Actes des Apôtres 4, 32-35 : d’ordinaire l’homme veut posséder tout seul, c’est de là d’ailleurs que viennent beaucoup de conflits. Partager, c’est plutôt prendre sa part, la mettre à part, bien séparée des parts des autres. Les premiers chrétiens, eux, partageaient tout, dans le sens de mettre tout en commun, si bien que nul ne se disait propriétaire et nul n’était dans le besoin. Parce qu’ils étaient bien unis, « un seul cœur et une seule âme », parce qu’ils étaient une authentique communauté, alors la communauté des biens était la conséquence et l’expression de cette unité.

1 Jean 5, 1-6 : cette lecture est choisie pour ce premier dimanche après la Pâque parce que c’était la 1ère fois que les « néophytes », les nouveaux baptisés de Pâques, participaient pleinement à la liturgie eucharistique (c’est le dimanche « in albis », parce qu’ils portaient encore leurs vêtements blancs). On leur parlait alors de la nouvelle naissance et de ses exigences : le chrétien est né de Dieu par le baptême. Il participe à la victoire du Christ sur le mal et sur les divisions. Par conséquent, il aime, comme Dieu aime, il aime Dieu et tous les enfants de Dieu.

Jean 20, 19-31 : le Ressuscité apporte la paix (dans le sens le plus fort, ce n’est pas seulement une salutation). Il fait irruption (tous les huit jours) dans la communauté pour se faire reconnaître (profession de foi) comme notre Seigneur et notre Dieu. Il donne l’Esprit Saint pour la rémission des péchés. Il envoie en mission chacun, comme lui-même a été envoyé par le Père. Il l’a fait pour les apôtres, il le fait aujourd’hui encore.

Homélie de Vénuste.

Alors que les autres lectures varient, cet évangile est lu chaque année, c’est dire combien il est important au même titre que les lectures de la solennité de Pâques (qui elles aussi sont les mêmes chaque année), car c’est une des proclamations essentielles pour la foi. Dans ce récit sont réunis les éléments fondamentaux du mystère chrétien : la présence de Jésus ressuscité dans la communauté, le don de l’Esprit Saint pour remettre les péchés parce que la miséricorde (le pardon) est la première grâce pascale, l’assemblée dominicale et son rythme hebdomadaire comme imprégnation du temps de l’Eglise. En présentant l’épisode de l’apôtre Thomas, le récit décrit clairement la difficulté de la foi et la béatitude des croyants (« Heureux ceux qui croient…. »). Ce qui s’est passé ainsi le premier jour, s’est renouvelé huit jours plus tard dans le même lieu, et se renouvelle depuis lors dans nos assemblées dominicales partout sur la terre. Comme aujourd’hui en ce dimanche de la Divine Miséricorde.

Quelle journée mouvementée pour les disciples, ce jour de Pâques, quelle course des uns et des autres ! Alors qu’ils avaient verrouillé les portes pour se tenir pénards ! La chronologie de cette journée est difficile à établir de façon sûre parce que chaque évangéliste la raconte à sa façon en donnant les moments qui l’ont frappé, mais on peut remarquer, chez les 4 évangélistes, que la journée ne fut pas de tout repos ! Les femmes sont parties de bon matin, pour revenir affolées alerter les disciples et raconter les unes que Jésus est ressuscité, les autres que son cadavre a disparu. Pierre et Jean vont faire leur constat et reviennent confirmer les dires des femmes. Le doute ne fut pas levé cependant. Certains, comme les disciples d’Emmaüs, préfèrent mettre une croix ( !) sur l’aventure Jésus et s’en retournent déçus chez eux (alors qu’ils ont entendu le récit des femmes et même celui de Pierre et Jean). Jésus apparaît aussi bien à ces derniers qu’à ceux qui sont restés au Cénacle. Il a dû leur montrer ses mains et son côté : l’incrédulité n’était donc pas dans le seul chef de Thomas. Le doute des disciples est cependant à leur honneur : s’ils ont eu difficile à admettre la résurrection, s’ils ont cherché à vérifier, c’est que ce n’étaient pas des naïfs, simples d’esprit et trop crédules ; c’est qu’ils n’ont pas rêvé, c’est qu’ils n’ont rien inventé. Et si finalement ils ont cru en l’événement de la résurrection, on peut le tenir pour vrai, authentique et sûr. Ils en sont vraiment les témoins. Leur témoignage, c’est du solide.

