Depuis 2020, avec les différentes crises, la pandémie de Covid 19 et autres maladies, les guerres et leurs conséquences au niveau économique et sociétal, beaucoup d’hommes et de femmes s’interrogent sur l’avenir du monde, l’héritage social à léguer aux jeunes générations. Nous sommes entre optimisme et pessimisme.
Face à un monde qui bouge avec ses 10 milliard d’habitants en 2050, il est tout à fait normal de s’interroger. Quelle est la place de Dieu dans nos doutes et nos assurances ? Comme dit le psalmiste : Où est-il notre Dieu ? Notre Dieu n’est pas absent dans nos interrogations, il n’est pas absent dans ce monde qui bouge, dans ce monde qui se questionne et qui questionne. Dieu peut-il abandonner sa création ? Le Créateur peut-il oublier ses créatures ? Le Dieu bon peut-il fuir ce qu’il a créé avec amour ?
Dans le livre de la Genèse, l’auteur affirme que Dieu, après avoir créé le monde, se reposa le septième jour (Gn 2,3). Ce repos peut être considéré comme une absence par certains, qui en profiteront pour agir dans le monde comme si le Créateur était mort ou en le mettant entre parenthèses. On peut voir dans ce parricide une chance, une opportunité pour l’homme de s’affirmer et d’affirmer une liberté sans limite, mais aussi d’être plus responsable. D’autres par contre comprennent ce repos non pas comme une absence radicale. Oui, ce repos que j’appelle « Absence-Présence », ne doit pas être considéré comme la mort de Dieu et le « Vive l’homme seul ». Dieu responsabilise l’homme en lui confiant sa création.
Mais étant donné que l’homme lui-même est une créature donc est limité (ce que souvent l’on oublie), Dieu est là pour l’accompagner dans sa gestion de la création. Dieu est là comme notre boussole, notre Référent, celui qui est la Source et la Fin. C’est en ce sens qu’aujourd’hui encore, sa parole est d’actualité pour nous rappeler que le monde n’est pas notre chose, l’autre n’est pas notre créature pour qu’on le supprime, pour qu’on ait droit de vie ou de mort sur lui au nom de nos visions économique, sociale, anthropologique et politique. C’est cela aussi la mission des chrétiens, la présence des
chrétiens dans le monde. Notre présence et notre témoignage rappellent aux décideurs qu’ils ne sont pas créateurs, qu’ils font partie du créé. C’est aussi cela l’évangélisation. C’est en ce sens qu’il faut comprendre ce que dit Jésus quand il parle de la présence du Royaume des cieux comme d’une graine de moutarde, d’un levain, et quand il compare le chrétien à une lumière et au sel. Chaque chrétien est donc une parole d’assurance, d’espérance et de prophétisme dans notre monde d’aujourd’hui. C’est ce message qui doit nous animer quand nous nous posons cette question :
« Chrétien, qui suis-je dans ce monde d’aujourd’hui ? »
Père Marius
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