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Si le mois précédent, nous terminions sur une vision pleine d’espoir : la parole d’ouverture et de paix, apportée par François au Mexique, et bien au-delà, les événements de ce mois de mars sont bien plus sombres.

Pour cette veille de Pâques, c’est dans une ambiance lourde que François doit travailler. Ses problèmes ne viennent pas de l’extérieur, au contraire. Il vient d’être salué par le mensuel économique L’Expansion, qui consacre un dossier très complet sur sa vision économique. « Le pape montre qu’il peut y avoir beaucoup « de lumière et de sagesse » dans un seul homme ».

Ils viendraient plutôt de l’intérieur. Où divers événements interviennent. Au moment où nous vivons, au travers de la semaine Sainte, la dramatique trahison de Judas, François doit faire face à une trahison semblable. Celui qu’il avait nommé comme secrétaire de la commission, Mgr Vallejo Balda, pour la réforme du système financier et économique du Vatican, reconnaît avoir livré à un journaliste, un cinq-pages contenant 87 mots de passe, permettant d’accéder aux courriels protégés de cette même commission la COSEA.

Les avancées de François sont notables, mais cependant freinées par des affaires de malversation, comme celle du cardinal Versaldi, pourtant nommé le 31 mars dernier préfet de l’importante Congrégation pour l’éducation catholique, ou les résistances de l’Apsa, qui devait être “mise sous tutelle“ par le nouveau secrétariat pour l’Economie.

Pourquoi ce nouveau secrétariat ?

En février 2014, à peine un an après son élection, François inaugure alors un changement radical et historique dans l’organigramme du Vatican.

Un conseil composé de 9 cardinaux, (appelé le C9) venants de tous les horizons de la planète, Une manière de lui permettre de s’attaquer de front à la réforme de la Curie sur laquelle avait buté Benoît XVI.

Cette réforme entraîne la création d’un secrétariat pour l’économie pour lequel le pape nomme le cardinal Pell comme premier cardinal-préfet. Celui-ci quitte alors son siège d’Archevêque de Sydney.

Il a ainsi autorité sur l’Institut pour les œuvres de religion (le fameux IOR de triste mémoire).

George Pell, est un énergique cardinal australien, qui devient de ce fait le n°3 du Vatican. (Le n°2 étant le cardinal Parolin, en remplacement du très controversé cardinal Bertone).

Ce secrétariat devra s’en remettre directement au pape, qui accroit par-là ses pouvoirs. Coordonner et assainir les règles budgétaires, établir un budget et engendrer au plus vite des économies. Tels seront les mots d’ordre.

C’est ici que viennent s’entremêler les multiples accusations de pédophilie qui visent l’Eglise. Car la résistance aux changements, de la part d’une part de la Curie Romaine, semble ne reculer devant aucuns moyens. Certains vont tenter de se servir de ce biais pour tenter de déstabiliser le cardinal Pell.

D’autant plus que celui-ci atteindra en juin l’âge de la retraite. Le pape acceptera-t-il la démission du cardinal Pell, son réformiste en chef ? Ou lui demandera-t-il de poursuivre sa mission ?

Tous ces problèmes n’empêchent pas notre pape François de rester tout entier mobilisé par le souci des autres,

Le dimanche des rameaux, le pape François a fait le parallèle entre le procès de Jésus renvoyé d’Hérode à Pilate, puis de Pilate au gouverneur Romain (on se renvoie la balle !) alors que toute justice lui est refusée. Jésus éprouve lui aussi « l’indifférence », que François ne cesse de dénoncer, « tant de marginaux, tant de réfugiés, pour lesquels nous ne voulons pas assumer la responsabilité de leur destin ».

Ce 24 mars, il ira rejoindre un centre hébergeant de jeunes demandeurs d’asile, à Castelnuovo di Porto, pour y laver les pieds de réfugiés de toutes nations et confessions.

Prions pour notre pape « François ».

Guy K.

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