Pourquoi les apparitions du Ressuscité ? Pour deux objectifs. Le premier : faire naître la foi des disciples en Jésus, le Ressuscité. Ils l’ont vu arrêté, un seul l’a vu mourir mais tous savaient qu’il était bel et bien mort, qu’on l’avait mis au tombeau et roulé une grosse pierre ; ils avaient verrouillé aussi bien leur porte que leur cœur à tout espoir de le revoir. Jésus avait pourtant prévenu qu’il allait ressusciter. Paradoxalement ce sont ses adversaires qui se sont souvenus de cette possibilité, eux qui ont posté des sentinelles devant son tombeau. Les disciples n’y ont plus songé, cela était sorti de leur tête. Les apparitions, c’était donc pour leur prouver qu’il avait dit vrai, qu’il est réellement ressuscité, qu’il ne meurt plus, qu’il est toujours vivant, plus vivant que jamais, et qu’il a recouvré sa gloire de Fils de Dieu. Les apparitions, c’est pour venir à la rencontre de leur doute, pour les accompagner dans leur peu de foi, pour qu’ils aient le temps de se faire la conviction qu’ils n’ont ni rêvé ni halluciné, que leur imagination ne leur jouait pas de mauvais tour. Jésus a laissé douter Thomas toute une semaine, il l’a laissé avoir raison dans les discussions avec les autres et les amener à douter encore, puis l’apparition du huitième jour sera décisive puisque désormais la foi est professée : « mon Seigneur et mon Dieu ». Thomas ne se contente pas de dire que c’est bien Jésus qu’il reconnaît, il professe qu’il est réellement Dieu.

Le deuxième objectif des apparitions est de préparer les disciples à continuer la mission : « comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie… » ; pour cela donc recevez mon Esprit, l’Esprit qui m’a consacré pour aller annoncer aux pauvres la Bonne Nouvelle, aux affligés la joie…  plus question de rester verrouillés… Le Ressuscité apparaît à ses disciples, il leur donne sa paix, il leur insuffle l’Esprit, il les envoie. Les voilà constitués en Église. Le jour même de Pâques, qui, pour St Jean, est en même temps la Pentecôte. L’Église est donc née, de cette vie du Ressuscité et de ce don de l’Esprit. Tous les trois éléments constitutifs de l’Église sont en place. C’est d’abord une communauté qui se réunit régulièrement, et de préférence le premier jour de la semaine juive, le lendemain du sabbat, notre dimanche (dimanche = « dies dominica », le jour du Seigneur), parce que, ce jour-là, le Christ ressuscité est apparu le plus volontiers, à l’intervalle de huit jours (selon saint Jean). Une communauté de foi en Jésus, le Ressuscité. C’est une communauté “chrétienne”, parce que le Christ est en elle, d’une présence agissante : Jésus est là au milieu d’eux. Il y a ensuite la mission, l’envoi et le pouvoir pour l’exercer : le souffle qui communique l’Esprit Saint pour libérer les hommes. Il y a enfin un minimum de structure hiérarchique en la personne des Douze. Tout est là, tout est accompli. La mission peut donc continuer.

