Josué 24, 1… 18 : Josué, le successeur de Moïse, a conduit le peuple hébreu jusqu’à la terre promise. Avant que tous ne se dispersent, il provoque le peuple à déclarer sa foi, après lui avoir rappelé toute l’action de Dieu en sa faveur. Le peuple fait alors son serment de fidélité. Servir Dieu signifie s’attacher fidèlement et exclusivement au Dieu qui l’a libéré d’Egypte.
Ephésiens 5, 21-32 : St Paul est fils de son temps, il a une vision patriarcale de la famille (soumission et obéissance au chef de famille, vision machiste qui n’a changé qu’au 20° s.). Il prend cependant une position révolutionnaire pour son époque en proposant au couple l’idéal et le modèle de l’amour qui unit le Christ à son Eglise. S’il y a soumission, elle est mutuelle « soyez soumis les uns aux autres ». Il insiste sur l’amour et l’unité dans le couple : aimer sa femme « comme son propre corps », « tous deux ne font plus qu’un ».
Jean 6, 60-69 : la parole de Jésus qu’il faut manger son corps et boire son sang, avait déjà choqué le groupe que St Jean appelle « les Juifs » ; elle va provoquer une crise dans le cercle des amis les plus intimes de Jésus. Beaucoup de ses disciples vont le quitter. Restent les plus fidèles, que Jésus ne cherche pas à retenir, puisqu’il leur demande : « Voulez-vous partir, vous aussi ? ». Pierre, en leur nom, fait une des plus belles professions de foi.
Homélie de Vénuste.
Depuis le début de ce chapitre 6 de St Jean, nous avons suivi une argumentation serrée en crescendo. Jésus a multiplié les pains ; à partir de là, il tente de convaincre qu’il donne plus que la manne que les pères ont mangé au désert, qu’il est lui-même (lui seul) le pain descendu du ciel, le pain véritable, qu’il fait don de lui-même, en sa chair à manger et son sang à boire, condition sine qua non pour avoir la vraie vie, la vie éternelle. Or il avait été prédit que le Messie referait le miracle de la nourriture au désert. Avec le miracle des pains, les foules ne s’y trompent pas : c’est le miracle de la manne qui se renouvelle. Mais Jésus veut leur prouver qu’il est plus que Moïse qui ne fut qu’un intermédiaire quand les Hébreux ont eu une nourriture venue tout droit du ciel pendant 40 ans : ceux qui ont mangé la manne sont morts, ceux qui mangent la chair de Jésus et qui boivent son sang, eux, auront la vie éternelle.
Le drame est là : à mesure que le Christ évoluait dans son argumentation, l’auditoire au contraire trouvait ses propos intolérables et le quittait. On comprend bien que les adversaires de Jésus le quittent. Voilà que même les rangs de ses disciples s’éclaircissent. Des cinq mille hommes, il n’en reste que douze (c’est la première fois que l’évangéliste Jean utilise l’expression « Douze » pour désigner le cercle des intimes parmi les intimes). Le Christ a cherché à les convaincre, à se les attacher, rien à faire, son discours ne « cadre » pas avec leurs idées, leurs conceptions de la vie et de la religion. Jésus ne cherche pas le succès. Ce n’est pas un diplomate qui cherche à s’attirer des sympathies, quitte à modifier son discours. Il ne change rien à son enseignement, au contraire, il pousse très loin le bouchon, il tape sur le clou (quelques commentateurs trouvent même qu’il provoque). Loin de supplier « le petit reste » de ne pas l’abandonner, il les met au pied du mur, leur rend leur liberté : « Voulez-vous partir, vous aussi ? », une façon de dire : « je ne vous retiens pas, vous savez » ! Voici le dénouement de ce que les spécialistes appellent la « crise de Capharnaüm ». Nous sommes loin d’une conception « soft » de la foi qui ne veut choquer personne, soi-disant tolérante, ouverte, accueillante à tous. Jésus respecte la liberté des siens, mais leur parle clair au risque justement de les perdre. Il leur donne la liberté, ce n’est pas un gourou qui enchaîne. Le message de Jésus, il l’adresse aux foules, mais le christianisme n’est pas une religion de masses inconscientes (ce qui désespère ceux qui paniquent parce que les églises ne sont plus remplies comme dans le temps). On ne suit pas Jésus de façon grégaire, par habitude ou routine, par tradition ou folklore, on ne le suit pas parce qu’il fait des miracles ; on ne le suit pas pour remplir ses devoirs de dévotion. On le suit parce qu’on veut changer de vie, parce que sa parole exigeante nous retourne.
