Deutéronome 6, 2-6 : « Tu craindras le Seigneur ». Dieu n’est pas un patron, un maître implacable impassible, qui inspire crainte et tremblement ; sa loi n’est pas un règlement cynique pour nous fatiguer. La crainte de Dieu est respect et déférence, mais surtout obéissance joyeuse, attitude d’écoute, relation aimante et prière confiante. C’est le secret du bonheur. Ce texte est récité par tout Juif pieux deux fois par jour. Ultérieurement on a mis une note affective : « tu aimeras ton Dieu ».

Hébreux 7, 23-28 : Nous continuons la comparaison entre la religion juive et le christianisme que l’auteur de la lettre aux Hébreux s’efforce de montrer supérieur. L’argumentation porte encore sur le grand prêtre Jésus, le grand prêtre qu’il nous fallait : éternel, il est capable de sauver d’une manière définitive, il n’offre pas de sacrifice pour ses propres péchés puisqu’il est sans tache ; son sacrifice est unique « une fois pour toutes » ; il est prêtre et victime, car il s’offre lui-même au lieu d’offrir le sang des bêtes.

Marc 12, 28-34 : les commentaires de la Loi de Moïse avaient grossi le chiffre des prescriptions légales, de sorte qu’on dénombrait plus de 613 commandements. Dès lors, on se préoccupait d’établir une hiérarchie : quel est le premier de tous ces nombreux commandements. Jésus indique le double commandement parce que les deux sont indissociables : aimer Dieu de toute sa personne et aimer le prochain comme on s’aime soi-même. On ne peut pas aimer Dieu sans aimer l’homme, on ne peut pas aimer l’homme sans aimer Dieu. Ce ne peut pas être l’un ou l’autre, c’est l’un et l’autre.

Homélie de Vénuste.

L’évangile de ce 31ème dimanche nous place au cœur du christianisme : nous sommes aimés de Dieu (il nous a aimés le premier), en retour nous l’aimons, lui et tous les hommes, parce que tous les hommes sont l’objet de l’amour divin, parce que mon « prochain » lui aussi ne fait qu’un avec Dieu.

Un scribe vient poser une question à Jésus, pour une fois ce n’est pas un piège, l’intention n’est pas malveillante et d’ailleurs il échange des compliments avec Jésus sur le fait qu’ils comprennent judicieusement la Loi tous les deux et se rejoignent sur cette question importante. Car la question est importante, elle était débattue dans toutes les écoles du judaïsme. Il faut savoir que la tradition véhiculait, en plus des 10 paroles (ou commandements de Moïse), des commentaires de la loi qui avaient fini par s’imposer au même titre que la loi mosaïque. Les traditions s’ajoutaient les unes aux autres, les prescriptions légales se multipliaient. On en était arrivé à 613 préceptes (365 défenses et 248 commandements positifs). Les rigoristes disaient qu’il fallait les pratiquer tous avec la même rigueur puisqu’ils expriment la même volonté de Dieu. D’autres voulaient quand même chercher à trouver la voie dans ce dédale de lois et à établir une certaine hiérarchie. D’où la question incontournable : quel est le premier de tous les commandements ? Quel est celui qui fonde tous les autres ?

Dans sa réponse, Jésus n’a rien inventé si ce n’est qu’il donne un double commandement alors qu’on lui en demandait un seul ; il lie les deux de façon indissociable, ce ne peut être l’un ou l’autre, c’est l’un et l’autre nécessairement. Comme il discute avec un scribe (pour être scribe, comme les rabbins qui en sont les successeurs, il fallait être calé dans les textes sacrés), il cite deux extraits de livres mis sous la haute autorité de Moïse (Deutéronome et Lévitique). Le premier est le fameux « Sheema Israël », qui était (et est) toujours récité dans la prière quotidienne de tous les Juifs pieux, le matin et le soir. C’est le dogme fondamental du judaïsme : le monothéisme strict. Avant de dire quoi que ce soit d’autre, Jésus exprime la profession de foi en Dieu Un (les commentateurs affirment que l’adjectif « unique » est une mauvaise traduction). Dieu est un, c’est pour cela qu’il faut l’aimer en premier ; si on aime quelqu’un d’autre ou quelque chose d’autre avant lui ou au même titre que lui, c’est pratiquement ne plus le reconnaître comme le seul, l’unique, le Dieu un.

