Ezéchiel 2, 2-5 : « … qu’ils écoutent ou qu’ils s’y refusent, ils sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux. » Il ne s’agit pas d’une menace, mais d’un message d’espérance et d’une révélation de la patience de Dieu : rien ne l’arrête dans sa bonté pour les hommes, pas même leur cœur obstiné dont ils font montre à travers toute l’histoire des relations de Dieu avec eux, histoire traversée tout le temps par l’incroyance et le refus, l’infidélité et l’ingratitude. Le prophète ne doit pas se faire d’illusions sur les difficultés de son mandat, mais il doit annoncer que, du côté de Dieu, le dialogue subsiste, l’alliance n’est pas totalement rompue.

2 Corinthiens 12, 7-10 : Paul a connu, dans son ministère, beaucoup d’épreuves, d’humiliations, d’oppositions… de la part de son auditoire et des « faux frères » ; il a  également mesuré ses limites, ses faiblesses, ses incapacités. Et à travers tout cela, il a fait une découverte décisive : lorsqu’il est faible, c’est alors qu’il est fort ; c’est dans le vide, dans l’abîme, devant l’échec cuisant (selon les hommes) que la puissance de Dieu donne toute sa mesure. La faiblesse de Dieu est plus forte que la force des hommes. C’est le mystère de la Croix : les hommes pensaient échec et mat, et pourtant, c’est alors que la puissance de la résurrection fait son œuvre. Le tout est de laisser la puissance de Dieu agir, après tout c’est son œuvre. « Ma grâce te suffit… »

Marc 6, 1-6 : « qui est-il ? », « d’où cela lui vient-il ? », ce sont les questions qui ponctuent l’évangile de Marc avec différentes professions de foi. Les gens de Nazareth passent de la surprise au refus pur et simple. Ils sont « choqués », parce que braqués sur l’état civil de Jésus, son passé, son métier ; ils n’admettent pas qu’il soit autre que le Jésus qu’ils ont toujours connu ( ?) ni qu’il fasse autre chose que ce qu’il a toujours fait au milieu d’eux (le charpentier du village). Devant le manque de foi, Jésus change de projet, il se tourne vers les villages d’alentour. Terrible pouvoir que Dieu a donné à l’homme en lui donnant la liberté (dont ce dernier use et abuse) : Dieu ne peut rien faire sans l’accord de l’homme, il respecte (trop) notre liberté.

Homélie de Vénuste.

La lecture continue de l’évangile de Marc nous donne l’occasion de prendre connaissance de la diversité des situations auxquelles Jésus a dû faire face : le 13°dimanche du T.O. nous fait lire que la foule était compacte à le suivre, un très grand succès de foule, tellement qu’on l’écrasait. Aujourd’hui c’est plutôt un échec retentissant qui, plus est, a lieu chez lui au village d’origine, si bien qu’il crée amèrement le proverbe : « un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison ».

Jésus revient sur son lieu d’enfance. Le jour du sabbat, il fait la lecture des Saintes Ecritures et se mit à enseigner : rien d’extraordinaire, tout adulte masculin âgé de 12 ans (âge de la majorité chez les Juifs à l’époque) pouvait lire et commenter les Ecritures à la synagogue (les prêtres n’officiaient qu’au temple à Jérusalem). Il y a quand même quelque chose qui étonne les auditeurs : on ne lui connaissait pas « cette sagesse », ni ce pouvoir de faire des miracles. Ailleurs aussi, dans toutes les localités où Jésus passait, on était dans l’étonnement et la question qui revenait sans cesse sur les lèvres et dans les cœurs, c’était : qui est-il donc ? Qui est-il donc pour parler avec autorité et pas comme les scribes ? Qui est-il donc pour opérer ces miracles ? Même les puissances du vent et de la mer lui obéissent !