En lisant cet extrait d’évangile, on aime souvent ne retenir que l’épisode de Thomas parce qu’il nous ressemble fort : le nom ne signifie-t-il pas « jumeau » (notre frère jumeau) ? Et quelque part nous trouvons en lui l’excuse de nos manques de foi. Il est pourtant faux de présenter Thomas comme le sceptique « de la bande », au milieu d’un groupe d’apôtres croyants convaincus. Tous les apôtres sont passés par son doute. « Le témoignage des femmes leur parut radotage et ils ne crurent pas » (Lc 24,11). « Jésus lui-même, en apparaissant aux Onze, leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de cœur parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité des morts » (Mc 16,14). Thomas est donc ici le personnage incarnant tous les apôtres au stade de leur désarroi. Ses compagnons affirment avoir vu le Crucifié vivant qui leur a montré ses mains et ses pieds, il a raison d’exiger le droit de recevoir la même preuve. Il veut comprendre, il veut être affermi dans sa foi. Son doute n’est pas fermé, ce n’est pas le doute froid, le scepticisme ; c’est la difficulté de croire à l’humainement impossible ; c’est notre désarroi qu’il exprime. Thomas, c’est tout disciple verrouillé dans nos doutes, dans notre besoin de voir des « signes », dans notre besoin de chercher Jésus où il n’est pas. Thomas, c’est chacun de nous, car nous connaissons des périodes où notre cœur est verrouillé, imperméable à la vérité de Jésus Christ, Seigneur Ressuscité.

Si nous sommes le Thomas du doute à nos heures, soyons plus souvent le Thomas qui proclame sa foi comme aucun des autres disciples ne l’a fait. Car Thomas n’a pas dû (rien ne le dit dans les textes) mettre le doigt dans les marques des clous ni la main dans le côté (ces signes de la Passion, ce n’était plus des plaies) : sa foi ne vient pas du toucher, mais de la parole que Jésus lui adresse. Ce qui est sûr et à souligner très fort, c’est la belle profession de foi, peut-être la plus belle, la plus complète et la plus concise : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Thomas reconnaît Jésus « Seigneur » : c’est le titre divin que la première Eglise va réserver au Ressuscité ; car la résurrection est la preuve suprême que Jésus était habité par la plénitude de la divinité ; la résurrection est glorification, et la gloire est un attribut divin, une prérogative divine exclusive. Mon Seigneur et mon Dieu : Thomas a dû se jeter à genoux, geste d’adoration qui est réservé à Dieu. C’est son témoignage qui fait que désormais, bienheureux sont ceux qui croient sans avoir vu… sur le témoignage de ceux qui ont vu et le témoignage des Écritures.

Demandons à Jésus de percer l’épais brouillard de notre doute, de notre scepticisme, demandons-lui de le rencontrer dans son Église qui professe qu’il est ressuscité, qu’il est notre Seigneur et notre Dieu. Demandons-lui d’être ses témoins auprès de ceux qui doutent encore. Et que le dimanche soit le rendez-vous qu’il ne faudrait manquer à aucun prix : le jour où le Seigneur se fait reconnaître (il ne se fait pas « voir » avec les yeux de chair, mais « reconnaître » suite au témoignage des disciples et à la méditation des Écritures), où il nous rompt le pain, nous donne son Esprit, nous envoie en mission… Lorsqu’on ne va pas à la messe le dimanche, on perd facilement la foi en la résurrection : tant que Thomas était en dehors de la communauté des disciples, il ne pouvait pas croire que le Christ est vivant.

Soyons témoins. On ne peut pas ne pas être missionnaire si on l’a vraiment reconnu : la profession de foi ne peut pas être uniquement dans le for interne, elle doit être audible, visible. Jésus ne doit pas faire des apparitions à tous les carrefours, alors que nous sommes là pour témoigner qu’il est vivant, présent ; si le monde ne croit pas, c’est que, quelque part, notre témoignage est déficient.

Commentaire de Père Jean.

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient  les disciples, étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole il  leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : «La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.