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Il est bon de remarquer l’évolution qu’il y a entre l’époque du livre du Deutéronome lu en première lecture et le temps de Jésus. A l’époque du Deutéronome, on disait « tu craindras le Seigneur ton Dieu ». Bien sûr, par craindre, il ne faut pas comprendre trembler de peur : il s’agit de l’attitude de respect, de révérence, d’écoute et d’obéissance mais de confiance aussi. N’empêche que dans ce genre de texte, où on parle de crainte de Dieu, comme l’extrait de ce dimanche, il y a un peu de la carotte et du bâton : « Israël, tu écouteras, tu veilleras à mettre en pratique ce qui t’apportera bonheur et fécondité, dans un pays où ruissellent le lait et le miel, comme te l’a promis le Seigneur, le Dieu de tes pères. » Il faut donc pratiquer la loi pour trouver bonheur et prospérité, sinon ne pas pratiquer les ordres divins, c’est s’exposer à des sanctions. Où est l’évolution ? L’amour a remplacé la crainte : on aime Dieu indépendamment de ses dons, on l’aime pour ce qu’il est, parce qu’il a aimé le premier, parce qu’il est Amour ; on l’aime gratuitement et non pour recevoir des gratifications. On l’aime même au creux des épreuves (deuil, revers de la vie) quand il y a tendance à le maudire ou le renier.

Servir Dieu ou l’aimer ?  « Je ne vous appelle plus mes serviteurs, je vous appelle mes amis », c’est, selon St Jean, ce que dit Jésus la veille de sa mort. On ne nous a pas éduqués à aimer Dieu. Le servir, oui, c’est ce qui revient dans les prières et les lectures spirituelles, plus que de l’aimer. Et pourtant, il nous demande de l’aimer, de toutes nos forces, de toutes nos personnes ; pas platoniquement, mais l’aimer fort : intensité et totalité de cet amour qui doit mobiliser et investir toutes nos facultés et énergies vitales. C’est plus que le servir. En l’aimant, on s’engage bien sûr à servir ses plans et volontés.

Tu aimeras ton prochain comme toi-même. La question qui surgit aussitôt : qui est mon prochain ? Elle a été posée à Jésus par un autre scribe (en St Luc), ce qui nous a mérité la parabole du bon samaritain. Pour certains, le prochain, c’est « le proche », le frère de sang ou de race et l’ami… et ça s’arrête là ! Pour Jésus, le prochain, c’est tout homme, puisque nous n’avons qu’un seul Père : il a brisé toutes les frontières, il a ouvert à la fraternité universelle. C’est le premier élément de l’évolution à observer. Mais il y a d’autres évolutions qu’apporte Jésus. Il était écrit : aimer le prochain comme soi-même (quelqu’un a paraphrasé : aimer le prochain comme un autre soi-même). Mais le « comme soi-même” est très court : il arrive qu’on ne s’aime pas du tout soi-même ! Dans l’évangile selon St Jean, la mesure n’est plus l’homme, mais Dieu : comme le Père m’a aimé… aimez-vous comme je vous ai aimés. L’évangéliste Jean est celui qui a développé l’amour selon le Christ (dans ses épîtres également). La mesure de l’amour humain sera la mesure de l’amour de Dieu lui-même, qui nous a aimés jusqu’au bout, jusqu’à donner son Fils… St Bernard disait que la mesure d’aimer, c’est d’aimer sans mesure. Passion dans les deux sens.

Est-ce que le commandement est double, ou faut-il affirmer qu’il est unique, comme la croix de Jésus-Christ avec la branche verticale vers le Père et la branche horizontale qui embrasse toute l’humanité et toute l’histoire. Un tournant dans l’histoire de l’Eglise permet de comprendre que l’amour de Dieu est inséparable de l’amour du prochain. Au moment des persécutions, le martyre était le témoignage suprême qu’on aime Dieu plus qu’on s’aime soi-même, plus qu’on aime sa propre vie ; après les persécutions (puisqu’on ne meurt plus pour la foi), la vie d’ermite sera l’autre geste héroïque qui témoigne qu’on aime Dieu au-dessus de tout ; mais à un certain moment les ermites se rendent compte que dans leur vie de solitude, ils n’ont aucune occasion de témoigner de l’amour du prochain, c’est alors qu’ils ont décidé la vie commune (« cénobitique »). C’est ce double mouvement que nous avons à vivre dans le quotidien. Solitude dans la prière, dans la méditation des Ecritures d’une part et d’autre part le service du frère (de la sœur) en témoignant d’une charité empressée en actes (pas uniquement en paroles) de miséricorde, de bonté, de fraternité, de compassion, de générosité… Avoir le temps de monter sur le Thabor, et avoir le temps de redescendre dans la plaine des inquiétudes et joies humaines. Pratiquement, il faut une juste proportion entre le temps que nous passons en prière, en méditation, en lecture sainte, et le temps que nous consacrons à notre famille, à nos amis, à notre quartier, aux obligations professionnelles et sociales.