L’étonnement des gens de Nazareth n’est pas le même. Autant, partout ailleurs, on cherchait à aller plus loin dans la connaissance de Jésus, autant à Nazareth on se bloque, on se ferme parce qu’on croit le connaître. Ils le connaissent trop bien, le charpentier, le fils de Marie (curieuse façon de le nommer, parce que les Juifs, comme beaucoup d’autres peuples, aiment nommer les personnes par le père, et non par la mère). Parmi eux, il y a ses clients de jadis qui lui ont commandé des portes et pour qui il a réparé un toit. Il y a parmi eux ceux de sa génération qui ont joué dans la boue avec lui pendant leur enfance et qui plus tard ont été avec lui à l’école de la synagogue… Ils ont un lien de parenté avec lui ou alors ils sont ses proches par alliance ou par voisinage : trop proche, trop simple pour les siens. Ils le connaissent trop bien et c’est ce qui fait qu’ils sont « scandalisés » à cause de lui (le mot scandale signifie buter contre un obstacle qui empêche d’avancer plus loin, ou contre une pierre qui fait tomber). Leur étonnement est un refus : ils ne veulent pas qu’il soit autre que le Jésus qu’ils connaissaient. Mais enfin, pour qui se prend-il ! On n’aime pas trop celui qui se place au-dessus des autres et prétend les « enseigner », leur faire la leçon. Nous savons par d’autres textes évangéliques, qu’une fois, en entendant parler de ce qu’il disait et de ce qu’il faisait, sa famille était accourue pour le ramener de force à la maison, parce qu’elle disait qu’il « était hors de lui », qu’il devenait fou. Il y a toujours eu incompréhension et malentendu entre Jésus et sa famille. Jésus s’en étonne, il en est attristé et indigné ; il claque la porte carrément, pour aller ailleurs. Il va se faire une nouvelle famille : un jour, on vient lui dire que sa famille le cherche, alors lui, montrant le cercle de ses disciples, il dit : ma mère, mes frères et mes sœurs, ce sont ceux qui écoutent ma parole et qui la mettent en pratique.

Essayons de comprendre le malentendu des gens de Nazareth, la pierre contre laquelle ils ont buté, parce que nous risquons de nous retrouver dans le même cas. On n’aime pas que quelqu’un sorte des rangs, ça fait désordre, les gens qui se « singularisent » au lieu de faire comme tout le monde, comme on a toujours fait. C’est ainsi que les génies sont toujours incompris et les hommages (plaques commémoratives, noms donnés à des rues), c’est souvent post mortem ou alors à l’étranger : la vedette locale commence à être appréciée souvent loin de chez elle d’abord et par après, son village et ceux qui ont usé les culottes avec lui à l’école l’accueillent en héros national, tout en lui disant qu’il reste quand même l’enfant du pays, qu’il ne doit pas oublier ce qu’il fut (sous-entendu on s’en fout de ce qu’il est maintenant, ça c’est pour les autres). C’est ce qui s’est passé pour Jésus : au lieu de se réjouir du succès des foules qu’il recueille, les gens de Nazareth lui rappellent qu’il n’est « que » le fils du charpentier pour eux. Refus obstiné de ce qu’il est devenu depuis. Pas question de le reconnaître comme l’envoyé de Dieu, alors que les foules avaient perçu un mystère en lui, qu’ils étaient arrivés à un niveau où la question était de savoir s’il n’est pas un prophète ou « le » prophète, et que même Hérode s’interrogeait à son propos. Pourtant les habitants de Nazareth n’étaient pas moins religieux et moins « pratiquants » que les autres. Mais voilà, ils ont développé un blocage assez symptomatique. Pour eux, Jésus, comme tout le monde, c’est un métier, une fiche d’état civil, un cadre familial, point à la ligne. Trop connu pour être reconnu.