Voilà le moment critique, dans le sens positif du mot. Jésus a dû avoir quand même un pincement au cœur en voyant s’en aller beaucoup de ceux qui le suivaient avec sincérité et enthousiasme ; mais il s’est réjoui de voir rester les plus convaincus. C’est l’incontournable crise, dans le sens étymologique du mot, le moment des grands choix existentiels définitifs qui sont des engagements sans arrière-pensée, sans regret ni remords. Le moment était pour Jésus lui-même un grand tournant, puisque prend fin ce qu’on a appelé « le printemps de Galilée », c’est désormais le départ pour Jérusalem où il va mourir et ressusciter ; il veut savoir qui prend la route avec lui. Pour ses disciples, c’était aussi le moment de choisir de le quitter ou de le suivre… jusqu’à la croix : Jésus n’embrigade personne, il veut des hommes assez libres pour s’engager sur son chemin avec la lucidité et la claire vision de ce qui va se passer.
« A qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu » ! C’est Pierre qui parle, le plus spontané des Douze, leur porte-parole autorisé. Une des plus belles professions de foi ! « Nous croyons et nous savons », alors on reste. Les Douze n’avaient pas mieux compris que les autres, ils ont dû douter comme et avec les autres, mais Jésus est leur ami et la confiance remporte sur le doute. On sait que par faiblesse, ils vont abandonner Jésus au moment de la passion, Pierre va même le renier en disant trois fois qu’il ne connaît pas « cet » homme ! C’est que la vie chrétienne connaît toujours la tentation de tout balancer : face aux questions de notre société, aux railleries de l’entourage, aux abandons de ceux qui étaient nos modèles, à l’impuissance de changer quelque chose en nous ou autour de nous, aux scandales dans l’Eglise, etc. Comme Pierre, il y a des moments d’exaltation où, très sincères, nous jurons : même si les autres t’abandonnent, Seigneur, moi je ne t’abandonnerai jamais ! Et puis arrivent des moments où notre foi est à l’épreuve et la tentation trop forte de regarder en arrière : dans la maladie, le deuil, la souffrance, la nuit du doute… Quand tout va bien, on suit, mais sitôt que surgit une difficulté, c’est la crise de foi, la crise de confiance. Mais le doute fait passer d’une foi non réfléchie à une foi adulte, purifiée.
« Voulez-vous partir, vous aussi ? » Jésus se propose sans s’imposer. Il provoque des crises de foi en nous (gare à celui qui n’en a pas, c’est qu’il est trop sûr de lui-même et ne veut pas réfléchir sur sa démarche), il nous oblige à renouveler nos choix, à en approfondir les motivations pour une fidélité dans la longue durée, pour que nous passions de la foi reçue à la foi personnelle adulte. Il ne demande pas si nous croyons en son argumentation, si nous suivons son raisonnement, si nous entrons dans sa logique, si nous sommes d’accord avec sa conclusion. La question porte sur sa personne (non sur ses paroles), elle porte sur la relation qu’il a nouée avec nous. C’est une question de confiance et d’amitié. C’est la même question qu’il posera à Pierre après la résurrection : non pas « est-ce que tu crois ? », mais « est-ce que tu m’aimes ? » ; ce n’est pas une question d’adhésion intellectuelle, ce n’est pas d’abord une question de culte à rendre, c’est une disposition du cœur, un attachement, une confiance, un abandon de soi. Une alliance, une amitié, une fidélité.
« Celui qui mange ma chair et boit mon sang… » C’est à la fraction du pain, comme à Emmaüs, qu’on reconnaît Jésus et qu’il reconnaît ceux qui lui sont fidèles. C’est pourquoi l’eucharistie est au centre de la prière chrétienne, de la vie d’une communauté chrétienne. Il ne faut pas décrocher, vous qui restez fidèles à la célébration eucharistique, même si elle n’est pas célébrée tout à fait à votre goût, même si les chants ne sont pas ceux que vous souhaitez, même si le curé ne sait pas faire un bon sermon, même si le discours du pape semble intolérable, même si les liturgies ne semblent pas vivantes ou qu’elles ne sont plus « comme dans le temps »… même si… Le chrétien est-il celui qui va à la messe ? Oui, tant qu’il montre que rien ne peut lui faire rater la messe (combien de fois, la visite d’un ami ne devient-elle pas le prétexte de ne pas venir à la messe ? ou d’autres circonstances où délibérément nous faisons le choix de préférer autre chose à la messe…) Oui, tant qu’il vit ce qu’il célèbre. C’est plus vrai que jamais, de nos jours où on raille ceux qui sont fidèles à la célébration dominicale. Cependant nous qui y sommes fidèles, méfions-nous de l’accoutumance qui risque de nous faire perdre de vue ce que signifie réellement « manger la chair du Fils de l’homme et boire son sang ». Communier c’est plus que faire la file pour recevoir l’hostie. Communier, c’est se décider pour le Christ ; c’est « marcher avec lui », s’engager. Il est plus honnête de rester sur sa chaise tant qu’on ne se sent pas prêt pour le oui à Dieu, plutôt que de faire une communion qui n’engage à rien. Chaque eucharistie nous invite au choix. Quand le prêtre nous donne la sainte hostie et nous dit : « Le corps du Christ », et que nous répondons « Amen », sachons que cet Amen, ce oui est plus qu’un : « Je crois en la présence réelle » – il engage : « Amen, oui, Seigneur, je te laisse entrer dans ma vie, vers qui d’autre irais-je, toi seul as les paroles de la vie éternelle ». Une profession de foi qui est un serment de fidélité. Un engagement libre, sans réserve. C’est cela l’alliance. Une histoire d’amour. Même si l’Eglise nous déçoit : la quitter, c’est Le quitter, lui (le seul) qui a les paroles de la vie éternelle !
