C’est l’amour qu’il faut donc rechercher par-dessus tout.

Luc 4, 21- 30 : Jésus est rejeté par les gens qui l’ont vu grandir car ils continuent à croire qu’ils le connaissent, à l’enfermer dans son identité de fils de Joseph. Plus tard, le peuple juif dans sa grande majorité l’a rejeté. La référence à la veuve de Sarepta et à Naaman montre que le Dieu de Jésus-Christ ne connaît pas de frontières (universalité), et le meilleur accueil de la bonne nouvelle, le meilleur enthousiasme pour Jésus, peut venir de personnes ou de milieux auxquels on s’y attendait le moins, pendant que ceux qu’on croyait « préparés » opposent à Jésus leur refus.

Homélie de Vénuste.

A la synagogue de Nazareth, Jésus vient de lire le texte d’Isaïe qu’il s’applique à lui-même pour affirmer que c’est bien lui le Messie attendu. Nous voyons les gens de Nazareth passer par divers états d’âme à son égard : de l’étonnement et de l’admiration à la suspicion puis à une fureur assassine. Ils le poussent hors de la ville et cherchent à le culbuter dans le vide. On dirait une répétition générale du drame du Vendredi Saint : après lui avoir réservé une entrée triomphale à Jérusalem, on le crucifiera hors de la ville sur un autre escarpement. Jésus dit ici avec amertume ce qui est devenu un adage : « aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays ». L’extrait d’aujourd’hui que Luc a placé au tout début du récit de la prédication de Jésus, en est comme le résumé de cet enseignement, donc de l’évangile.

Pour un résumé, c’est même un raccourci. Il y a l’annonce que le Messie est là. Tout de suite on lui fait le procès : pour qui se prend-il, ce fils de charpentier ? D’où les controverses que Jésus ne cherche d’ailleurs pas à apaiser : comme tout prophète, il leur dit leurs quatre vérités, il montre que dans toute l’histoire d’Israël, Dieu n’a pas eu l’accueil qu’il attendait de son peuple élu, alors qu’il a pu trouver beaucoup plus d’empressement et d’enthousiasme chez les nations païennes qui en principe n’étaient pas « préparées ». Ceci pour dire que l’ouverture à Dieu peut se trouver de façon étonnante là où on ne s’y attendrait pas. Deux exemples pour éclairer cela. La veuve de Sarepta, une libanaise, a accueilli Élie pendant qu’en Israël on voulait le tuer et qu’une grande famine sévissait : en récompense, le ciel lui fit le miracle de voir sa cruche de farine qui ne tarissait pas et sa jarre d’huile qui ne désemplissait pas. Naaman, syrien, chef de l’armée ennemie ; il a fait un long voyage pour venir auprès d’Élisée afin d’être « purifié » de sa lèpre. Deux exemples de non Juifs qui ont bénéficié de grandes faveurs du ciel alors qu’en Israël il y avait d’innombrables veuves et lépreux qui n’ont rien eu. Jésus rappelle ces faits qui, évidemment n’étaient pas à la gloire d’Israël ; d’où la colère des gens de Nazareth, il les a piqués au vif.

Cette colère se transforme en fureur assassine parce que Jésus se prend pour le Messie tant attendu. Il parle avec autorité. Il s’arroge même le droit de décréter « une année de grâce », id est un jubilé. Les jubilés se célébraient tous les cinquante ans (7×7 années + 1 année) : Dieu accordait son pardon, en retour il fallait accorder le plus large pardon les uns aux autres, ce qui signifiait remise de toutes les dettes, recouvrement de tous les patrimoines confisqués en hypothèque ou en rançon, libération de tous les esclaves… ce qui se chiffrait en pertes et profits. Seule l’autorité religieuse pouvait décréter une année jubilaire. Or Jésus n’est pas un homme du clergé ! Il est stricto sensu un laïc jusque-là d’ailleurs inconnu en dehors de son petit patelin ! Il s’arroge des droits qui font perdre des avantages aux possédants (les décideurs), même si en profiteraient les aveugles, les prisonniers, les opprimés… bref ceux que le discours officiel rejetait comme « impurs », soi-disant punis par Dieu. Voilà donc un homme à abattre.