Devant ce refus obstiné, face à l’échec, l’évangéliste nous dit que Jésus s’étonna de leur manque de foi, qu’ « il ne pouvait accomplir aucun miracle », mais qu’ « il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains ». Il n’accomplit aucun miracle, mais quand même il guérit quelques malades ! Il y a là une distinction énorme entre miracle et guérisons. On a tendance à les confondre : une guérison est déjà un miracle, car ce n’est pas de la médecine. Les guérisseurs opèrent des guérisons sans recourir à la médecine « classique ». Or Jésus ne fait ni le guérisseur ni de médecine parallèle, ce n’est pas là qu’il faut chercher la différence. Celle-ci réside dans le fait mis en évidence surtout par l’évangéliste Jean : le miracle est un « signe », il révèle l’identité du Christ qui est la main de Dieu qui agit ; s’il fait des miracles, c’est pour se faire « reconnaître » dans la foi, comme l’Envoyé de Dieu, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous. Le miraculé ne recouvre pas la santé uniquement, il retrouve la foi. Or à Nazareth où le blocage est volontaire et obstiné, pas moyen de faire de miracle. Mais comme Jésus fait toujours le bien partout où il passe, il opère des guérisons mais vidées de toute signification essentielle messianique ; ces guérisons n’aboutissent pas à « reconnaître », à rencontrer le Jésus de la foi. Comme quoi le miracle n’est pas suffisant pour donner la foi : c’est faire fausse route que de demander des miracles pour croire.

Ne tirons pas trop vite sur les gens de Nazareth parce que très souvent, nous avons le même refus obstiné, le même (préjugé, a priori) réflexe d’affirmer péremptoirement : « on connaît ». Par le baptême, nous sommes de la famille, de la parenté, de la maison de Jésus, nous sommes ses frères et sœurs. Tellement que nous connaissons ou croyons bien connaître son enseignement. Tellement que nous sommes habitués au Christ que nous ne le voyons plus avec des yeux neufs, alors qu’il est toujours l’Autre. Nous sommes « installés », ancrés dans nos habitudes, dans nos idées où manque la lumière de la foi. Nous ne prêtons pas notre oreille au prophète (le prophète n’est pas celui qui prédit et annonce l’avenir, mais celui qui nous ouvre les yeux sur le présent, celui qui dénonce, au nom de Dieu, l’infidélité et le péché, celui qui appelle à la conversion). Nous supportons mal la critique et le reproche, surtout dans la bouche d’un proche. Dur, dur, d’accueillir une parole qui ébranle nos certitudes, bouscule nos habitudes et dénonce notre bonne conscience. Pas question de prêter l’oreille à celui qui nous propose un chemin différent. Nous en sommes arrivés à banaliser tant de choses, tout en restant religieux pratiquants. Nous avons comme neutralisé le Seigneur tellement qu’il ne sait plus faire de miracles. Nous l’avons enfermé dans nos idées préconçues. Nous ne savons plus percevoir sa voix qui passe souvent par notre entourage : une observation que fait le conjoint, une question posée par un enfant, une réaction du voisinage. Si nous restons à l’écoute, le Seigneur nous surprendra. L’aujourd’hui de Dieu ! Au-delà du cadre rassurant du déjà connu, restons ouverts à la nouveauté de Dieu.

Alors il y a la question de l’échec de l’évangélisation. Quel avenir pour l’Eglise ? Nous pouvons nous poser la question, nous devons même. Jésus lui-même a connu un échec cuisant, surtout à Nazareth où il avait grandi. Mais sa Bonne Nouvelle a couvert toute la terre. Nous pouvons donc douter de nos choix, de nos méthodes, de nos capacités… mais ne jamais douter de Dieu. Si ce n’avait été qu’une œuvre humaine, l’Eglise aurait sombré depuis longtemps : Dieu a pris le risque de laisser à l’homme la liberté de dire non. Elle a de l’avenir cependant, malgré les échecs apparents et les refus fréquents, parce qu’œuvre de Dieu ! Son amour arrivera à convaincre (sans contraindre), quand et ceux chez qui on s’y attend le moins.

Commentaire de Père Jean.

En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors, Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.