Qu’est-ce que nous donnons comme temps à Dieu… à notre prochain ? Est-ce que je mets Dieu en premier dans ma vie ? Ce qu’on appelle « l’obligation » dominicale, est-ce un rendez-vous d’amour ? La religion, est-ce un poids ou un plaisir ? Et l’amour du prochain ? Est-ce que je vais vers le prochain avec le même amour qu’aller vers Dieu ? Y a-t-il des personnes en qui je ne sais pas reconnaître l’image de Dieu et que donc je n’arrive pas à aimer ? N’y a-t-il pas un décalage entre mes « dévotions » et mon comportement inamical en dehors de l’église ? La « pratique » chrétienne n’est-elle pas aller à la messe et pratiquer la charité… indissociablement ? Aimer sans mesure : il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour celui (ceux) qu’on aime.  Comme Jésus a vécu totalement ce double et unique amour : à la croix il offre sa vie au Père pour nous (vrai sacrifice dont il est à la fois prêtre et victime).

L’amour vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices (ceux-ci donnent bonne conscience et sont parfois du marchandage : Dieu m’accordera ce que je lui demande parce que je lui offre quelque chose). C’est l’amour que je veux, dit le Seigneur, et non les sacrifices. Aucune pratique de piété n’a de valeur sans l’amour des autres (1 Co 13). D’autre part, l’amour du prochain n’est vraiment l’amour que quand il est fondé en Dieu, ce n’est pas de la simple philanthropie comme le peuvent vivre superbement les athées. Nous sommes ici au cœur du christianisme. Le culte en esprit et en vérité est celui où l’amour est premier. L’Eucharistie est le lieu majeur de l’adoration où s’origine l’amour du prochain, amour qui puise ses ressources dans l’amour de Dieu manifesté en J.C.

Commentaire de Père Jean.

En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Ecoute, Israël : Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe répondit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.

Situons en Saint Marc cet épisode. Après l’entrée triomphale de Jésus (les rameaux), il se rend au Temple où il chasse les vendeurs du Temple. Viendront des rencontres des adversaires de Jésus les uns après les autres. 1. Les grands prêtres, scribes et anciens, qui demandent un signe pour ‘cela’.2. ‘Envoyés par eux, pharisiens et hérodiens tendent un piège à Jésus :. 3.Les Sadducéens, membres de l’élite qui ne croient pas en la  résurrection individuelle et piègent Jésus  ‘. 4. Altercation des scribes que Jésus accusera de ce qu’ils font uniquement pour l’apparence, et non comme la pauvre veuve qui donne ce dont elle a besoin pour vivre. 5:  Le récit d’aujourd’hui où un scribe s’avance qui pose une question qui le turlupine visiblement ‘quel est le premier de tous les commandements’. Jésus répondra et le scribe acquiescera. Conclusion de Jésus : ‘Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu’.

Venons-en à cette dernière rencontre. Il s’agit donc bien d’un scribe  personnellement  intéressé à savoir quel est le premier commandement. Comme docteur de la loi, il sait que dans la bible il y a le décalogue (les dix commandements) révélé par Dieu à Moïse, que les scribes avaient, en scrutant l’Ecriture, décortiqué en 613 préceptes (365 interdits et 248 prescriptions) : alors dans ce foisonnement de la Bible est le premier commandement ? Voilà à ses yeux une question dont il est intéressé à avoir l’avis du rabbi Jésus. Jésus répond en reprenant le texte de la bible au Deutéronome 6, verset 5. A remarquer que les premiers mots de la citation est : ‘Ecoute Israël’. Il faut donc être à l’écoute de la parole de Dieu, c’est comme le commandement anticipant les 10 paroles qui sont l’objet de notre écoute. Je parcours le récit en soulignant le vocabulaire utilisé pour une bonne compréhension.

 **Il y est question de ‘commandement’, ce qui me fait penser au commandement militaire  où il faut ‘obéir’ sous peine de sanction. Alors que le mot en grec ‘entolè’ signifie le but à rechercher pour réussir sa vie et en hébreu  ‘atteindre sa cible’, donne à l’homme le sens de parvenir à ses fins. De la part de Dieu plutôt une recommandation de Père de famille.

** Le premier commandement : à voir le texte cité par Jésus il est d’être à l’écoute, de tendre l’oreille pour bien percevoir ce qui sera recommandé. Je pense à ce dont Paul parle : l’obéissance de la foi. Obéir en latin ‘obaudire’ signifie : écouter en confrontation (ob) avec la Parole de Dieu qu’on accueille dans la foi.

** Aimer Dieu : La meilleure ‘définition’ d’aimer est de ‘donner vie à celui qu’on aime’, vouloir qu’il vive dans le bonheur (Aimer n’est pas avant tout avoir des sentiments). Dieu est  le premier à nous aimer.  ‘Dieu a tant aimé le monde qu’il nous a donné son Fils pour que par la foi en lui, nous ayons le partage de ‘vie’ avec Dieu’. Son amour pour nous est en premier, mais il est source de notre réponse en l’aimant à notre tour ! Nous sommes appelés à lui ‘donner la vie’ :. Il y a donc dialogue entre Dieu et nous.

