Le village de Nouesom-lez-Glizz se préparait pour une grande fête, afin d’accueillir Jésus. Certains se mirent ensemble pour apprendre des chants à plusieurs voix, et répétèrent joyeusement pour leur participation. Et vraiment, c’était beau.D’autres recherchèrent fleurs et branchages pour décorer leurs maisons et les rues. Les jardins s’ouvrirent à foison pour offrir tout ce qu’il fallait. Avec goût, des artistes se proposèrent pour arranger tout cela. Et vraiment, c’était beau.Des femmes préparèrent légumes, viandes et desserts, en grande quantité, afin que chacun puisse se sentir à la fête et accueillir dignement celui qui allait venir. Ce serait un régal ! C’était vraiment beau de voir toute cette générosité !Certains, doués pour l’expression, la poésie, touchés par les gestes et les paroles de Jésus, se mirent à l’œuvre pour exprimer en textes, prière, poèmes, combien ils étaient remués et interpellés par son action, sa parole, sa présence parmi eux. Et vraiment, c’était vrai et beau, toute cette créativité du cœur !Des enfants préparaient des saynètes. Leurs mains malhabiles s’affairaient à fabriquer des collages et des dessins. C’était beau de voir leur implication et leur imagination.Ainsi, tout le village se préparait dignement à fêter le Seigneur. L’atmosphère était joyeuse et impatiente.

Les notables arrivèrent les uns après les autres, chacun ayant son nom sur un siège réservé devant la tribune. Le préfet lui aussi se présenta enfin et ne vit pas tout ce que les villageois avaient préparé pour la fête. Préoccupé de ce qu’il allait dire, de son rôle, il passa entre les fleurs, les chants, les cuissons, les poèmes sans rien voir ni entendre.C’était lui la plus haute instance du jour, c’est à lui qu’incombait la direction de la fête et le soin du discours d’accueil à Jésus. N’avaitil pas été élu ?Il avait plusieurs pages en main, redressa ses décorations d’une pichenette, sortit son peigne pour corriger les effets du vent léger. Il monta à la tribune, et prit le micro quand Jésus fut arrivé et assis près de lui.Son discours dura longtemps… Les jambes faiblissaient, les plats refroidissaient, les fleurs commençaient à faner… les enfants, les poètes, les artistes, les choristes étaient là, à attendre leur tour… Sans un mot, Jésus quitta son fauteuil doré à côté du préfet, et descendit de l’estrade. Il franchit les premiers rangs des notables, et se dirigea vers le groupe des choristes qui aussitôt entonnèrent le chant de bienvenue et les hymnes répétés avec amour. Il écouta et complimenta les choristes pour leur prestation. Et ça, c’était vraiment un cadeau !Il parcourut ensuite les rues du village, admira les décorations, huma les fleurs, félicita les artistes pour leur art et leur imagination. Et ça, cela leur fit vraiment plaisir : quel cadeau !Il se dirigea ensuite vers la salle de fête et son buffet somptueux : il goûta, apprécia, loua les cuisinières ; elles rougirent encore plus

sous le compliment : leur peine et leur générosité était reconnue :quel cadeau !Enfin, il s’assit, et écouta chacun parler avec son cœur, lui réciter un poème, lui exprimer une prière, lui dire combien il était heureux de l’accueillir en ce jour. Et Jésus se tut, resta songeur, avec un doux sourire… Vraiment, quel beau cadeau il recevait !Après un moment, Jésus se leva, et dit : « Vraiment, je vous le dis, aujourd’hui, le Royaume des Cieux s’est approché de ce lieu. Heureux êtes-vous qui vivez pour votre village, faites tant pour le rendre chaleureux et vivant, inventez, créez, participez. Grande est ma joie d’être venu ici en ce jour. Et voici que je serai toujours parmi vous pour vous inspirer et vous guider. »Un seul cri monta de la foule : « Qu’il en soit ainsi ! Alléluia ! »

Nouvelle écrite par Christiane


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