Marc que veut-il nous dire en relatant cet événement de la venue de Jésus à Nazareth ? Que voulait-il dire à sa communauté chrétienne des années 70 de notre ère, principalement composée d’anciens païens, mais aussi d’anciens juifs ? Regardons d’abord comment il nous raconte l’événement.

Marc nous fait remarquer que Jésus entend aller dans son pays d’origine, littéralement le pays de ses pères. Mais il se fait accompagner par ses disciples qui seront appelés à être les témoins privilégiés du parcours de Jésus dans sa vie publique. Ici il est question que Jésus enseigne dans la synagogue de Nazareth le jour du sabbat, mais Marc n’explicite pas la teneur de l’enseignement. La réaction de l’assemblée est toutefois notée : ils sont étonnés. C’est que l’enseignement est ‘hors du ton’, le ton habituel des prédicateurs dans les synagogues. En d’autres lieux que Nazareth il est dit que pour l’assemblée Jésus a de ‘l’autorité’, ce qui veut dire qu’il marque son auditoire parce que Jésus fait grandir dans la foi ceux qui l’écoutent, et non pas en ressassant le ‘catéchisme’ des rites et de la morale si chers aux prédicateurs habituels.

Ici à Nazareth, aussitôt trois questions sont posées : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée ?  Et ces grands miracles (en grec dynamismes) qui se réalisent par ses mains ? Qui est-il donc ? ‘Nous le connaissons comme le charpentier, le fils de Marie, et le nom de ses frères parmi nous ainsi que ses sœurs ! Un tas de souvenirs qu’on a en commun avec lui depuis sa notre enfance, qui sont évoqués par cette énumération de leur connaissance de Jésus. Si bien qu’on se méfie de sa façon de vivre, alors qu’il n’y a pas si longtemps qu’il  a quitté Nazareth.  Fini l’étonnement ‘le hors du ton’ de son enseignement, à présent ils sont choqués, en grec scandalisés (ils trébuchent  sur cette pierre d’achoppement qu’on appelle le scandale). Jésus leur rétorque,  en citant sans doute un dicton issu de l’expérience religieuse du peuple d’Israël : ‘Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison’. A Jésus maintenant de s’étonner de leur manque de foi : foi, confiance en lui, Jésus, alors qu’il vient parler au nom de Dieu (en grec prophète)’. La conséquence est qu’il ne pouvait (en grec :n’avait pas le dynamisme) d’opérer  aucun miracle (en grec un geste dynamique),  car le miracle ne peut être perçu  comme tel, comme un geste dynamique (qui est dans la Bible l’attribut de l’Esprit Saint)a que pour autant que le croyant y voit l’Esprit à l’oeuvre. Prix de consolation : il y aura eu l’un ou l‘autre qui ne veuille pas participer à ce rejet de tous si bien que quelques malades auront été guéris par l’ imposition des mains de Jésus. La fin du récit : Jésus quitte Nazareth pour aller dans les villages voisins, le passage par Nazareth aura été un fiasco ?. Le fond de l’affaire : les concitoyens de Jésus qu’ils connaissent familièrement ne peuvent pas voir en lui un prophète venant de la part de Dieu, la proximité trop familière et vérifiable les empêchant de croire. D’où cela lui vient-il ? Si pas de Dieu qui d’après eux ne peut se manifester en l’homme Jésus leur simple concitoyen, alors quoi d’une  autre supercherie ?

Je reviens à la question pourquoi Marc s’est-il souvenu de cette visite de Jésus à Nazareth pour en faire par à sa communauté des années 70 .