** Dieu est l’origine de tout, il est unique : l’amour entre les trois Père, Fils et Esprit qui est le modèle d’échange de notre amour pour lui. Vouloir la même chose que lui : la victoire de l’amour inspirant tout ce que nous ‘sommes’. Face à l’unique, il y a la multiplicité d’idoles que nous nous créons faussement, croyant que ces idoles apportent le bonheur de vivre.

**Aimer de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de toutes nos forces. On se souviendra de l’anthropologie juive L’homme est à la fois corps, âme  et esprit. Le cœur est source du jaillissement qui nourrit notre corps tout entier notre corps  (l’homme est son corps), notre ego psychè traduit ici par âme, qui nous met en mouvement (comme tous les animaux avec leur instinct), avec tout notre esprit qui est en nous, inspiré par le souffle de Dieu , si bien que l’Esprit de Dieu  vient rejoindre notre esprit humain : ensemble nous aurons la force de vivre comme être humain. ‘Toutes nos forces’  souligne que nous nous sentons engagés dans le dialogue avec Dieu pour nous initier à un amour parfait.

**Aimer le prochain : La seconde recommandation ! Ici il faut dire que nulle part dans la bible de l’Ancien Testament on retrouve cette ‘association’ entre amour de Dieu et du prochain. Le premier se trouve dans le deuteronome et le second dans le Lévitique, deux livres différents tous deux ‘attribués à Moïse. Jésus est l’auteur de ce rapprochement disant la relation entre les deux.  Qui est mon prochain ? demandait un docteur de la Loi à Jésus. La réponse de Jésus en saint Luc fut de raconter la parabole du bon Samaritain qui se termine ainsi : ‘Lequel des trois (prêtre, lévite (qui tous deux pour des questions de rite ont pris l’autre côté de la route pour ‘éviter’ le prochain,) et le samaritain (aux yeux des ‘bons’ juifs un mécréant) qui s’est montré le prochain de l’homme blessé, laissé à demi-mort ?’ On aurait pu croire que la question eût été : ‘lequel des trois s’est montré le prochain du blessé’, d’où aimer le prochain c’est se rendre proche de l’homme  en manque. Voilà une réponse où rien n’est à corriger : bravo ? Mais la question que Jésus pose : qui est le prochain du blessé ? Le blessé a donc un prochain à aimer ! Qui est-il ? Le samaritain qui l’a soigné au-delà de toute mesure est le prochain de l’homme blessé . Ne serait-ce pas que le prochain est celui en qui nous pouvons reconnaître la démesure à aimer, comme Jésus nous a aimés. Jésus le vrai bon samaritain à aimer, lui qui s’est fait proche de nous, les blessés de la route !!

** Comment toi-même. La recommandation est de s’aimer soi-même. Invitation à aimer mon ego, ma petite personne ? Etre égocentriste, égoïste? Et l’humilité en tout cela ? Non, s’aimer soi-même est se reconnaître comme l’enfant de Dieu qui nous aime et ne supporterait pas que nous nous mésestimions dans une fausse humilité ; aimer soi-même est lié aimer les autres qui nous estiment tels que nous sommes.

Reprenons le texte. La réponse de Jésus satisfait visiblement le scribe qui reprend presque mot à mot les paroles du Deutéronome citées par Jésus. Il y ajoute même une phrase que Jésus aura appréciée, lui qui a souvent souligné que la Bonne Nouvelle ne se situe pas dans les rites traditionnels ni dans la morale à la lettre, mais dans l’écoute dela Parole de Dieu’. Le scribe dit : « Aimer Dieu de tout son cœur et le prochain comme soi-même vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices » . Aussi Jésus lui dira : « Tu n‘es pas loin du royaume de Dieu ». Pourquoi ‘pas loin’ ? N’est-il pas totalement dans le royaume de Dieu ? En raison du secret messianique si cher à saint Marc. Le royaume de Dieu ne sera pleinement visible que lorsqu’on verra Jésus en croix : lui il révélera comment Dieu entend régner parmi les hommes : Jésus par toute sa vie, faits et gestes a révélé qui est le Dieu miséricordieux, mais  définitivement révélé par sa mort et sa résurrection. Dieu est vraiment passionné amoureux de tous les hommes jusqu’à ne pas intervenir quand les hommes  condamnent son Fils à la mort infamante de la Croix. Ce Dieu-là nous a aimés à nous donner Jésus afin que nous puissions vivre de sa vie d’amour aussi en notre propre résurrection, dès à présent ressuscités que nous sommes.

Marc 12, 28b-34  31° t.o. – b

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