Comment expliquer encore la grande fureur des gens de Nazareth qui vont essayer de précipiter d’une falaise celui que, dans un premier temps, ils avaient pris pour la gloire et la fierté de leur village ? En fait on le comprendra dans la suite de l’évangile parce que ce ne sera plus le fait du seul village de Nazareth. C’est toute la « Synagogue » (avec majuscule pour signifier le Judaïsme) dans sa grande majorité qui rejette Jésus comme hérétique, dangereux, déviant, sectaire…

St Paul a beaucoup souffert du rejet du Christ par ses coreligionnaires, il ne s’expliquait pas ce refus. Dans notre évangile, un indice de réponse : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » Les gens de Nazareth sont bloqués par ce qu’ils croyaient savoir. Ils ont buté sur l’identité sociale de Jésus et ne savaient donc pas accueillir le mystère de Jésus, Fils de Dieu. Ils l’ont vu grandir. Ils savent qu’il n’a reçu aucune formation théologique, qu’il n’est donc ni scribe, ni grand prêtre. Au fond, il n’est pas plus qu’eux ! Cette explication est importante pour nous : quand nous croyons savoir, quand nous nous satisfaisons de nos certitudes, c’est alors que, comme les contemporains de Jésus, nous aggravons notre aveuglement, notre endurcissement. Ce n’est pas seulement avec Jésus que cela se vérifie. Vous aurez fait vous-mêmes cette expérience : quand on commence à parler et que tout de suite quelqu’un (ou tout l’auditoire) se met à dire : toi on connaît, tes histoires on connaît… rien de tel pour couper toute communication, rien de tel pour rejeter le message en même temps que le messager. C’est ce qui arrive à Jésus aujourd’hui aussi, quand nous disons : Jésus on connaît ! qu’est-ce qu’on apprendra de nouveau dans la liturgie de la Parole ? la vie chrétienne je connais ! Dieu je connais ! Quand on connaît, on se ferme pour ne pas écouter, on n’est plus du tout disponible pour accueillir l’Autre comme il est (puisqu’on se ferme sur ce qu’on croit savoir de lui). Surtout alors quand la parole à accueillir exige une conversion, un retournement pour changer de vie, de comportement, de convictions, de priorités, de fréquentations, bref pour une complète remise en question, pour tout changer. Le réflexe est le même que celui des gens de Nazareth : on conduit Jésus « hors » de nos décisions, de nos vies, de nos familles, de notre cœur… Et il continue son chemin ! La première leçon de ce texte est donc d’avouer notre ignorance en matière religieuse et de chercher toujours à apprendre, au-delà d’une certaine idée de Dieu (et de la religion) qui nous arrange : ce ne sont pas les prophètes qui nous manquent, c’est plutôt des oreilles et un cœur pour écouter.

L’autre leçon, c’est d’être nous-mêmes prophètes, avec les risques que cela comporte. Le prophète, qu’est-ce ? Le prophète est la voix de Dieu, celui qui parle pour Dieu, qui prend sa cause et sa défense. Ce qu’il dit, ce n’est pas ce qui lui passe par la tête, c’est ce que Dieu lui dit de dire en son nom. Un peu comme les porte-parole ou les attachés de presse de nos ministres qui eux aussi doivent dire exactement ce qu’on leur demande de dire sans extrapoler, sans écarts de langage. Le prophète de Dieu est un homme de Dieu dans le sens le plus fort du terme : il est en constante communication avec Dieu, en prière, toujours « branché » sur Dieu, en obéissance et fidélité. C’est la condition pour savoir distinguer ce qui vient de Dieu et ce qui vient de soi-même ou des autres vues humaines. C’est la condition pour être libre : libre à l’égard de tout pouvoir, aussi bien le pouvoir des autorités (politiques, religieuses ou autres) que le pouvoir de la rue et de l’opinion (conformisme). C’est la condition pour avoir de l’audace : le courage de tenir tête, de tenir envers et contre tout. Si le langage courant a fini par ne donner au mot « prophète » que le sens de celui qui prédit l’avenir, c’est que, clairvoyant, le prophète voit loin, assez pour pouvoir dire aux gens : eh bien si vous continuez sur cette voie, vous allez dans le mur ! C’est le veilleur qui donne l’alerte.

Un chant liturgique dit : « Aujourd’hui, Dieu te fait prophète, aujourd’hui, tu es son témoin ». Nous sommes un peuple de prophètes. Tout chrétien est prophète, pour avoir reçu l’onction du Saint Esprit : l’Esprit du Seigneur nous a consacrés, nous a envoyés annoncer la libération. Nous avons à parler au nom de Dieu, à défendre sa cause dans ce monde qui, des fois, lui est hostile (ou indifférent). Il est important de renoncer à penser à la manière humaine pour nous (accorder) ajuster sur Dieu, nous imprégner de sa pensée, épouser intégralement son point de vue. Il y a dans notre société, dans notre actualité, des situations où le chrétien doit avoir le courage de prendre position, de se placer du côté de Dieu. Nous devrions tous nous lever contre les systèmes d’injustices, afin d’apporter la libération. Il ne suffit pas de prier avec les bonnes intentions de notre « prière universelle » de la messe. Il ne suffit pas d’être généreux à la collecte. Il faut renoncer à notre mutisme quand la vérité est piétinée, quand la dignité humaine est bafouée, quand le péché est revêtu d’innocence immaculée, quand les idoles sont mises sur le trône de Dieu… Le prophète n’est pas un « agitateur », il ne parle pas pour démolir son prochain, il cherche plutôt son bien, « qu’il se convertisse et qu’il vive ». Finalement, c’est pour que le monde « tourne juste », que le méchant se détourne du mal, que tous vivent heureux sous le regard de Dieu, en relation saine avec tout le monde.

