Nous ajuster à Dieu : “Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même”

1re lect. : Jr 20, 7-9
Ps : 62, 2, 3-4, 5-6, 8-9
2e lect. : Rm 12, 1-2
Évangile : Mt 16, 21-27


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Matthieu 16, 21-27: Jésus ne parle plus en paraboles. En termes clairs, il apprend à ses apôtres que la messianité (que
Pierre venait d’affirmer) ne peut être séparée de sa passion, de sa mort et de sa résurrection. Il fallait. On ne peut le
comprendre selon les pensées humaines. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Pierre a du
mal à l’accepter : nous non plus n’arrivons pas à concilier la foi en un Dieu bon et puissant avec la souffrance, surtout
celle des innocents et la nôtre. Cependant s’obstiner dans l’idée d’un Messie roi tout-puissant, c’est faire le jeu de Satan.

L’extrait d’évangile que nous méditons ce dimanche fait corps avec celui que nous avons lu dimanche dernier : la lecture continue du lectionnaire opère des découpages compréhensibles sur des textes d’un même épisode, mais tellement denses d’enseignement qu’il convient de les lire en deux temps.
Simon-Pierre venait d’être félicité par Jésus pour une profession de foi que celui-ci disait inspirée par le Père lui-même, il venait d’être reconnu le roc sur lequel sera construite l’Eglise de Dieu ; et le voilà traité de Satan et de pierre d’achoppement par le même Jésus. Ceci parce que Jésus disait qu’il lui fallait mourir pour accomplir son œuvre de messie.

Mettons-nous à la place de Pierre. Il aimait profondément Jésus. Son ami lui prédit sa mort. C’est tout à fait naturel qu’il proteste énergiquement, parce que selon nos pensées humaines, l’ami de Dieu est protégé de Dieu, surtout que l’ami de Dieu ici n’est autre que le Messie, l’ami de Dieu par excellence, « le Fils du Dieu vivant », comme Pierre venait de le proclamer avec les félicitations du concerné. Selon l’héritage spirituel d’Israël, on attendait un messie de la trempe de David, un guerrier fort, un imbattable, un gagnant. Pierre est abasourdi d’entendre Jésus parler de partir à Jérusalem pour y mourir. Il a du mal à l’accepter : nous non plus n’arrivons pas à concilier la foi en un Dieu bon et puissant avec la mort d’un proche, avec la souffrance, surtout celle des innocents et la nôtre. Choqué, Pierre n’a même pas entendu Jésus parler de résurrection. Spontané comme il l’est toujours, il barre le chemin à Jésus, oubliant qu’il est le disciple qui marche derrière le maître, il se plante devant son maître pour lui faire la leçon et lui barrer la route, pour dire que cela ne peut arriver, qu’il ne peut pas mourir, ou alors que tout simplement Jésus n’ira pas à Jérusalem. Il se fait délibérément « obstacle » sur le chemin.

Homélie de Vénuste :


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Itinéraire du Christ et du chrétien

En ce temps-là , Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. » Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourrait-il donner en échange de sa vie ? Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. » Ce récit est la suite immédiate de l’évangile de dimanche dernier, celui de la confession de Pierre Question de Jésus : « pour vous qui suis-je ? » Pierre: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Jésus : « Heureux es- tu Simon fils de Yonas, C’est ton Père qui est aux cieux qui t’a révélé cela ! Et moi je te le déclare : tu es Pierre, et c’est sur cette pierre que je bâtirai mon Eglise. Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux »…. Je vous rappelle que lié traduit le grec: « obligé » ou mieux « il faut que… » comme Jésus l’applique immédiatement pour lui : « …il lui fallait partir, souffrir, être tué et ressusciter le troisième jour » Pourquoi fallait-il ? Pourquoi cette obligation ? Quelle est t’-elle ? Cette seule obligation est de révéler le Dieu miséricordieux désireux que tous ses enfants connaissent le bonheur d’aimer qui est le sien. Tout le reste sera délié, délivré car Dieu n’a qu’un seul désir, celui de nous libérer de toute autre obligation, sinon celle de réaliser ce qu‘il faut. Cela vaut d’abord pour Jésus. Ce qu’il lui ‘faut’ est de suivre cet itinéraire de révéler la grande miséricorde de Dieu. Le Père est prêt à demander à son Fils d’être jusqu’au bout témoin de son amour sans faille, fût-ce au prix de sa vie.

Méditation du Père Jean :


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Prière universelle

1. Prions pour notre Église, qu’elle soit, pour l’humanité, la lumière qui éclaire et qui fait découvrir les vraies valeurs. Ceci afin que ce monde dans lequel nous vivons, ait le courage de s’engager dans la voie de la coopération et du respect entre
les peuples.

Prions le Seigneur.

2. Prions pour ceux qui ont demandé et obtenu la confiance de la population. Qu’ils puissent s’écouter avec respect et dépasser leurs antagonismes historiques en acceptant le fait que personne ne possède, seul, la vérité. Ceci afin de mettre en place des structures stables, correctes et bénéfiques pour chacun.

Prions le Seigneur.

3. Prions pour notre monde dont le modèle de société est bien souvent basé sur la loi du plus fort, du plus riche, du plus puissant. Avec fréquemment, une totale absence de considération et de respect pour les petits, ceux qui n’ont rien ou si peu. Que la pandémie à laquelle nous faisons face nous incite à prendre conscience des vraies valeurs.

Prions le Seigneur.

4. Prions pour nous-mêmes et notre communauté, que l’Esprit Saint nous aide et nous donne la grâce de vraiment répondre à l’amour du Père pour ses enfants. Que par notre façon de vivre, de rencontrer l’autre, quel qu’il soit, notre démarche soit une réponse à l’amour de notre Dieu.

Prions le Seigneur.