Donne-nous la foi de Pierre, Seigneur, pour te redire notre foi, notre confiance, notre amour, notre fidélité. Le plus difficile n’est pas tellement de faire le choix, c’est surtout de rester fidèle, de persévérer. « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Jésus demande pourquoi chacun a tendance à partir, à le quitter. Pourquoi tout laisser tomber quand c’est justement le moment de ton engagement, quand tu dis que tu as une meilleure idée que les autres… Quand on aime et si on l’aime vraiment, on prend la main qu’il nous tend. Croire, c’est comme dans le mariage : dire oui, c’est engager toute sa vie, non parce qu’on est sûr de soi, mais sûr de l’Autre… Un acte de foi en l’Autre pour faire route ensemble, même si intellectuellement on ne comprend pas tout. Le cœur y est, qui a ses raisons que la raison ne connaît pas. Voulez-vous me suivre jusqu’à manger mon corps et boire mon sang ? Beaucoup préfèrent rester chez eux. Mais toi ? Suivre les foules ou faire le choix fidèle de ne suivre que le Christ ?
Commentaire de Père Jean.
En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter où il était auparavant !…C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croient pas, et celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez –vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Le discours de Jésus sur le Pain de Vie : déjà beaucoup de disciples de Jésus de son temps le disent sclérosé. « Qui peut l’entendre ? » Et ils cessèrent de l’accompagner. Et de notre temps ? Je reçois la remarque de quelqu’un : « Texte difficile à intégrer : manger le corps et boire le sang : pas étonnant que les chrétiens des premiers siècles étaient dits êtres des ‘anthropophages, mangeurs d’hommes ‘! Et les chrétiens de 2021 ? Ils ont mal à y voir clair dans ce discours…
Oui, c’est vrai, nous sommes d’une autre culture, celle du cartésianisme : ‘je pense (la raison), donc je suis’, ‘je sais (la science), donc je suis’ : le soi-disant réalisme, qui risque de conduire à un matérialisme, celui de l’avoir, du savoir et du pouvoir (ils ont tout, ils savent tout, ils peuvent tout), ils donnent la ‘définition’ (ce qui est fini, clos !) à tout . Par contre la culture des juifs, telle celle de Jésus, est le symbolisme : (son étymologie : deux choses jetées ensemble) : il y a le signe et le signifié. Tel le signe où Jésus multiplie les pains (la matérialité), et la signification (la réalité) est qu’il nourrit la foule. L’adage juif aurait pu être : je crois (avec la foi d’Abraham), donc je suis. Pas de preuves pour la foi, mais du vécu qui nous fait vivre. Le symbole ne ‘définit’ pas, l’interprétation en reste ouverte. Les paraboles sont symboliques, les récits symboliques, les discours symboliques : derrière l’énoncé se cache et se révèle quelque chose qui nous fait vivre. Ainsi le symbole du pain que l’on gagne à la sueur de son front pour gagner sa vie. Lisons le discours sur le Pain de Vie, Il y a une progression dans la révélation du ‘Pain de Vie’
Prélude : A partir de cinq pains qu’un adolescent lui met dans les mains, Jésus va nourrir une foule qu’il a vu affamée, affamée d’être reconnue dans leur dignité. Pain en abondance et surplus pour les absents !