A chacun de voir ce qui bloque et chez lui et chez ses proches, soit pour être libre de parler, soit pour créer de meilleures dispositions pour écouter. Est-ce que les liens du sang, la proximité, les affinités… n’étouffent pas la parole prophétique que nous devrions porter à nos familles (pour la paix des ménages) et nos amis (pour continuer à avoir nos entrées chez eux)… sans langue de bois ?

Prions avec et pour les jeunes. C’est eux l’Eglise de demain (le pape François insiste sur le fait que les jeunes sont « le présent », « l’aujourd’hui » de Dieu, non pas « une promesse seulement pour l’avenir »).Qu’ils soient déjà les prophètes d’aujourd’hui (« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années » Pierre Corneille dans le Cid) auprès des autres jeunes, des familles et de la société.

Commentaire de Père Jean.

En ce temps-là, dans la synagogue de Nazareth, après la lecture du livre d’Isaïe, Jésus déclara : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre. » Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas le fils de Joseph ? » Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : ‘Médecin, guéris-toi, toi-même’, et me dire : ‘Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm ; fais donc de même ici dans ton pays d’origine ! » Puis il ajouta : «Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Elie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Elie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. Au temps du prophète Eliséel, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. »A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.

Il s’agit de la suite du récit entendu dimanche dernier qui se terminait déjà par la phrase révélatrice, reprise encore aujourd’hui : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre ». Qu’avons-nous entendu ? Jésus a lu un passage du prophète Isaïe à propos du Messie à venir : 1. L’Esprit est sur lui, le Seigneur l’a consacré par l’onction. 2. Pour annoncer aux pauvres  la Bonne Nouvelle,3. aux captifs la libération,4. aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, 5.aux opprimés la liberté   6. Une année favorable par le Seigneur. Quand ? Aujourd’hui, pour vous qui m’entendez.(en grec en les paroles qui sont dans vos oreilles). Qu’avons-nous dans les oreilles ? Aujourd’hui, maintenant, à l’heure que voici…Pas demain ni plus tard ! Quelle est notre réaction ? Quelle est la mienne ? Enthousiasme ? Du déjà entendu ? Irréalisable pour moi ?

La réaction des gens de Nazareth telle que relatée est surprenante : en si peu de temps, ils semblent bien  inconsistants. Mais comme toujours, il faut lire Luc non pas comme cela s’est passé ce jour-même, mais c’est l’histoire de la réaction des gens qui nous est racontée. Cela passe 1. par l’accueil, 2. par le questionnement,3. par l’étonnement et par 3. le rejet jusqu’à vouloir le faire taire en le précipitant de l’escarpement hors de la ville (comme hors de Jérusalem lorsque Jésus sera crucifié). Voilà la réaction des gens de Nazareth : quelle évolution rapide de l’accueil à la tentative de l’éliminer . Aussi je crois que Luc m’invite, nous invite à nous poser la question comment nous nous situons face à la Bonne Nouvelle et quelle en est notre évolution ? .