Nous lisons ce récit pour faire mémoire de Jésus le Vivant : ‘le passé nous devient présent’. Jean l’a écrit pour partager l’expérience des disciples en ces premiers temps après la mort de Jésus, avec l’intention d’affermir notre foi en Jésus Vivant à présent. Il nous a parlé de Marie-Madeleine venant la toute première au tombeau ouvert, la pierre avait été projeté loin du mémorial : elle avait été obsédée par l’idée d’où le corps de Jésus avait été déposé. Le nom de ‘Marie’ prononcé par le jardinier lui avait donné la certitude que c’est lui qui lui parlait ainsi. Jean a partagé sa propre expérience au matin de Pâques : alors que Pierre a vu les mêmes linges et linceul que lui sans arriver alors à la foi, Jean, lui, avait vu et avait cru. A présent un nouveau récit pour nous dire ce qu’est Pâques 

Le soir de ce premier jour de la semaine, le repos du sabbat est terminé, Dieu se met au travail par la Résurrection : une nouvelle semaine commence où le deuil se muera en joie. L’apparition de Jésus à ses disciples dit la signification de Pâques pour l’Eglise. Les disciples sont de nouveau rassemblés, alors que l’arrestation de Jésus les avait dispersés. Rassemblés pour faire ensemble leur deuil ? Sans doute, mais aussi par peur des Juifs, le sort de Jésus pourrait être le leur. Ainsi ils avaient verrouillé les portes ‘du lieu où ils se trouvaient’, lieu de peur signifiant le verrouillage de leur esprit, de leur cœur pas prompt à entrer dans le temps nouveau, celui de la Résurrection. Et voilà que Jésus vient, et il est là au milieu d’eux. Phrase essentielle pour la foi en Jésus ressuscité : il vient et est là au milieu  des siens, hier comme aujourd’hui. Va-t-il leur adresser des paroles de reproche, à eux qui l’ont abandonné ? Non, il leur dit simplement : « La paix soit avec vous ! » En français un souhait, en grec :’la paix pour vous’, une réalité ! La paix de la réconciliation qui dit le pardon et le rapport nouveau grâce à Jésus debout parmi eux, le main tendue du Père en Jésus disant cette parole. Aussitôt Jésus ajoute un geste significatif : il leur montre ses mains et son côté : Pour montrer que c’est bien lui ? C’est bien lui qui vient mais grâce au ‘passage de la passion’. Ses blessures sont plus que des identifications, mais le chemin de cette paix : il n’y a pas Pâques sans la Passion, pas de dissociation car  pas de jour de Pâques sans vendredi saint, un jour à ne pas oublier parce que révélation de la miséricorde et de la paix du Père. En voyant Jésus ainsi vivant après avoir traversé la mort, les disciples sont remplis de joie. Joie de retrouvailles après la nuit de la foi ? Oui, mais la foi en Jésus mort et ressuscité. La joie de tout chrétien provient de l’étonnement de Pâques : passage de cette vie en la mort et passage de la mort en la Vie. Jésus reprend la parole : ‘La paix pour vous’, pour bien ancrer le sens de ce qu’ils vivent, vivre en paix ! Aussitôt il ajoute : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ».Le Père a envoyé son Fils pour révéler l’amour passionné du Père pour ses enfants par la voie qu’il a choisie (mort et résurrection) ; de même Jésus envoie ses disciples pour témoigner du Père révélé en Jésus. Pour pouvoir assumer cette mission, Jésus ajoute le don de l’Esprit : « Recevez l’Esprit Saint ». Dans saint Jean c’est déjà la Pentecôte pour les apôtres, car le don de l’Esprit est indissociablement lié à l’histoire de Jésus ! Le don n’est pas un ‘cadeau’ comme un objet , mais l’Esprit de Dieu qui est celui de l’Amour est le don. Là-dessus ajoute une clause essentielle à la paix qu’il a annoncé :  la paix comme réconciliation est donnée aux disciples. Ceux à qui vous remettez les péchés (les échecs à vivre en enfant de Dieu) ils seront remis (forme passive disant en langage biblique : Dieu les remettra en même temps aussi. Paroles souvent comprises comme l’institution du sacrement de la réconciliation, mais ici plus largement  une révélation faite aux disciples de leur mission d’apôtres de la paix. De même pour les échecs maintenus par les apôtres, ces échecs seront aussi maintenus par Dieu.

