« La fête de la chandeleur avait, avant la réforme liturgique suite au Concile, un autre nom : c’était la Présentation de Marie au Temple ; depuis le concile il s’agit de la présentation de Jésus au Temple. Le regard porte à présent sur l’enfant présenté à son Père, comme tout garçon premier-né juif, afin qu’il sache que Dieu l’attend pour assurer la pérennité du peuple juif. Autrefois la fête était présentée comme une fête mariale, car il s’agissait de la purification de la jeune maman celle qui vient d’accoucher, purification connue dans la Loi, la présence de l’enfant n’était pas requise.  Curieusement Luc, en grec, parle de ‘leur purification’, ayant fait un amalgame de deux célébrations, l’une, la présentation de l’enfant selon la loi, et la purification de la mère de l’enfant. Enigme donc : ‘leur’ purifications : celle de Marie et de Joseph ? On emploie normalement le pronom ‘leur’ pour signifier les personnes qui précèdent dans le récit, ici les bergers ! Leur purification serait donc la purification de l’humanité, les bergers étant ceux qui représentent celle-ci lors de l’annonce par l’ange.

Pourquoi la chandeleur, pourquoi la bénédiction des cierges. ? Le cœur de ce récit est la présence de Siméon, l’homme de l’ancien testament bien présent au Temple, un patriarche. Sa prophétie désigne l’enfant qu’il prend dans les bras pour ‘prédire l’avenir de Jésus’ : « Maintenant, Maître, c’est en paix, comme tu l’as dit, que tu renvoies ton serviteur. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé face à tous les peuples : ‘lumière pour la révélation aux païens, et gloire d’Israël ton peuple’ « . En ce jour nous recevons un cierge à allumer pour dire notre foi en la lumière (souvenons-nous que dans Genèse 1, la création commence le premier jour par la parole du Créateur : lumière, sois ! et la lumière fut. Pour les païens que nous sommes, nous voici éclairés par cet enfant, l’éclairage est celui du chemin à suivre. En même temps Siméon pense à son peuple juif et dit que Israël connaît par la venue de l’enfant la gloire de Dieu (la gloire n’étant pas la ‘gloriole’), mais ce qui est important pour Dieu, est qu’il réalise la volonté du Père, de manifester l’amour indicible de Dieu pour l’humanité toute entière. Ce jour-ci nous sommes invités à avoir dans la main la lumière qu’est Jésus, lui qui adulte dira qu’il est la lumière du monde. Aujourd’hui c’est comme une anticipation de plénitude de notre foi. Bien sûr sachant que Marie est là pour être aussi notre médiatrice, elle qui connaîtra le glaive qui transpercera son cœur, comme le dit Siméon »

Père Jean,

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