En 1 l’accueil. L’accueil des concitoyens de Jésus se révèle d’abord ainsi, bien favorable  Jésus en parlant comme il l’a fait, a témoigné de son histoire : qui il est, quelle est sa mission, quand cela se passera .Voilà que ses concitoyens  rendent leur témoignage : ils deviennent, par leur acquiescement, ainsi, à leur tour, témoins de cette histoire : ils ont vu et ce qu’ils ont vu, ils en témoignent. Ils ont vu l’action de l’Esprit en lui, comme un appel à eux aussi voir l’Esprit venir sur eux. Ils ont perçu quelle est sa mission et la leur et ils sont prêts à entrer dans cette mission de bonne nouvelle. Ils s’étonnent : le ’ton’ de Jésus est nettement nouveau en cette appropriation de la parole d’Isaïe, leur idée de qui est le Messie est nettement plus auréolé de gloire,  quelqu’un qui vient inaugurer la fin des temps, quelqu’un qui connaîtra la gloire d’un vainqueur. Or, Jésus nous a décrit que l’amour de Dieu se révèle en la proximité avec les pauvres, avec ceux qui sont dans le besoin. C’est étonnant, hors du ton habituel. En rendant témoignage ils exprimaient souscrire à la présentation de Jésus en recourant à Isaïe. Ils y sont accueillant. Et moi, suis-je étonné de la teneur du message, prophétisé par Isaïe il y a six siècles par rapport à Jésus mais repris par lui ? Etonné que ce que Jésus énonce comme programme soit un message pour aujourd’hui,  alors que le message du monde d’aujourd’hui est nettement différent : la réussite à tout prix, l’égoïsme, le pouvoir, l’avoir et le savoir ? Suis-je prêt à en témoigner, ayant perçu dans la foi que c’est cela que Dieu attend de moi ? Sommes-nous prêts à en témoigner, à proclamer qu’être disciple de Jésus, c’est adopter sa mission et pour cela payer de sa personne ? Cela s’appelle ‘accueillir Jésus’En 2. Il y le questionnement : N’est-ce pas là le fils de Joseph ? Que cette question cache-t-elle ? *Soit que les concitoyens connaissent si bien  le fils de Joseph qu’ils se demandent si c’est possible qu’il soit le Messie ? Son père est Joseph et il est connu comme fils de Joseph, le charpentier. Sous entendu que Jésus a fréquenté la même école synagogale pour apprendre les rudiments de la bible, qu’ils ont joué aux billes ensemble…  A Nazareth un petit bourg, le grand Messie n’y viendrait pas à la synagogue pour décrire sa mission ! *Soit, si c’était tout de même lui le Messie, profitons de lui pour faire des signes en notre bourg n 4.à nos demandes, il nous est redevable comme concitoyen ! Quelles sont nos questions ? *Soit que Le Christ que la plupart d’entre nous, connaissons depuis la catéchèse de notre enfance, peut-il vraiment être l’unique sauveur du monde, alors que les tenants du christianisme ne forment qu’une partie de l’humanité à laquelle Dieu s’adresserait ? Et tous les autres qui n’ont pas connu Jésus ? * Soit que nous avons de la chance de le connaître parce que grâce à lui,  nous savons ce qu’il faut faire .. pour mériter notre salut et lui nous sera redevable d’accorder la récompense ?En 3. Jésus prend la parole en se référant à un dicton populaire :’Médecin, guéris-toi toi-même’ Un médecin vient guérir ses patients, mais ce qu’il prescrit, qu’il le fasse d’abord sur son propre corps et ceux de sa maison’ : une parole de méfiance ? comme celle criée par ses adversaires quand il sera en  croix : ‘D’ autres il a pu en sauver, qu’il se sauve lui-même si il est le Messie. Jésus semble sonder leurs réactions : serait-ce que vous attendez de moi à votre profit des signes comme j’ai fait à Capharnaüm ? Ainsi Jésus vient relire ce qu’il a appris sans doute à la synagogue de Nazareth : l’histoire de Elie envoyé en temps de famine chez une veuve païenne et non vers les veuves en Israël ; ainsi que l’histoire du prophète Elisée ayant guéri de la lèpre le général syrien Naaman, d’un peuple païen souvent ennemi du peuple juif : les juifs du moment ne sont donc pas privilégiés par rapport aux païens, eux qui gratifient les prophètes  juifs de l’hospitalité et de cadeaux de reconnaissance ? Non Jésus vient pour tous, il n’y a plus de juifs ni de païens ils seront tous disciples du Christ. Et nous ? et moi ? Nous les chrétiens, ne nous sommes pas jusque dans l’histoire toute récente vantés d’être les tenants de la seule vraie religion, en condamnant tout e qui n’est pas nous, aux affres de l’enfer ? Ou même dans nos relations courtes de tous les jours ne revendiquons-nous pas d’être supérieurs aux autres, avec plus d’honnêteté et de morale que les autres ? Non, le regard de Dieu n’est pas notre regard, ses pensées diffèrent des nôtres : soyons vrais.En 4. Tous deviennent furieux : surtout sans doute que Jésus semble faire perdre aux juifs le privilège d’être le peuple élu. Un peu comme certains de nos contemporains sont déconcertés par le pape qui réunit chaque année à Assise de hauts représentants de toutes les grandes religions pour échanger les idées concernant les grandes questions aussi religieuses : nous avons donc à apprendre de ‘païens’ comment faire ? Le rapprochement entre toutes les églises chrétiennes demeurant désunies pour garder leurs traditions et leurs critères dogmatiques, n’est-ce pas un scandale ? Cette fureur se traduit du temps de Jésus qu’il sera rejeté hors de Nazareth pour être poussé dans le ravin, ainsi il se taira définitivement. De notre temps nous avons connu les excommunications et les interdictions de recherches comme la théologie  de la libération pour faire taire les promoteurs qui étaient sincères dans leur recherche. L’histoire se répète. Mais nous devant ces divergences crions-nous avec d’autres au scandale : les uns sont traditionalistes et les autres des hérétiques. Ces rejets mutuels ne sont-ils pas à l’origine d’abandons dans la foi et la pratique. Notre cardinal a écrit un livre traçant la voie à suivre par l’Église  face à la modernité  nous entourant actuellement

C   Luc 4, 21-30 

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