Or les disciples n’étaient là qu’à dix. Thomas appelé Didyme n’était pas là : absent ! Didyme veut dire ‘jumeau’ : Nous ses jumeaux ? Quatre fois dans l’évangile de Jean apparaît le nom de Thomas : 1. Quand Jésus décide de retourner à Jérusalem après avoir appris la mort de Lazare , Thomas le fanfaron déclare devant ses collègues : ‘Allons nous aussi, et mourons avec lui’ 2. Thomas pragmatique : alors que Jésus a dit aux siens qu’il va vers le Père et qu’eux connaissent le chemin , Thomas rétorque : ‘nous ne savons pas où tu vas aller, comment connaîtrions le Chemin’, à quoi Jésus répond : ‘Je suis le chemin, la vérité et la vie’. 3. Ici-même Thomas l’incrédule. Alors que les autres disciples témoignent : ‘Nous avons vu le Seigneur’,  Thomas met ses conditions pour croire : avoir vu dans les mains de Jésus la marque des clous, si je n’y mets pas mon doigt, si je ne mets pas la main dans son côté, non  je ne croirai pas ! Une mise en demeure par notre jumeau : lui ressemblons-nous vraiment ? 4. Quand Pierre dit à quelques disciples dont Thomas le suiveur, qu’il retourne à la pêche, tous l’accompagnent pour pêcher le poisson, pêche infructueuse, mais il y a heureusement Jésus le vivant sur la berge leur indiquant la pêche surabondante.

Huit jours plus tard, donc un dimanche (serait-ce une datation résultant de la ‘coutume’ chrétienne déjà établie de la signification du dimanche, à réitérer tous les dimanches ?) : Même scénario : tous les disciples sont réunis y compris Thomas qui est ‘avec’ eux (‘meta’ en grec comme pour signaler que Thomas est prêt à la métamorphose de l’incrédule en croyant).Curieusement les portes sont toujours verrouillées (il n’est plus question de la peur des juifs, peut-être peur d’eux-mêmes leur foi encore branlante). ‘Jésus vient et il est là au milieu d’eux : même première parole  de Jésus à eux tous :’la paix pour vous’ Alors Jésus invite gentiment  Thomas à  faire les gestes dont ce même Thomas avait fait les conditions pour devenir croyant. (gestes que Thomas ne fera pas !) Jésus termine par une exhortation qui par delà la tête de Thomas nous est adressée, nous ses jumeaux : « Cesse d’être incrédule, sois croyant » (en grec : ne deviens pas incroyant, mais deviens croyant) A quoi Thomas répond par une profession de foi jamais entendue,même dans les évangiles : ’ Le Seigneur de moi et le Dieu de moi’ En Jésus il reconnaît non seulement le maître mais Dieu. Dernière réplique de Jésus lui adressée (ainsi qu’à ses jumeaux) : «Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu » Une des deux ‘béatitudes’ contenues en Jean, l’autre est : heureux qui mettent en pratique de servir (Dieu et les hommes) Heureux du bonheur de Dieu : aimer !

Ici se clôturait initialement l’évangile de saint Jean qui est par excellence le livre des signes que Jésus a faits en présence de ses disciples : signe veut dire que derrière l’énoncé se cache et se révèle la vraie signification, le vrai but : ‘afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu et afin qu’en croyant  vous ayez la vie de Dieu en son nom’ : le nom du Père est Père, le nom dur Fils est Jésus :’Dieu sauve’.

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