L’évangile a été écrit avant tout pour la communauté chrétienne de Marc (et par-delà, la nôtre) : Y voit-il en elle aussi surgir un phénomène de rejet par d’aucuns ? La communauté est issue sans doute par la plupart de milieu  grec mais d’autres de milieu juif. Les Judéo-chrétiens  par révélation gratuite croient en un Dieu unique  se révèlant dans une histoire dite sainte ; pour les greco-chrétiens marqués par la philosophie grecque, où la raison (le logos) en arrive à savoir que Dieu est unique avec tous les attributs son éternité, son ubiquité, son impassibilité, son immuabilité et tant d’autres. Tous sont devenus chrétiens mais leur regard sur Jésus risque d’être entaché par leur éducation philosophique qui leur est familière. Jésus est-il vraiment Dieu  alors qu’il est un  homme ? Si Jésus est vraiment homme, comment peut-il être Dieu ?  Dans les communautés chrétiennes il y a eu dès le début des tendances hérétiques à rejeter l’incarnation de Jésus Dieu fait homme, c’est-à-dire Dieu qui en Jésus prend chair pour partager toutes nos faiblesses, hormis le péché, lui qui est mort pour nous et ressuscité pour nous. Dieu si proche des hommes qu’il nous côtoie en Jésus ! D’aucuns risquaient de mettre en doute la divinité de Jésus, d’autres sa réelle humanité. Pour les habitants de Nazareth du ‘vivant’ de Jésus la question était : est-il un prophète de Dieu ou un concitoyen qu’ils ont fréquenté dans la vie de tous les jours. L’avertissement de Marc pourrait être que si Jésus ne trouve pas la foi en Lui, il ira ailleurs dans d’autres villages, dans d’autres communautés qui, par le martyre enduré lors des persécutions sanglantes, ont témoigné de la foi en Jésus Fils de Dieu et Fils des hommes. D’ailleurs une trop grande ‘familiarité’ avec Jésus pourrait coïncider avec le danger de mettre Jésus à leur service. Ce parallélisme entre les deux situations, espérait Marc, allait faire réfléchir les dissidents.

Ce récit vient aussi bien à propos dans le cadre de toutes les périodes houleuses que l’Eglise a pu connaître au cours de son existence. Entre autres la nôtre : quel bon côté choisir ! Pour les chrétiens férus de la tradition, le bon côté est le maintien, tel quel, de la croyancesoi-disant de toujours’, en fait tel que vécue dès notre enfance, sans tenir compte du monde dans lequel nous vivons : la modernité a fait évoluer la culture, qui marque notre environnement. Pour d’autres le danger est de croire que l’écoute sans réserve aucune de la modernité tient le bon bout si on veut que l’Eglise ait un avenir. Le cardinal De Kesel vient d’écrire un livre dont le titre est : Foi et Religion dans une société moderne. Un livre où il expose clairement le danger d’un conservatisme (on a toujours fait comme cela, tels que les rites et la morale  surchargée de normes ‘traditionnelles’ au cours des âges) et et le danger d’un attachement excessif à tenir les thèses ‘modernes’ sans discernement.

 ***La Foi est une attitude de confiance en Dieu qui se révèle aux hommes en proposant une voie de bonheur sans l’imposer : Dieu nous a créés libres : pas de preuves types scientifiques, mais quand on s’engage sur cette voie, l’homme expérimente en son vécu un comportement qui le mène à l’épanouissement véritable de sa personne : il y trouve sérénité et joie à l’écoute du Dieu qui est Amour.

***La Religion  est une vertu humaine par laquelle l’homme lui-même  ‘relit’ son existence pour y donner sens en ‘reliant’ les dispositions relationnelles de celle-ci dans une harmonie qui lui parait la bonne (relation avec les autres, relation avec l’univers qui est à sa disposition, relation avec soi-même, ainsi relation avec l’Etre suprême si il estime avoir besoin de recourir à cette dernière). Le drame est que la foi soit mise en veilleuse – on en garde les ‘mots’-  mais en altérant leurs sens ; la foi tend à disparaître sans se l’avouer. Danger qu’on se maintienne au niveau seulement d’une réflexion rationnelle humaine. Le choix entre religion et foi est déjà celui qui s’est présenté aux habitants de Nazareth. Ouverture au Dieu personnel qui se révèle en Jésus ou bien au seul lien utile de notre ‘parenté avec lui et pour soi. 

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