1.**Il en va de deux nourritures :* l’une en pure perte (celle que nous prenons pour ‘momentanément’ nourrir notre corps), *et l’autre, la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera, Lui que le Père a envoyé et marqué de son sceau. La faim corporelle peut être supprimée pour un temps par la nourriture , l’autre nourriture supprimera toute faim, la présence du Seigneur étant toujours garantie. La foule a mal compris : que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? Jésus répond : « Il n’y a qu’une œuvre : celle de croire en celui que le Père a envoyé » Croire sera le pain
2. **« Quel signe vas-tu faire pour que nous voyions et te croyions ? Nos pères ont mangé la manne de Moïse ! » Jésus de rétorquer « Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain, Dieu vous donnera le véritable pain du ciel : le pain de Dieu est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde. » Seigneur donne-nous toujours de ce pain-là. Présage de celui, descendu du ciel pour nous nourrir durablemen.t
3.** Tous ceux que le Père me donne, viendront à moi. Je suis venu pour faire la volonté de Celui qui m’a envoyé. Elle est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, et que je les ressuscite au dernier Jour. La volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en Lui ait la vie éternelle. ’Pas de pain perdu..Esquisse de notre destinée : que nous vivions de la vie de Dieu, nous en lui et lui en nous.
4. **Récrimination du peuple : il est le fils de Joseph : comment peut-il dire :’Je suis descendu du ciel’ ? Jésus répond : « Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire pas, et moi je le ressusciterai au dernier Jour. Quiconque qui a entendu le Père et reçu son enseignement, vient à moi. Jamais personne n’a vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu. Moi je suis le pain de la Vie. Celui qui en mange ne mourra jamais et vivra toujours .L’identité de Jésus : il nous nourrit pour que nous ne mourions
5.** Le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour la vie du monde. Le pain donné devient la chair dans toute sa vulnérabilité certes, mais aussi dans son être le plus profond, nourriture pour le monde, afin que ce monde vive : lui un don gratuit : pas une récompense, toutefois un don à accueillir.
6.** Discussion entre eux : ‘Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ?’ Jésus insiste : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie. Chair et sang associés comme la faim et la soif, le manger et le boire. Sa chair, son corps est tout lui-même, dont la vie apparait dans le sang versé en signe de vie, préfiguré par le sacrifice de Moïse au pied du Sinai
7.**Car ma chair est vraie nourriture et mon sang vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mangera vivra par moi. Bien différent de celui que vos pères ont mangé : eux ils sont morts ! Celui qui mangera du pain que voici (Jésus dira ; ‘Ceci est mon corps pour vous) , vivra pour l’éternité. ‘Vraie’(en grec inoubliable)‘nourriture parce que rencontre . Vivre ‘par’ est en transparence‘dia’)
***Conclusion : « Allez-vous aussi partir ? » Réponse de Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons et nous savons (de foi) que tu es le Saint de Dieu .
*** Une parole de vie, non pas la vie matérielle du corps, tel ‘bios’, mais la ‘zoè’ qui est partage de la vie de Dieu animée par l’Esprit. Beaucoup sont scandalisés : ils trébuchent sur ces paroles de Jésus, car ils entendent cela dans la matérialité qu’est le signe, alors que la réalité est la signification. La chair qui est son corps, tout lui, par lequel Jésus a montré qui est le Père par ses paroles , son regard, son écoute, la main tendue, sa démarche et son cœur : c’est le signifié. Le sang versé par lui et bu par nous, est signe de vie, la mort de Jésus montrant jusqu’où va le volonté de Dieu ; pour Dieu elle est source de vie pour tous les hommes. Jésus parle de la résurrection au dernier jour (en grec eschatos : ultime) jour qui révèle la signification ‘ultime’ du désir du Père. Voir le pain de vie et le manger, c’est voir le désir ultime, final du Père qui est que nous vivions en partageant sa vie ; lorsque nous le mangeons (prenons à nous), nous nous assimilons à lui et ainsi nous le ‘digérons’ afin de nourrir le corps du Christ qu’est l’humanité sauvée
*** Reste le problème comment, dans la culture qui est la nôtre, annoncer aux gens que nous côtoyons, cette signification ultime du sens de notre existence selon notre foi, dont témoigne le Pain de Vie ? Deux alternatives : 1. Comme aujourd’hui faire entrer les jeunes et moins jeunes dans ce regard de foi profonde en la valeur fondamentale de ce qu’est le symbole (alors que ce mot est souvent compris comme pas réel) de la foi, toujours don de Dieu mais à accueillir dans un mouvement de conversion ; cela apparaîtra comme un effort intellectuel réservé à certains, ce qui est à l’opposé de la volonté du Père . 2. Trouver les mots, les gestes de la culture d’aujourd’hui, qui, sans porter atteinte au message chrétien contenu dans l’évangile, pourront toucher les ‘tripes’ de la nouvelle génération ?
21°t.o.-b Jean 6, 60 – 69