Mon « Allah ô akbar » doux murmure provenant du cœur qu’on ne peut entendre mais tellement plus vrai que celui utilisé pour détruire.
« Allah ô akbar » pour l’amour que je porte au plat pays qui est le mien ainsi qu’au royaume chérifien.
« Allah ô akbar » pour la beauté, pour l’art, pour cette œuvre qui dégage une émotion si forte, qu’elle ferait fondre en larmes le plus glacial des cœurs.
« Allah ô akbar » pour toute cette diversité, ces cultures, ces croyances, ces gens avec lesquels on discute, on échange et on accepte qu’en fin de compte, chacun détient sa vérité, dans un esprit de fraternité.
« Allah ô akbar » lorsqu’on réprouve la violence et qu’on œuvre pour la paix et l’amitié entre les peuples.
« Allah ô akbar » lorsque je souris et je tends la main à toi le juif, l’athée ou le chrétien.
« Allah ô akbar » pour ceux qui ont compris que Dieu est amour. Et que le salut de l’homme ne viendra qu’à travers cette force universelle exprimée pour son prochain.
« Allah ô akbar » pour toi Loubna mon amour, et pour toutes les victimes qui vivront à jamais dans nos cœurs et nos mémoires.
L’auteur de ce poème publié dans « La Libre » le 20 mai 2016 est Mohamed El Bachiri; son épouse, Loubna Lafquiri, a été tuée dans le métro à la station Maelbeek le 22 mars 2015. Mère de 3 enfants (de 2,7,10 ans), belgo-marocaine, Loubna était professeur de gymnastique à l’école musulmane « La vertu » à Schaerbeek. Habitant Molenbeek, cette musulmane, croyante, pratiquante ne portait pas le voile.
Beaucoup d’entre nous avons admiré le témoignage de Michel Visart, journaliste à la RTBF, suite au décès de sa fille Laurianne dans la même rame de métro que Loubna.
Mohamed El Bachiri fait preuve de la même grandeur d’âme et sa prière est une belle réponse aux nombreux messages antimusulmans qui polluent les réseaux sociaux.
Victor Abeels